- Pierre Serna
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Pierre Serna, né le 28 septembre 1963 à Castres (département du Tarn), est un historien français et spécialiste de la Révolution française. Il est actuellement professeur des universités à Paris I - Panthéon-Sorbonne, et directeur de Institut d'histoire de la Révolution française (UMS 622/CNRS).
Sommaire
Biographie
Ancien élève du Lycée Masséna de Nice, où il suit les cours d'histoire d'Emile Llorca, il poursuit ses études à Paris au Lycée Henri-IV et au Lycée Lakanal, puis à l'université Paris I - Panthéon-Sorbonne, à partir de 1984. Il commence alors ses premiers travaux de recherche sous la direction de Michel Vovelle, successeur deux ans auparavant d'Albert Soboul, à la chaire d'histoire de la Révolution française. Il obtient l'agrégation d'histoire en 1986 et enseigne successivement au Lycée Faidherbe à Lille, au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye, puis à l'université de Catane en Sicile, en tant que lecteur/attaché linguistique des services culturels de l'ambassade de France en Italie.
Il consacre sa thèse de doctorat à un révolutionnaire méconnu, Pierre-Antoine Antonelle, aristocrate, ancien maire d'Arles et jacobin engagé dans les grands combats démocratiques de la Révolution et du Directoire, un des premiers penseurs du concept de démocratie représentative. En 1998, il obtient suite à la publication de cette thèse le grand prix d'histoire du conseil général des Bouches-du-Rhône, attribué par un jury présidé par les historiens Maurice Agulhon et Robert-Henri Bautier.
Il est maître de conférences en histoire moderne à l'université de Reims Champagne-Ardenne de 1995 à 1998, avant d'être nommé à Paris I à la rentrée universitaire 1999. En 2008, il devient professeur des universités et prend la tête de l'Institut d'Histoire de la Révolution française, dixième directeur depuis sa fondation par Georges Lefebvre en 1937.
Membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire, il est engagé à ce titre et en tant que directeur de l'IHRF, dans la réflexion sur les manières d'enseigner la Révolution et les usages de celle-ci dans l'espace public contemporain, et tout particulièrement dans les discours politiques.
Il dirige la revue électronique La Révolution française, cahiers de l'Institut d'Histoire de la Révolution française, sur le portail Revues.org, et qui reprend le titre d'une revue anciennement fondée par Alphonse Aulard en 1882[1]. Il est également directeur de la collection "La chose publique" aux éditions Champ Vallon.
Après avoir consacré une vingtaine d’années de recherches aux élites dans le processus révolutionnaires (nobles jacobins, "girouettes" et noblesse d’État de 1789 à 1816), il travaille désormais sur les humbles en révolution (peuple, esclaves, vieillards et animaux).
Il est aussi engagé dans d'autres terrains de recherche, il s'intéresse principalement à la culture de la violence dans l'Ancien Régime, ainsi qu'aux idées et aux pratiques républicaines élaborées par la Révolution, plus particulièrement sous le Directoire. De plus, il consacre une partie de ses travaux à la place de l'animal au XVIIIe siècle, notamment son rôle et son omniprésence dans le paysage urbain, mais aussi dans l'histoire politique et des représentations.
Actuellement, il anime un courant de recherche sur la Révolution atlantique et l'histoire internationale de la fin du XVIIIe siècle, autour de la naissance de nouvelles expériences politiques, et la circulation du modèle républicain[2].
Début 2011, il publie plusieurs textes à propos de la révolution tunisienne et de la révolution égyptienne[3],[4]. Il critique en particulier les analyses faites par certains historiens en parallèle avec les évènements de 1789, dans les colonnes du journal Le Monde[5],[6],[7].
Publications
Ouvrages
- Antonelle. Aristocrate révolutionnaire. 1747-1817, Paris, Éditions du Félin, 1997, 499 pages. Préface de Michel Vovelle.
- Croiser le fer. Culture et violence de l'épée dans la France moderne. XVIe-XVIIIe siècle, en collaboration avec Pascal Brioist et Hervé Drévillon, Seyssel, Champ Vallon, 2002, 429 pages.
- La République des girouettes. 1789-1815 et au-delà. Une anomalie politique française, la France de l'extrême centre, Seyssel, Champ Vallon, 2005, 570 pages.
Direction d'ouvrages
- Secret et République. 1795-1840, avec Bernard Gainot, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2004, 182 pages.
- Républiques sœurs. Le Directoire et la Révolution atlantique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009, 359 pages.
Contributions
- "Le Noble", in. L'Homme des Lumières, sous la direction de Michel Vovelle, Paris, Le Seuil, 1995, pages 39 à 93.
- "Comment meurt une monarchie ?", in. Histoire politique de l'Ancien Régime, sous la direction de Joël Cornette, 2000, pages 355 à 345.
- "La seconde république d'Arles, une ville en révolution", in. Arles. Histoire, territoires et cultures, sous la direction de Jean-Maurice Rouquette, Arles, Actes Sud, 2008, 1297 pages.
Notes et références
- Présentation, "La Révolution française : reprise", in. La Révolution française, novembre 2009
- Présentation des domaines de recherches de Pierre Serna sur le site de l'IHRF, consulté le 16 octobre 2010
- "Les Tunisiens ne sont pas en 1789 ! ou impossible n'est pas tunisien", tribune publiée le 3 février sur le site du CVUH. Pierre Serna,
- "Les vétérans de la vieille révolution ou une vision dépassée des révolutions en 2011", tribune publiée sur le site de l'IHRF Pierre Serna,
- Jean Tulard, "L'an 1789 de la révolution tunisienne", entretien publié le 18 janvier 2011 sur LeMonde.fr.
- Steven Kaplan, "De 1789 à l'intifada égyptienne, le pain", tribune publiée le 8 février 2011 dans le journal Le Monde.
- Jean-Clément Martin, "Le renvoi à 1789 égare plus qu'il n'éclaire", tribune publiée le 11 février 2011 sur LeMonde.fr.
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- Enseignant de l'université Paris I (Panthéon-Sorbonne)
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