- Marc Louboutin
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Marc Louboutin, né le 9 juin 1963 à Quimper dans le Finistère, est un ancien lieutenant de police devenu journaliste et auteur. Spécialiste français du fonctionnement interne de la police[réf. souhaitée], ses articles et ouvrages sur le sujet font régulièrement polémique.
Sommaire
Biographie
Né à Quimper le 9 juin 1963, il est élevé d'abord à Palaiseau (Essonne), dans la cité des "Larris", puis à Magny-les-Hameaux (Yvelines), dans le bourg de Cressely, ses parents, le père radio-électricien [réf. nécessaire] et la mère comptable [réf. nécessaire], profitant des possibilités d'ascension sociale des années 70[1].
Sa famille défendant les valeurs du travail salarié, il obtient sa première fiche de paye l'année de ses seize ans comme commis de cuisine avant de travailler lors de toutes les périodes scolaires comme animateur de centres de vacances pour différentes communes de la banlieue parisienne[1].
Après son baccalauréat B obtenu en 1982 au Lycée Marie-Curie de Versailles (Yvelines) et une préparation militaire parachutiste la même année, il quitte la faculté parisienne de Droit d'Assas en cours de première année pour effectuer ses obligations militaires, d'abord à l'Ecole des Officiers d'Infanterie à Coêtquidan (Morbihan), dans la promotion n° 305 intégrée en mai 1983. Il est ensuite affecté en septembre 1983 au 92e Régiment d'Infanterie à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) comme Aspirant puis Sous-Lieutenant VSL, chargé de l'encadrement en compagnie de combat, de la formation initiale puis de la formation des Sous-Officiers de la Division[1].
Il intègre l'Ecole des Inspecteurs de la Police Nationale (ESIPN) à Cannes Ecluses (Seine et Marne) en octobre 1984, affecté à sa sortie, en octobre 1985 au commissariat de Quartier des Orteaux, Paris XXe, dépendant à l'époque de la 4e Division de Police Judiciaire[1],[2].
L'unité dans laquelle il travaille fait l'objet de nombreuses coupures de presse pour ses succès dans l'infiltration de réseaux de revente de drogue ou criminels et pour ses interventions en flagrant délit sur des vols à main armée. Lui-même connaît une certaine notoriété professionnelle en septembre 1986 pour l'interpellation de Michel Vaujour, braqueur multi récidiviste, surnommé le "Roi de l'évasion", considéré à l'époque comme "Ennemi public numéro Un", qu'il blesse à la tête d'un coup de feu lors d'une fusillade nourrie lors de son dernier vol à main armée, le 26 septembre 1986, Porte de Bagnolet à Paris XXe[1].
Il est décoré pour ces faits de la Médaille des actes de courage et de dévouement[1].
Il est ensuite affecté à Paris au siège de la 4e Division de Police Judiciaire, à l'unité de recherches du XXe arrondissement, qu'il quitte après avoir dénoncé des conduites illégales, au commissariat de quartier de la Folie-Méricourt (Paris XIe), puis au Commissariat de Belleville (Paris XXe)[1].
Il obtient sa mutation au commissariat de sécurité publique de Chambéry (Savoie) en janvier 1990, où il travaille notamment sur une affaire vieille de dix ans de disparition de deux jeunes touristes belges qui fera l'objet de deux sujets dans l'émission Perdu de vue animée par Jacques Pradel sur France 2 en 1993 et 1994. Il travaille dans ce service successivement à l'Unité Judiciaire, au Groupe de Surveillance et de Recherches, en poste ZUP et à la Direction de l'UPPS (Unité de Prévention et de Protection Sociale)[1].
Il est ensuite muté au commissariat de sécurité publique de Quimper (Finistère) en 1995, Unité qu'il quittera pour prendre une mesure de disponibilité en mai 2001 suite à plusieurs différends avec sa hiérarchie, dont la commission de faux dans des affaires disciplinaires qu'il avait à défendre comme délégué syndical régional du SGP et une interdiction d'intervenir sur un vol à main armée[1].
Il démissionne en mai 2003[1].
