Prison de l’Eperonnière, la Marière et du Plessis-Tison

Prison de lEperonnière, la Marière et du Plessis-Tison

Les maisons de lEperonnière, la Marière et du Plessis-Tison étaient utilisée comme prisons à Nantes sous la Révolution.

Sommaire

Les prisons

Le domaine de LEperonnière est mentionné pour la première fois comme prison le 13 novembre 1793. Les 132 notables nantais y sont envoyés avant leur départ pour Paris. Ils sont suivis par dautres prisonniers le 25 novembre, notamment 45 détenus des Saintes-Claires[1].

En décembre, le Comité révolutionnaire donne lordre de rassembler 300 détenus de diverses prisons et de les envoyer à lEperonnière pour être fusillé. Cependant le citoyen Boivin chargé dorganiser cette mesure parvient à empêcher lexécution de cet ordre[2].

La situation de LEperonnière reste inconnue jusquau 4 février 1794, une commission militaire sy transporte, y juge 30 détenus dont 24 sont condamnés à mort et fusillés. Le 21 mars, le commandant du poste réclame du pain car il manque de vivres pour les détenus[3]. Ces derniers souffrent de la faim, Lenoir de la commission militaire écrit dans sa déposition au procès Carrier :

« La Commission se rendit à lEperonnière qui devait contenir cinq cents détenus, tant femmes quenfants ; elle les trouva épars dans la campagne ; ils pillaient et ravageaient toutes les propriétés des citoyens ; on les fit rentrer dans cette maison, et on les remit sous surveillance de ceux qui étaient chargés de garder cette maison[4]. »

Le 25 mars 122 femmes et enfants de la commune du Pellerin suspectés de « brigandage » sont enfermés dans la prison, 100 autres prisonniers suivent[5]. Le mois suivant, suite au manque de place, dautres bâtiments voisins de lEperonnière sont employés comme prison ; La Marière et le château du Plessis-Tison[6].

Lors du procès de Carrier, le médecin Thomas témoigne :

« Il importe au tribunal de savoir que huit cents femmes et autant denfants avaient été déposés dans les maisons de LEperonnière et de la Marière ; cependant il ny avait dans ces prisons, ni lits, ni paille, ni vaisseaux ; les détenus manquaient de tout ; le médecin Rollin et moi, nous avons vu périr cinq enfants en moins de quatre minutes. Ces malheureux ne recevaient pas daliments. Nous nous informons, auprès des femmes du voisinage, si elles ne peuvent secourir ces créatures infortunées ; elles nous répondent : Comment voulez-vous que nous fassions ? Grandmaison fait incarcérer tous ceux qui portent des aliments à ces femmes et à ces enfants[7]. »

Le 26 juin 1794 les commissaires envoyés par le représentant visiter les prisons, écrivent :

« La Marière : cette maison est en très mauvais état, mal distribuée, est dans un lieu bas, par conséquent humide. Elle renferme en ce moment trois cents femmes et enfants de tout âge ; la petite vérole sy est multipliée considérablement depuis quelques jours, surtout parmi les enfants, et cependant on ny administre aucune espèce de secours de santé. On doit sentir les dangers qui peuvent résulter dun tel état de choses ; il ny a pas même de paille pour les garantir de lhumidité du carreau.
Eperonnière : En revenant de la maison de la Marière, les commissaires se sont arrêtés à celle dite de lEperonnière, près la barrière de Paris. Ils lont trouvée dans le même état de dénuement et dabandon que la précédente. Cette dernière renferme quatre cents femmes ou enfants de la campagne, dans un état de maladie plus ou moins grave. Les femmes de la campagne qui, presque toutes, ont plusieurs enfants, même à la mamelle, sont dans un état de désespoir qui affaiblit de jour en jour leur santé, et qui exige quon soccupe très incessamment de leur sort, si on ne veut pas les voir périr toutes. Comment est-il possible quune mère qui na quune demi-livre de pain puisse transmettre une nourriture suffisante à lenfant quelle allaite ?... Les maisons darrêt renferment beaucoup de femmes enceintes pour lesquelles lhumanité réclame des soins et des dispositions particulières[8]. »

Début juillet, le conseil de la Commune décide de rassembler les détenus valides à la Marière et les malades à lEperonnière avant dêtre conduits vers lintérieur. A cette date, létat des deux maisons indique que 502 personnes y sont emprisonnées[9] :

  • Adultes valides : 195
  • Adultes malades : 94
  • Enfants au-dessus de 10 ans : 16
  • Enfants au-dessous de 10 ans : 81
  • Enfants malades : 99
  • Septuagénaires : 12
  • Condamnés : 5

Le 27 juillet, les prisonniers de la Marière sont libérés, restait les 234 malades à lEperonnière. Le représentant ordonne que ces derniers soient nourris par la Municipalité. LEperonnière devient finalement une maison de santé et est renommé « LHôpital des réfugiés », le chirurgien Baudin en prend la tête le 24 termidor[10].

Cependant les prisonniers du château du Plessis-Tison, peut-être oubliés, restent emprisonnés 82. Le 12 septembre 1794, lhiver approchant, un rapport demande à la municipalité de fournir de la paille et des couvertures aux 125 personnes, vieillards, femmes et enfants détenus au château[11].

Voir aussi

Bibliographie

  • Alfred Lallié, Les prisons de Nantes pendant la Révolution, Imprimerie Vincent Forest et Émile Grimaud, 1883 , p. 73-82.

Références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Prison de l’Eperonnière, la Marière et du Plessis-Tison de Wikipédia en français (auteurs)

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