- Place de l'Éperon
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Place de l’Éperon Situation Coordonnées Pays France Région Pays de la Loire Ville Le Mans Quartier Les Halles Tenant Rue Barbier Aboutissant Avenue de Paderborn Morphologie Forme Rectangulaire Histoire Création dès le XIVè siècle Monuments fontaine de Saint-Julien, Grenier à sel du Vieux-Mans Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
modifier La place de l’Éperon est une place piétonne situé en centre ville du Mans. Elle est le point convergeant du sud de la Cité Plantagenêt, du nord du quartier Saint-Nicolas et de l'est du quartier des Halles. Son nom est resté en mémoire d'un ancien éperon adjacent à la muraille, qui aurait été bâti sur la place au XVIe siècle. La place est d'abord connue dans le folklore local pour avoir vu la naissance du christianisme manceau avec le miracle de l'apôtre Julien. Y est resté en souvenir la plaque de la fontaine Centonomius, placée environ à 3 mètres en dessous du sol, ce qui était l'élévation de la place à l'époque romaine[1]. Elle fut ensuite un point militaire stratégique lors des guerres de religion, au XVIe siècle. Puis, comblant le vide entre les bourg haut et le bourg bas de la ville, elle deviendra une importante place commerciale, profitant au XIXe siècle, de la présence proche de la place des Halles. Dans la seconde moitié du XXe siècle, elle sera délaissée en temps que place de marché au profit de la place de la République. Depuis 2007, la place est traversée par la ligne 1 du tramway.
Sommaire
Histoire de la place
La place durant la ville fortifiée
Au nord-est de la place, on trouve un point d'accès au Vieux-Mans, non loin de l'ancien grenier à sel. Cette entrée était une intersection importante. On fit bâtir vers 1350, une porte et un pont levis, qu'on appellera plus tard "Vieille porte". A cette porte furent bientôt adjoints deux grandes tours de gardes avancées. En 1671, on constate que le pont levis est en très mauvais état et que les charrettes faillent à être prolongées lorsqu'elles passent sur le pont, qui n'est jamais bien loin de céder. Il faut dès lors le rénover. La rue prend ensuite le nom d'une auberge fameuse qui se situe en marge de la porte: c'est dès lors la rue de la rose. La porte est définitivement détruite en 1692.
Naissance de la place de l'Éperon
La place de l'Eperon nait grâce à Henri IV, qui fait le siège en dehors des murs sud de la ville médiévale. Les chefs huguenots eux, sont réfugiés dans leur bastion de la Place Saint-Pierre, notamment près du Petit-Louvre, fief de toujours des chefs protestants de la ville. Henri IV fait bâtir à l'endroit actuel de la place, une sorte de place de commandement armé. Une fois cette bataille contre les huguenots remportés, on détruit le bastion en forme d'éperon. Les restes jonchant le sol ne sont pas déblayés et ils servent bientôt à combler les fossés de l'ancien pont-levis de la cité. Des demeures sont bientôt bâties dessus. En 1740, la place est aménagée comme il se doit avec de nombreux ormeaux.
Une place de commerce
La place de l'Eperon fut pendant des siècles un haut lieu du commerce manceau avec marchés et artisans avant de devenir de nos jours un lieu de convivialité avec de nombreux bars.