Devenu journaliste dans le domaine sportif grâce aux contacts noués lors de sa carrière d'amateur de raid multisports et de courses expéditions internationales durant laquelle il représentait les couleurs de la Police Nationale, il crée une société de presse qui édite entre 2001 et 2003 dix sept numéros du premier mensuel gratuit de sport nature, distribué à 10 000 exemplaires par mois sur les événements sportifs, et sert d'agence de presse pour les pigistes spécialisés[1].
Lui-même signe une page hebdomadaire (« De l'air ») entre août 2001 et janvier 2004 et de nombreux reportages internationaux dans ce domaine pour l'hebdomadaire VSD[1].
En novembre 2003 il rédige un article à la demande de sa rédaction sur l'avis des policiers sur leur nouveau Ministre de l'Intérieur, "Paroles de Flics", Marc Louboutin doit cesser sa collaboration suite à un courrier de Monsieur Gaudin, Directeur Général de la Police National adressé à la rédaction en chef, l'accusant d'avoir "bidonné" le sujet et d'y régler un compte personnel avec l'administration de la Police[1].
Il continue de travailler comme pigiste et photographe dans la presse sportive, automobile ou féminine (Jogging International, 220 Mag, Triathlète, Tout terrain et quad magazine, Elle, Isa) et comme journaliste ou coordinateur de communication événementielle sur des épreuves sportives (Marathon des Sables, rallye auto Désert Express, Transénégalaise)[3].
Pour boucler ses fins de mois, il travaille un an comme barman videur de nuit rue Oberkampf (Paris XIe) en 2005 ou comme responsable de chantier en électricité, notamment pour la réhabilitation d'un immeuble entier de l'EDF devenu l'atelier d'artiste du 101 rue de Charenton (Paris XIIe) en 2006, dernière expérience qu'il racontera pour le magazine "Cassandre-Hors-Champs" fin 2006[1].
Remarqué par ses interventions sur des blogs par l'éditeur Gilles Cohen-Solal (Editions Héloïse d'Ormesson) fin 2006, ce dernier lui présente le chroniqueur Guy Birenbaum, qui dirige alors les Editions Privé, filiale des Editions Michel Lafon.
C'est là que sera publié son premier livre, une autobiographie "politique" adressée à Nicolas Sarkozy, en avril 2007, qui lui permettra d'accéder à une certaine notoriété et de travailler comme conseil en sécurité publique, en particulier un long mémoire sur un état de la sécurité publique pour la société "AB Associates[4]" dirigée par le criminologue Alain Bauer, ou une préconisation de doctrine d'emploi de la vidéo-surveillance à la demande du Syndicat National des Entreprises de Sécurité Privée (SNES)[5]
Son deuxième ouvrage "Flic, c'est pas du Cinoche" est sorti en décembre 2010 aux Editions du Moment[1].
Marc Louboutin vit principalement aujourd'hui de ses écrits et commandes de livres ou de travail d'archives et de synthèses dans le domaine criminel.
Il se destine pour les ouvrages à venir à la rédaction d'œuvres de fiction, des policiers ou des romans noirs.
Livres parus
- Métier de chien - Lettres à Nicolas, Editions Privé, 6 avril 2007, Broché: 324 pages, ISBN 9782350760674.
- Ce livre présente sans faux-semblant le déroulement d'une demi-carrière d'Inspecteur, puis de Lieutenant de Police. Loin du travers hagiographique des biographies d'ordinaire écrites par des anciens policiers, Marc Louboutin y raconte par le menu les bons, mais surtout les mauvais côtés de ce métier, tel qu'il les a vécus. Violences, transgressions de la loi, alcoolisme, dépression, tentation du suicide, rébellion contre l'administation et conduites contestables de cette dernière, portraits au vitriol de certains de ces anciens collègues et responsables hiérarchiques, c'est un livre qui a entraîné à sa sortie de vives critiques. Certains passages particulièrement crus, notamment sur des découvertes de cadavres ou des affaires criminelles sont à déconseiller aux âmes sensibles. Le fil du récit est un dialogue avec un certain "Nicolas" tenant de l'ordre et la dernière partie est plus politique. Il se conclut notamment sur la démonstration que le "Million de victimes épargnées" par le Ministre de l'Intérieur avant son élection présidentielle n'existe pas si l'on s'en réfère aux tableaux annuels de la délinquance entre 2002 et 2006 et par la nécessité dans le domaine médiatique et politique de prendre en compte la parole des seuls vrais acteurs actuels de la Sécurité Publique : les Gardiens de la Paix.
