Montjoies

Montjoies
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Les Montjoies au XVIIIe siècle.

On appelait autrefois montjoie un monceau de pierres entassées pour marquer les chemins : la coutume des pèlerins était de faire des montjoies de monceaux de pierres, sur lesquels ils plantaient des croix aussitôt qu'ils découvraient le lieu de dévotion où ils allaient en pèlerinage.

Sommaire

Montjoies de Paris à Saint-Denis

Les montjoies au XVIIe siècle.

Identification des montjoies

Ce nom de montjoies fut donné aux croix élevées au bord de la route de Paris à Saint-Denis sous le règne de Philippe III (1270 à 1285) : petits monuments gothiques, ces croix furent élevées à chacun des endroits où Philippe III le Hardi, portant le corps de son père saint Louis, le 12 mai 1271, arrêta le convoi pour se reposer. Par la suite, tous les cortèges funèbres royaux s'arrêtêrent traditionnellement aux monts-joie de Saint-Denis.

De fait, de nombreuses croix ornaient le trajet de Paris à Saint-Denis. Il faut donc distinguer les montjoies des autres croix.

  • Ainsi, la croix de la place Panetière, le Christ situé à l'entrée de la ville de Saint-Denis (orné de dorures, sous un petit dôme recouvert d'ardoises et reposant sur des petits piliers de bois), la croix Penchée et une croix située vers Aubervilliers étaient de simples croix.
  • En revanche, trois montjoies se dressaient entre le couvent Saint-Lazare à Paris et le village de La Chapelle. Cinq autres Montjoies se succédaient entre La Chapelle et la basilique de Saint-Denis.

Description des montjoies

Les socles du XIIIe siècle étaient de plan hexagonal et étaient décorés de statues de rois. Entre le pied et la colonne de la croix se trouvait une colonnade à jour dont le haut formait plusieurs arcades en mitres. C'est dans ces niches qu'étaient représentés le roi Philippe III le Hardi et les autres seigneurs qui l'avaient accompagné revêtus de leurs habits de cérémonie. Quatre des fûts de croix étaient ornés d'un "L" couronné, à la suite d'une restauration effectuée au XVIIe siècle.

Destruction des montjoies

Dès 1765, la montjoie du village de La Chapelle fut démantelée. En 1793, les cinq monjoies de la plaine du Lendit et de Saint Denis furent abattues en septembre et

Polysémie et étymologie

Polysémie

Le terme montjoie est polysémique.

  • Au Moyen Âge, le cri d'armes des armées du roi de France était : Montjoie ! Saint-Denis !
  • Le roi d'armes de France se nommait Montjoie.
  • L'emploi du terme pour désigner un monticule servant d'observatoire près d'une ville est également très ancien.

Etymologie

L'étymologie pourrait expliquer la variabilité du sens du mot montjoie. Deux étymologies sont avancées.

  1. Il pourrait provenir de "Mons Gaudii", proprement "montagne de joie" nom donné par les pèlerins à la montagne de Rama située au nord-ouest de Jérusalem[1]. Mons Gaudii a dû exister préalablement dans la littérature religieuse, avec une valeur symbolique ; les substantifs "mons" et "gaudium" (parfois juxtaposés), sont utilisés dans des hyperboles en latin chrétien pour désigner le « royaume de Dieu » et la « félicité »[2]. Le nom propre s'est appliqué ensuite à diverses éminences dont on pouvait voir le lieu saint, puis à des points de vues quelconques : montjoie comme cri de joie des pèlerins apercevant la ville sainte a été adopté au Moyen Âge comme cri de guerre.
  2. L'historienne Anne Lombard-Jourdan a proposé une étymologie différente. Montjoie procéderait des éléments germaniques "mund" et "gawi", soit "protection" et "territoire" et renverrait à un "territoire de protection" situé entre Saint-Denis et Paris auxquels les Francs à la suite des Gaulois auraient attribué une puissance sacrée, celle du "protège-pays"[3]. La figure tutélaire du "protège-pays" aurait été invoqué lors des combats par les Francs et serait devenu le cri de guerre des rois de France[Note 1].

Notes et références

Notes

  1. Cette étymologie a été critiquée par Hervé Pinoteau dans son ouvrage La symbolique royale française, Ve-XVIIIe siècles, paru chez P.S.R. éditions en 2004.

Références

  1. K. Löffel, Beiträge zur Geschichte von montjoie, 1934, p. 5-10 et 25-28.
  2. K. Heisig, Munjoie ds Rom. Jahrb., t. 4, 1951, p. 292-314
  3. Anne Lombard-Jourdan, "Montjoie et Saint-Denis !", Le centre de la Gaule aux origines de Paris et Saint-Denis, CNRS éditions, 1989, p. 53 à 63.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Montjoies de Wikipédia en français (auteurs)

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