- Mythe de l'utilisation incomplète du cerveau
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Le mythe de l’utilisation incomplète du cerveau est une idée reçue selon laquelle la plupart des êtres humains utiliseraient uniquement dix pour cent (pour la valeur la plus couramment répandue) de leur cerveau. Cette idée est souvent attribuée à tort à plusieurs personnes, notamment à Albert Einstein. Par association avec ce mythe, il est également dit qu’il serait possible d’exploiter ce potentiel par diverses méthodes et ainsi développer son intelligence[1].
Bien que certains facteurs de l’intelligence puissent être développés par l’entraînement, l’idée que de grandes parties du cerveau sont inutilisées ne repose sur aucune base sérieuse ; s’il reste de nombreuses questions à propos du fonctionnement du cerveau, chacune de ses zones possède une fonction connue[2],[3],[4].
Il faut noter, toutefois, que cette idée reçue a été nettement développé à l'intérieur d'un genre littéraire en vogue dans les années 1990 et les années 2000, mélangeant fiction et science, sans pour autant s'inscrire dans un cadre de science-fiction (Dan Brown, Bernard Werber); genre fortement décrié par les savants, car formulant des idées d'allure scientifique, sans que celles-ci n'ai été vérifiées, référencées.
"L'encyclopédie du savoir relatif et absolu" de Bernard Werber, par exemple, relaye cette idée reçue et, ayant connu un certain succès littéraire, nombre de gens du public considère cette oeuvre comme étant scientifiquement acceptable, et acceptée, alors que ce n'est nullement le cas.
Réfutation
Le neurologue Barry Beyerstein présente sept types de preuve qui réfutent le mythe des dix pour cent :
- Les études des lésions cérébrales : Si 90 % du cerveau étaient inutilisés, alors les lésions cérébrales de ces zones ne devraient pas détériorer son fonctionnement. Au contraire, il n'existe presqu'aucune zone cérébrale dont la lésion n'est pas incapacitante. De plus, une légère lésion dans des zones très petites peut avoir de lourdes conséquences.
- L'évolution : Le cerveau représente un coût énorme comparativement au reste du corps, en termes de consommation de dioxygène et de nutriments. Il peut nécessiter 20 % de l'énergie corporelle – plus que tout autre organe – alors qu'il ne représente que 2 % de la masse corporelle. Si 90 % étaient inutiles, un cerveau plus efficace et plus petit aurait représenté un avantage sélectif énorme. En conséquence, le processus de sélection naturelle aurait éliminé les cerveaux inefficaces.
- Imagerie cérébrale : Les technologies telles que la tomographie par émission de positons (TEP) et l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) permettent de suivre l'activité cérébrale d'un humain vivant. Elles démontrent que chaque partie du cerveau est en activité, au moins partiellement, même pendant le sommeil. Les seules zones qui sont inactives sont des zones lésées gravement.
- Localisation des fonctions : Au lieu d'être un ensemble qui agit d'un seul tenant, le cerveau possède des zones différentes qui effectuent différents traitements de l'information. Les dizaines d'années de recherches effectuées dans la cartographie fonctionnelle cérébrale n'ont pas révélé de zone sans fonction.
- Analyse micro-structurale : Dans la technique d'enregistrement unitaire, les chercheurs introduisent une électrode minuscule dans le cerveau pour enregistrer l'activité d'une seule cellule. Si 90 % des cellules étaient inutilisées, cette technique l'aurait mis en évidence.
- Études métaboliques : Une autre technique scientifique comprend le suivi des molécules de 2-deoxyglucose marquées radioactivement. Si 90 % du cerveau était inactif, alors ces cellules inactives seraient mises en évidence en blanc dans une radiographie du cerveau. Là encore, cette technique ne montre pas un tel résultat.
- Les maladies cérébrales : Les cellules du cerveau qui ne sont pas utilisées ont tendance à dégénérer. En conséquence, si 90 % du cerveau étaient inactifs, l'autopsie des cerveaux des adultes auraient dû révéler une dégénérescence majeure.
Notes et références
- (en) Robynne Boyd, « Do People Only Use 10 Percent Of Their Brains? » sur ScientificAmerican.com, 7 février 2008.
- (en) Benjamin Radford, « The Ten Percent Myth » sur snopes.com.
- (en) Eric Chudler, « Myths About the Brain: 10 Percent and Counting » sur brainconnection.positscience.com. Version enregistrée par Internet Archive.
- (en) A Piece of Our Mind - About Ten Percent sur twopercentco.com, 1er mars 2005.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 10% of brain myth » (voir la liste des auteurs)
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