- Flic c'est pas du Cinoche. Editions du Moment, 9 décembre 2010, Broché: 288 pages, ISBN 9782354170868.
- Ce livre est la suite logique du premier, un essai sur une base d'enquête de six mois durant laquelle près de 70 policiers, principalement des Gardiens de la Paix, se sont livrés sur une vingtaine de thèmes habituellement traités par le cinéma. Là encore, même si l'angle semble ludique, l'auteur prend le parti pris du réalisme et de la vérité. Pour ces mêmes raisons, ce livre a subi des critiques à sa sortie, le côté volontairement abrupt des descriptions de scènes vécues et des témoignages de policiers, se livrant sans retenue même sur des conduites illégales (particulièrement sur des violences ou à propos des méthodes pour obtenir des aveux) amenant certains à dénoncer une recherche de "sensationnalisme" pour des raisons commerciales. C'est un des rares livres sur la Police à aborder largement, dans plusieurs chapitres, l'aspect et les implications sociales d'une vie de policier.
Polémiques
Marc Louboutin, 48 ans, est un auteur brut de décoffrage, à l'image de son style. Il reconnait lui-même dans son premier ouvrage avoir du tempérament voir carrément mauvais caractère. La plupart de ses interventions médiatiques[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13]écrites ou télévisées sont l'objet assez souvent de polémiques et de démentis de la part de l'administration ou des organisations syndicales.
À la suite de son passage à "Complément d'enquête" sur France 2 (émission sur le malaise policier) en avril 2009, le livre "Métier de chien - Lettres à Nicolas" se trouvait indisponible, les points de vente n'étant plus alimentés par l'éditeur, Michel Lafon. Marc Louboutin a estimé dans de nombreuses interviews qu'au constat initial mentionnant 5000 exemplaires imprimés et de son dernier relevé de ventes mentionnant 2300 exemplaires vendus, qu'il s'agissait d'une censure de fait suite aux propos très critiques tenus dans l'émission de France 2, d'autant qu'il déclare dans ces mêmes interviews qu'il n'a jamais reçu le moindre courrier d'explication de son éditeur. Après deux ans de bataille juridique au cours de laquelle les éditions Michel Lafon refusent de répondre aux courriers de son avocate, certains de ses lecteurs ont organisé une "class action" sur le réseau social Facebook[14] et il a récupéré ses droits intégraux en juin 2011.
Concernant "Flic c'est pas du Cinoche", l'auteur a produit en novembre 2010, pour le lancement du livre, une série de quatre mini documentaires[15],[16],[17],[18] signé énigmatiquement"FPC Production" sur les sites Internet de partage de vidéos, de format professionnel mettant en scène des policiers anonymes sur quatre thèmes : les gardes à vue, les suicides dans la Police[19], les objectifs et la politique du chiffre, les moyens. La presse a largement relayé ces vidéos et l'auteur a été l'objet, une fois encore, de vives critiques sur la méthode employée, les organisations syndicales et les médias l'accusant d'avoir été uniquement guidé par mercantilisme[20],[21].
Le 30 novembre 2010, l'auteur s'en est expliqué dans une unique interview pour la Télélibre[22]. Il s'est défendu de toute démarche intéressée et a donné sa version de l'utilité d'une telle démarche. Ces quatre vidéos ont été vues (au 11 juillet 2011) plus de 240 000 fois uniquement sur le site de partage vidéos You Tube.
Marc Louboutin a ouvert en août 2009 un espace de dialogue sur le réseau social Facebook ; "Le Blog de Police", sur lequel les policiers peuvent s'exprimer librement sur la base d'un fil d'actualité thématique sur la sécurité publique. Environ 6200 d'entre eux sont inscrits. Cette surface est bloquée de manière inexpliquée par Facebook depuis le 22 juin 2011.
