- Pont Boutiron
-
Pont Boutiron
Légèreté de la structure du pont BoutironPays France
Région Auvergne Département Allier Localité Creuzier-le-Vieux et Charmeil Latitude
LongitudeFranchit L'Allier Fonction Pont routier Type Pont en arc Longueur 202,52 m Matériau Béton précontraint Mise en service 1913 Maître(s) d'œuvre Eugène Freyssinet Ingénieur Eugène Freyssinet Entreprise(s) François Mercier Géolocalisation sur la carte : France
Listes Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever
modifier Le pont Boutiron ou pont de Boutiron est un pont sur l'Allier, en aval de Vichy, à proximité du lieu-dit Boutiron, situé sur la commune de Creuzier-le-Vieux (Allier). Il relie les communes de Creuzier-le-Vieux, en rive droite, et de Charmeil, en rive gauche, par la RD 27. Il est l'œuvre de l'ingénieur Eugène Freyssinet.
Sommaire
Histoire
Un premier pont fut construit à cet endroit à partir de 1854, pour remplacer le bac ; dès 1856, il fut emporté par une crue. Il fut reconstruit en 1857 ; ce pont suspendu en bois a servi jusqu'à la construction du pont de Freyssinet.
À la suite de sa rencontre avec Eugène Freyssinet dans son bureau où il vit la maquette d'une solution en béton armé du pont Boutiron, l'entrepreneur François Mercier proposa au département de l'Allier de remplacer trois ponts suspendus qui posaient problème par des ponts en béton armé suivant la conception d'Eugène Freyssinet pour le prix de l'estimation du seul pont du Veurdre. Le marché ayant été conclu, avec Eugène Freyssinet pour en assurer le contrôle.
Le pont du Veurdre et ses enseignements
Le premier pont fut construit en 1911-1912 au Veurdre (Allier).
Ce premier pont du Veurdre a trois travées de portées 68 - 72,50 - 68 m avec des arcs articulés à la clé surbaissés au 1/15. Le pont étant construit sur cintre général, Freyssinet réutilisa la méthode de vérinage de la clé des arcs pour faire le décintrage. Quelque temps après la fin de la construction, il s'aperçut que les clés des arcs étaient descendues de 13 cm. Inquiet des conséquences d'un tel phénomène sur l'ouvrage qu'il avait conçu, il décida de recommencer l'opération de vérinage de la clé pour la remettre au bon niveau avec l'aide de quatre hommes. Puis il bloqua les clés. Il venait de constater les effets des déformations différées du béton - retrait et fluage - phénomènes qui étaient ignorés dans le règlement français de béton armé de 1906.
Le pont Boutiron
Pour la conception du pont Boutiron, Freyssinet a tenu compte de l'incident du pont du Veurdre. Le pont a la même conception que celui du Veurdre. Il a ajouté à la naissance des arcs des sections de béton rétrécies pour permettre une légère rotation de la section par plasticité du béton. Ce type de sections frettées est ce qu'on appelle des articulations Freyssinet. Le pont Boutiron fut construit ensuite (1912-1913). Le tablier a été décintré par vérinage des clés qui ont été ensuite bloquées.
La construction du pont fut compliquée par la survenance d'une crue de l'Allier, alors que les arcs en béton avaient été coulés mais n'avaient pas encore pris définitivement. Freyssinet put constater que les mouvements du cintre n'avaient pas entraînés de fissures dans le béton du tablier démontrant ainsi le comportement plastique du béton pendant sa prise.
Le pont de Châtel-de-Neuvre
Le troisième pont, celui de Châtel-de-Neuvre (Allier) fut commencé en 1914, mais en raison de la Première Guerre mondiale il ne fut achevé qu'en 1923. Il a été démoli en 1940.
Description
Construit en béton faiblement armé, le pont Boutiron est un pont en arc à trois travées inégales. Les parapets, également en béton précontraint, présentent un dessin ajouré comme le pont du Veurdre dont il est un sosie.
Le franchissement du pont est interdit aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes.
Portée : 67 m - 72 m - 67 m (pont du Veurdre : 66 m - 72,50 m - 66 m).
Le tablier a été réalisé sur cintre général. Le décintrement se faisait par vérinage des arches à partir des clés situées à mi-portée. Depuis le pont de Veurdre où Freyssinet avait pu constater les effets du fluage, il lui était possible de mettre en place des vérins pour compenser ses effets dans le temps.
Ce qui doit être noté, c'est l'économie de matériau mis en œuvre pour la réalisation du tablier et la qualité des bétons puisque les garde-corps en béton d'origine sont toujours en place après presque un siècle.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Michel Delaveau, Franchir l'Allier : à la découverte de 130 ponts, Champetières, Éditions de la Montmarie, 2009 (ISBN 978-2-915841-38-1).
Liens externes
Catégories :- Pont de l'Allier
- Pont en arc
- Pont en béton
- Pont du XXe siècle
Wikimedia Foundation. 2010.