Patronage Notre-Dame-de-la-Garde de Cholet

Patronage Notre-Dame-de-la-Garde de Cholet

Notre-Dame-de-la-Garde est un patronage de la ville française de Cholet, fondé en 1854 et actif jusqu’au début du XXe siècle. Il est à l’origine de diverses associations sportives.

Sommaire

Historique

En octobre 1854, l’abbé Coutant fonde[1], à Cholet, un patronage inter paroissial, c’est-à-dire s’adressant aux jeunes garçons et adolescents des deux paroisses : Notre-Dame et Saint-Pierre[2], nommé Notre-Dame-de-la-Garde. Les grandes promenades à pied en constituent alors la principale activité[2], souvent associées à des jeux au terme du déplacement : balle au chasseur, course, saut, jeu de drapeaux. À l’occasion, chaque enfant reçoit un petit pain et un quart de vin coupé de beaucoup d’eau.Des omnibus à chevaux sont occasionnellement loués, pour des déplacements plus importants[3], par exemple pour aller prier dans la chapelle Saint-Joseph-du-Chêne à Villedieu-la-Blouère avec retour par l’abbaye de Bellefontaine[4] à Bégrolles-en-Mauges ; un voyage à Notre-Dame-des-Dunes à Poitiers est même organisé.

Education religieuse et action sociale

Outre ses cercles religieux, le patronage poursuit alors des buts socio-éducatifs. Pour initier les enfants à la bonne gestion, une caisse d’épargne est créée ; chaque dimanche, ils y versent ce qu’ils peuvent, la plus modeste somme leur rapportant intérêt[3]. Leur assistance à la messe et aux vêpres est contrôlée par un système de tickets distribués pendant les offices et repris au patronage. Et ils reçoivent récompenses ou réprimandes. L’usage semble avoir perduré pendant près d’un siècle. Après la dernière guerre, le système est remplacé par une « carte de messe » individuelle et nominative ; celle-ci est remise pendant la messe au frère-instituteur. Tamponnée et remise à son propriétaire le lundi à l’école, elle doit être présentée au moniteur pour avoir le droit de participer à l’entraînement de gymnastique la semaine suivante[5].

La gymnastique

C’est après la défaite française de 1870, que la gymnastique apparaît véritablement avec sa fanfare et ses défilés. Pour ceux-ci, le patronage possède une très belle bannière blanche, utilisée également pour les processions du Saint-Sacrement ; en 1905, à la séparation de l’Église et de l’État, en exécution de mesures anticléricales, l’autorité de police interdit ce type d'ostension. Mais les jeunes la sortent quand même pour la procession de la paroisse Saint-Pierre, entraînant la fermeture du patronage durant cinq semaines ; les réunions se tiennent pendant cette période chez un particulier[6]. Le 26 décembre 1905, en application de la loi de 1901 sur les associations, les statuts sont déposés à la sous-préfecture de Cholet[7] et le patronage La Jeune France (qui a succédé en 1903 au patronage Notre-Dame-de-la-Garde) laisse place à l’association Jeune-France de Cholet, affiliée à la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF) qui s’occupe, depuis, du club sportif homonyme. En juin 1975, suite au refus du comité directeur de s’engager dans le domaine du basket professionnel, une partie des joueurs de basket quitte la Jeune France pour créer Cholet Basket.

Interactions entre patronage, école paroissiale et association sportive

À Cholet, territoire où la tradition catholique est fortement ancrée[8], les relations entre le patronage, l’école paroissiale et l’association sportive ont toujours été étroitement imbriquées :

  • en 1878, alors que l’école Saint-Joseph est dirigée par les Frères de la doctrine chrétienne, le frère Cassius prend la direction du patronage[9] ;
  • le 14 mai 1890, le patronage discute de l’opportunité d’établir des cours de gymnastique ; ce projet aboutit, en octobre 1903, à la constitution provisoire du patronage Jeune France[10] ;
  • la chapelle, érigée en 1892[11] au premier étage des classes, est utilisée par les élèves de l’école comme par les membres du patronage et ensuite de l’association sportive ;
  • en juin 1940 le patronage de la Jeune France et des locaux de l'école Saint Joseph sont réquisitionnés comme casernements allemands[12] ce qui oblige les gymnastes à s'entrainer dans les locaux d'un industriel choletais[13] ;
  • en 1997, le terrain libéré par la démolition du gymnase de la Jeune France est réattribué à l’école.

Locaux

Les activités culturelles prennent une place importante parmi les pratiques du patronage ; une salle de spectacle est construite en 1888 pour le théâtre et les projections fixes qui sont parties intégrantes de la vie des patronages depuis 1872[14]. L’architecte a prévu une légère pente pour permettre aux spectateurs de voir parfaitement la scène profonde que ferme un grand mur ; une baie à arc de couche est prévue pour faciliter, si besoin, l’agrandissement de la salle. Sept cents personnes y tiennent assises sur des chaises et des bancs. L’inauguration a lieu le premier dimanche de janvier 1889 par une pastorale de Noël avec chants et orchestre[15]. En 1903, la scène accueille une partie des premiers entrainements de la section de gymnastique qui vient d’être créée à la Jeune France[16]. Dans l’entre-deux-guerres,avec l’avènement parfois contesté du cinéma[17], elle devient salle de projection, le « cinéma Notre-Dame », avant d’être transformée en salle de gymnastique en 1957. En octobre 1995, la commission de sécurité prononce l’interdiction d’utiliser cette salle en raison de la vétusté de la charpente[18]. La salle est détruite en 1997 et l’emplacement est attribué à l’école Saint-Joseph qui y aménage de nouvelles salles de classes.

Notes et références

Notes

Références

  1. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 19
  2. a et b (fr) Élie Chamard 1946, p. 18
  3. a et b (fr) Léon Ligneau 2003, p. 20
  4. http://www.bellefontaine-abbaye.com
  5. souvenir personnel vécu par le créateur de cette page, ancien élève de l’école Saint-Joseph et ancien moniteur de gymnastique de la Jeune France de Cholet
  6. (fr) Élie Chamard 1946, p. 18-19
  7. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 25
  8. (fr) Élie Chamard 1946, p. 3-4
  9. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 21
  10. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 111-112
  11. (fr) Élie Chamard 1946, p. 21
  12. (fr) Scarlett Martin 2010, p. 42
  13. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 114
  14. (fr) Michel Lagrée 1999, p. 272
  15. (fr) Élie Chamard 1946, p. 20-21
  16. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 113
  17. (fr) Michel Lagrée 1999, p. 276
  18. (fr) Léon Ligneau 2003, p. 115

Bibliographie

  • Élie Chamard, L’école Saint-Joseph, la vieille école choletaise, Cholet, Farré & Freulon, 1946 
  • Léon Ligneau, La Jeune France de Cholet, histoire d’un centenaire, Maulévrier, Hérault, 2003 
  • Scarlett Martin, 1939-1945: le Choletais une région dans la guerre, Angers Beaucouzé, AFMD 49, 2010 
  • Michel Lagrée, « Les patronages catholiques et le cinéma », dans Yann Tranvouez, Sport, culture et religion, les patronages catholiques (1898-1998), Brest, CRBC-UBO, 1999, p. 271–284 .

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Patronage Notre-Dame-de-la-Garde de Cholet de Wikipédia en français (auteurs)

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