Volontiers provocateur, habile dans l'usage des nouveaux médias communautaires et des réseaux sociaux, il affiche volontiers un certain cynisme sur son ancien métier de lieutenant de Police et une désillusion assumée sur le monde des médias et de l'édition. Bien que bénéficiant d'une large aura particulièrement chez les jeunes policiers [réf. nécessaire], il a annoncé récemment sur sa page Facebook sa volonté de se consacrer désormais exclusivement à l'écriture de fictions et quitter définitivement l'actualité et la problématique de la sécurité publique.
Une émission "Spécial Investigation" sur le devoir de réserve des fonctionnaires, enregistrée en mai 2011 et diffusée le 26 septembre 2011 sur Canal Plus dont il est un des intervenants principaux.
Suite à "l'affaire Neyret", le numéro 2 de la P.J. de Lyon, soupçonné de corruption, Marc Louboutin a été sollicité par BFM TV [23] pour parler de son expérience de terrain et son vécu avec les indics, puis il a participé à l'émission de Marc-Olivier Fogiel "Face à l'Actu"[24] sur M6, le 9 Octobre 2011, où il débat avec Christophe Regnard, Président de l'Union Syndicale des Magistrats, il est également invité sur France Inter, pour évoquer les mêmes sujets dans l'émission "le Téléphone sonne"[25] d'Alain Bedouet, le 12 Octobre 2011, intitulée : "Flics, indics et voyous : jusqu'où ne pas aller trop loin ?".
Références
- Marc Louboutin, Métier de Chien - Lettre ouverte à Nicolas, édition Privé, avril 2007
- Située à l'époque, avant la réforme de la Police Nationale Parisienne, 163 rue de Charenton à Paris XIIe.
- Photos du Marathon des Sables, sur le site internet de L’Équipe
- Site officiel de AB Associates
- Site officiel du SNES
- Théma Arte : « Que fait la Police », 8 juin 2010
- Marc Louboutin : interview pour « Flic c'est pas du Cinoche », Chroniques de Mandor, 18 avril 2011
- « Gardes à vue : Marc Louboutin se met à poil », Le Post, 05/12/2008
- « Vers une Police à plusieurs vitesses », Atlantico, 12 juin 2011
- Ultra violet « Flic, un métier de chien », France 4, John Paul Lepers, 4 février 2011
- « Police : Marc Louboutin ne tire plus à », LGO, 27 juillet 2010
- « Parole de Flic », LGO, 5 août 2010
- « Flic, ce n'est pas (que) du cinoche », L’Express, 9 décembre 2010
- Groupe : Non à la censure du livre policier « Métier de chien - Lettres à Nicolas » sur Facebook
- FPC : Chapitre 1 : Les gardes à vue, sur YouTube. FPC Production,
- FPC : Chapitre 2 : Les suicides dans la Police, sur YouTube. FPC Production,
- FPC : Chapitre 3 : Les objectifs, sur Youtube. FPC Production,
- FPC : Chapitre 4 : Décalage entre formation et réalité, moyens, relations avec la population. Epilogue, sur Youtube. FPC Production,
- "Ces Objectifs qui tuent les Policiers" Humanité Dimanche - 13 au 20 juillet 2011. Page 31.
- « Le malaise de la Police » ouvre la voie à une production éditoriale, Le Monde.fr, 26 novembre 2010
- « Flics, voyous et vidéos : les dessous d'un clip », Marianne.fr, 26 novembre 2010
- « Vidéos FPC : L'ancien flic explique son buzz », Télélibre, 30 novembre 2010
- http://www.youtube.com/watch?v=wlP0Pg_Mi38&sns=fb, le 4 Octobre 2011
- http://www.youtube.com/watch?v=aI7RHegeTxQ, le 9 Octobre 2011
- http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-flics-indics-et-voyous-jusqu-ou-ne-pas-aller-trop-loin, le 12 Octobre 2011
Catégories :- Ancien policier français
- Écrivain français du XXIe siècle
- Naissance en 1963
- Naissance à Quimper
- Métier de chien - Lettres à Nicolas, Editions Privé, 6 avril 2007, Broché: 324 pages, ISBN 9782350760674.
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