- Marie Françoise Élisabeth de Savoie
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Marie Françoise Élisabeth de Savoie (Paris, 21 juin 1646 - † Lisbonne, 27 décembre 1683), princesse d'Aumale, fille de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours et d' Élisabeth de Bourbon-Vendôme.
Sommaire
La cour de France
Arrière-petite-fille du roi Henri IV de France, elle est la petite-fille d'un fils légitimé que le souverain avait eu de Gabrielle d'Estrées, César de Vendôme (1594-1665).
Son père ayant été tué en duel par son beau-frère le duc de Beaufort alors qu'elle avait 6 ans, l'éducation de la petite Marie-Françoise et de sa sœur aînée Marie-Jeanne-Baptiste fut confiée à leur mère et à leur grand-mère Françoise de Lorraine-Mercoeur, duchesse de Vendôme.
Un brillant mariage
Sa sœur ayant épousé le duc Charles-Emmanuel II de Savoie en 1665, Marie-Françoise fut mariée au roi Alphonse VI de Portugal en 1666. Le mariage, réalisé pour des motifs politiques, comme il était naturel, fut célébré en France in absentia. Afonso (Alphonse) avait 23 ans, Marie Françoise tout juste 20 ans.
C'est l'action d'un homme d'État portugais, le comte de Castelo Maior, qui fut à l'origine de ce mariage visant à une alliance du Portugal et de la France contre leur ennemi commun, l'Espagne.
Un voyage mouvementé
Le mariage commence par une tentative de rapt en mer par les Espagnols : informés par leurs espions de la date de l'embarquement de la princesse pour le Portugal, ils envoient depuis Cadix une escadre pour intercepter le convoi nuptial. Le commandant de cette flotte de 15 navires décide de s'emparer au préalable du fort Saint-Jean sur les petites îles Berlengas, au large de Peniche et du Cap Cavoeiro, à une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne. Cet endroit offrait des anses propices à l'ancrage des bâtiments. Il avait longtemps été une base logistique pour les pirates de toutes nationalités cherchant à s'emparer des richesses du trafic maritime portugais et espagnol à destination de l'Afrique, de l'Amérique ou de l'Europe du Nord. L'affaire tourne mal pour les Espagnols : la petite garnison du fort (25 hommes) finit par se rendre mais résiste si bien qu'elle affaiblit l'armada qui abandonne son plan et rentre à Cadix. De leur côté, instruits peut-être des projets espagnols, les Français avaient modifié les dates du voyage.
La cour de Lisbonne
La jeune reine arrive à Lisbonne mais ne tarde pas à être certainement profondément choquée par le spectacle de la cour, extrêmement exotique et arriérée vue de France, ainsi que par la personnalité de son mari. Celui-ci est décrit, dans la littérature portugaise, comme un imbécile et un caractériel. Affaibli par une maladie infantile, il fut rebelle à toute éducation et, dans sa jeunesse, passait son temps avec des gens de la plus basse extraction dans et hors du palais, à des jeux jugés indignes de sa condition : batailles, courses à pied, chahuts divers. Il introduisit même à la Cour un ami étranger (gênois) qui aurait eu une grande influence sur lui. Cet Afonso, « incapable d'aimer et de se faire aimer » fut sans doute un repoussoir pour la ravissante Marie Françoise qui fut séduite par le propre frère de Dom Afonso VI, Dom Pedro. Amours adultérines et un peu incestueuses.
L' ambition
Les deux amants réussirent à mener une cabale et à faire renvoyer Castelo Maior. Ils firent prononcer par les Cortes la déchéance du roi le 24 novembre 1667 et le firent interner pendant quatre ans « au diable », c’est-à-dire dans l'une des îles des Açores. Ils parvinrent aussi à faire annuler le mariage de Marie Françoise et Afonso le 28 mars 1668 au moyen d'une procédure douteuse au cours de laquelle des calomnies furent prononcées contre Afonso. Puis le 2 avril suivant, Marie Françoise épousa le régent Pierre II avec une dispense du pape.
De cette union naquit :
Marie Françoise mena désormais une vie pieuse et édifiante, finançant notamment la construction de l'église de Nossa Senhora da Conceição, à Atouguia da Baleia, près de Peniche.
Afonso sera finalement rapatrié en 1675 et confiné au palais de Sintra où il mourut, âgé de 40 ans, d'une crise d'apoplexie, en entendant la messe, le 12 septembre 1683. Marie-Françoise redevient reine du Portugal... pour trois mois... puisqu'elle suit son ex-mari dans la tombe dès le 27 décembre suivant.
Précédé par Marie Françoise Élisabeth de Savoie Suivi par Louise Marie Françoise de Guzmán
(1640-1656)
Reine de Portugal et des AlgarvesMarie Sophie du Palatinat du Rhin
(1687-1699)Liens internes
Sources
- http://www.arqnet.pt/portal/portugal/temashistoria/afonso6.html, page consultée le 29 janvier 2006
- http://www.arqnet.pt/dicionario/afonso6.html, page consultée le 29 janvier 2006
- ANMARRAL, Manuel: Dicionário Histórico, Corográfico, Heráldico, Biográfico, Bibliográfico, Numismático e Artístico, Volume I, págs. 67-69. Edição em papel © 1904-1915 João Romano Torres -Editor Edição electrónica © 2000-2001 Manuel Amaral
- http://www.arqnet.pt/dicionario
- http://books.google.fr/books?id=gag1AAAAMAAJ&pg=PA32, notamment pour les dates.
Catégories :- Maison de Savoie
- Naissance en 1646
- Décès en 1683
- Reine de Portugal
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