Les premiers commerces: les boucheries
Du XIII au XVe siècle, la place est le lieu d'un vaste marché au bœufs. Les guerres viennent bientôt faire cesser toute activité commerciale sur ce fronton de la ville. Les services de boucherie, de volaille et de poissonnerie sont alors cantonnés à la place Saint-Pierre, lieu du pouvoir comtal. Un arrêt du 14 janvier 1692 autorise l'aplanissement de l'Eperon et prévoit l'installation d'une poissonnerie, d'un marché au bois, mais aussi de nouveaux locaux pour les boucheries municipales. Afin d'aménager au mieux la place, on perce les murailles et on ouvre une nouvelle porte munie de vantaux de bois: c'est l'escalier des boucheries. La nouvelle poissonnerie est réalisée a proximité, juste en contrebas de la tour du bourreau. Quant aux boucheries, elles sont réalisées en deux temps. La rue des poules sépare les deux corps de bâtiments que sont la grande boucherie et la petite boucherie. Dans la grande boucherie, 29 bouchers y travaillent avec chacun un petit cabinet. On pave bientôt les alentours des boucheries. Synonyme d'urbanisation nouvelle, le pavage est effectué en 1693. Mais dès 1823, les bouchers peuvent désormais établir leur commerce à leur domicile, y compris le découpage de la viande. La grande réalisation est abandonnée. En 1827, on y ouvre le marché au chanvre. Mais les bouchers font bientôt leur retour dans les locaux en 1871, seulement pour y vendre leur viande. Mais vers 1900, les bouchers déserteront de nouveau vers le nouveau marché couvert des Halles.
Une place de marchés
A la fin du XVIIe siècle, la place est affublée du nom de "place du nouveau marché". S'y tiennent en effet les ventes publiques de bois de chauffage. Des bois de toutes sortes y était vendu a celui qui avait besoin de se chauffer. Bientôt, on y fait le commerce des pommes de pain. Au XVIIIe siècle, ce commerce fait recette et de nombreux porteurs s'engagent à transporter le tout au domicile des clients de la cité. Les gros marchands viennent simplement avec leurs comptes. Le gros bois reste chez eux et la livraison se fait hors des jours de marchés qui sont le mardi et le jeudi. Les denrées ne sont pas encore vendues place de l'Eperon. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, c'est la place des Halles (décrite par Scarron dans le Roman Comique) qui en profite. Les auberges sont alors nombreuses autour de cette place. Pour ne pas trop surchargé les différentes parties de "la nouvelle ville", le marché alimentaire se tient le vendredi, jour ou le marché de l'Eperon est fermé. A la fin du XVIIIe siècle, le capharnaüm de la place des halles est devenu insupportable. On décide de disperser les différentes espèces de marchés à travers la ville. Les fruits et légumes se retrouvent propulsé place Saint-Pierre, les animaux vivants sont priés de se vendre place du Gué-de-Maulny. Les produits les plus odorants (cochons vivants ou morts), sont parqués en contrebas, près des fossés de Saint-Pierre. Les vendeurs de bœufs, de chevaux, de chèvres ou encore de moutons, font quant à eux, la nouvelle réputation de la place du jet-d'eau et de la place des Jacobins. Ce n'est qu'en 1840 que les fruitiers investissent la place de l'Eperon. Le marché des fruitiers et laitiers s'y tient une fois par semaine pendant environ un siècle. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que les marchés ne s'y tiendront plus. La place deviendra un lieu de circulation automobile, bien que conservant parkings et cafés animés
Le théâtre de la petite boucherie
La petite boucherie, dont nous avons déjà parlé précédemment faisait environ la moitié de la taille de la grande boucherie. Vu ses dimensions réduites et les conditions de travail peu agréables, elle fut bientôt destiné à une autre activité que celle de boucherie. Transformation étonnante, elle sert bientôt de théâtre, le lieu est réaménagé pour donner naissance au "théâtre des petites boucheries". Le réaménagement obtient sa permission de la ville en 1724. On ne peut alors y jouer que des comédies. Le succès ne dure que quelques années puisque c'est le plus souvent un simple marionnettiste qui s'y produit dans les années 1730. Le nouveau théâtre de la comédie fait bientôt l'objet d'une réhabilitation. La municipalité souhaite y ouvrir un nouveau grenier à sel. Malheureusement, l'enceinte est trop étroite et la ville l'agrandit en le prolongeant dans le sens de la longueur vers la place de l'éperon. Cet allongement amène à la destruction d'une autre des tours millénaires de la muraille: la tour du Corbin. En 1736, le bail est accepté et la construction a un prix modique. Après la révolution, la gabelle disparait. L'ancien théâtre et grenier à sel deviendra un simple commerce.
Notes et références
- Archives Historiques du Maine, volume XI par Ambroise Ledru, 1911
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