- Prison de Pontaniou
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Prison maritime de Pontaniou
Présentation Nom local Bâtiment de la Madeleine Période ou style Militaire Type Prison Architecte Jean-Nicolas Trouille Date de construction 1805 Destination initiale Prison Propriétaire Brest métropole océane Destination actuelle Désaffecté Géographie Pays France Région Bretagne Subdivision administrative Finistère Localité Brest Coordonnées modifier La prison maritime de Pontaniou, également appelé bâtiment de la Madeleine, est l'ancien centre de détention de l'arsenal de Brest, construit entre 1809 et 1814 et située à Recourvance. Elle est conçue comme un batiment aux conditions de détention exemplaires pour son époque. Convertie en maison d'arrêt civile après la seconde guerre mondiale, elle devient progressivement complètement inadaptée aux conditions de détention, et est définitivement fermée en 1990.
Sommaire
Histoire
Plusieurs prison maritimes successives
Le bâtiment de la Madeleine n'est pas la première prison à être établie dans le quartier de Pontaniou. Dès 1676, une prison voûtée avec une geôle est destinée principalement à l'enfermement de marins et d'ouvriers de l'arsenal. Un médecin de Brest rapporte également que, avant la Révolution, il incombait au curé de Brest de faire fouetter et enfermer dans cette prison les "filles connues pour avoir commerce avec les matelots et les soldats"[1].
En 1743, une autre prison maritime est édifiée au fond de l'anse de Pontaniou. Elle regroupe trois cachots, six cellules et une chapelle.
Le bâtiment actuel est édifié, quant à lui, en même temps que la levée de Pontaniou, dit Bâtiment aux lions, plus en retrait par rapport à l'Arsenal. Sa construction s'étend de 1805 à 1810. Elle est conçue comme une prison moderne, dotée d'un certain confort avec notamment des cellules individuelles et des bonnes conditions d'hygiène. Fier d'une réalisation exemplaire, l'ingénieur Jean-Nicolas Trouille, du service des travaux maritimes, a écrit : « Les vœux de l'humanité vont être satisfaits. Les détenus ne seront plus entassés pêle-mêle sans distinction d'âge, d'état et de délits, ils respireront un air pur et suffisant. Cette prison, sous bien des rapports, doit tenir un rang distingué parmi les édifices reconnus indispensables aux besoins du service et au perfectionnement du beau port de Brest. » [2]
Un aumônier est affecté à la prison maritime par l'administration.
Le tournant de la guerre : vers une prison civile.
Jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, les détenus n'étaient que des militaires de la marine ou des ouvriers de l'arsenal. La prison civile, pour les détenus de droit commun, était la Prison du Bouguen à Brest, qui fut en grande partie détruite par les bombardements en 1940. Dès lors, une partie des prisonniers politiques et des résistants, ainsi que des prisonniers de droit commun, ont été détenus à la Prison de Pontaniou.
A deux reprises, un groupe de résistants, le corps franc de Défense de la France tenta des opérations pour la libération de combattants détenus. En mai 1943, une valise truquée contenant du matériel permet l'évasion de sept d'entre eux[3].
Avec la reconstruction, la prison du Bouguen n'est pas reconstruite. La prison maritime devient officiellement une prison civile pour tous les détenus de droit commun en 1952. Sa population carcérale croit régulièrement, et son taux d'occupation dépasse les 150 %.
Devenue inadaptée et insalubre, insuffisamment rénovée et offrant des conditions de détention épouvantables, elle ferme définitivement ses portes après la construction de la maison d'arrêt de l'Hermitage, à Brest, en 1990/
Architecture
L'architecture est, comme pour la plupart des prisons, avant tout fonctionnelle. Le plan est rectangulaire régulier.
Le bâtiment actuel a connu plusieurs modifications, notamment une surélévation rajoutant deux niveaux à la construction d'époque napoléonienne : un étage complet et un étage sous les toits. La différence d'architecture entre la construction d'origine et les étages rajoutés se voit clairement de l'extérieur, notamment au niveau de l'encadrement des fenêtres.
Le premier niveau repose sur des voûtes.
Les matériaux utilisés sont le granite, le schiste, des moellons et de l'enduit pour le gros œuvre, de l'ardoise pour le toit à deux pans remplacé ensuite par de la tôle ondulée.
La prison de Pontaniou dans l'art
A l'occasion de la fermeture de la prison, en 1990, la mairie de Brest passe une commande à cinq photographes brestois : Bruno Ravallart, Michel Coquil, Jean Salou, Joseph Amram et François Rommens[4]. Deux clichés de chaque artiste sont exposés à l'occasion de l'inauguration de la maison d'arrêt de l'Hermitage.
Une autre exposition, intitulée "Mur et Ombres", est consacrée à la Prison de Pontaniou en janvier 2011, à la Maison de la Fontaine à Brest. Elle est composée de clichés pris en 1990 et en 2008, ainsi que de poèmes écrits par les Voleurs de feu et des témoignages.
Notes et références
- Dr Charles Pellarin, Souvenirs anecdotiques, 1868, BNF.
- Tigris / Flohic Editions, œuvre collective, cité par le site fr.topic-topos.com
- plaques-commémoratives.org
- Galerie de photo de François Rommens, série réalisée lors de la fermeture de la prison en 1990 à la demande de la mairie de Brest
Liens externes
- http://patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29001880 La Prison de Pontaniou - Inventaire régional du patrimoine historique]
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