Manoir de Blay

Manoir de Blay
Manoir de Blay
Période ou style Médiéval
Type Maison forte
Début construction XIVe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Romestang d'Avalon
Destination actuelle Ruiné
Coordonnées 45° 36′ 47″ N 6° 26′ 27″ E / 45.613083, 6.44094445° 36′ 47″ Nord
       6° 26′ 27″ Est
/ 45.613083, 6.440944
  [1]
Pays Drapeau de France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Tarentaise
Région Rhône-Alpes
Département Savoie
Esserts-Blay Esserts-Blay

Géolocalisation sur la carte : Savoie

(Voir situation sur carte : Savoie)
Manoir de Blay

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(Voir situation sur carte : France)
Manoir de Blay

Le manoir de Blay, centre de la seigneurie de Blay, est une maison forte de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle situé sur la commune d'Esserts-Blay, dans le département de Savoie.

Sommaire

Situation

A l'est du bourg.

Histoire

Un premier « château » aurait été construit à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle par Nicod d'Avalon. Le château ou manoir actuel pourrait avoir été érigé entre 1390 et 1418.

En 1354[2], François d'Avalon, investi du fief de Saint-Paul, le donne en fief avec la seigneurie à François de Salins[3]. Ce dernier, le 3 juin 1390[2] reconnaît le tenir en fief du comte de Savoie Amédée VII et en 1391 et 1392 passe reconnaissance en faveur de l'Archevêque-Comte de Tarentaise.

Son fils Jean († avant 1412) rend hommage au comte de Savoie. Son fils Pierre de Salins († avant 1430) est en 1412 co-seigneur de la vallée de Saint-Paul. Nicod de Salins[4] est également qualifié de co-seigneur de Saint-Paul.

Le 28 juin 1418[5],[6], Amédée VIII investi François de Conzié comme seigneur de Blay. Il le reçoit ainsi que la seigneurie par l'héritage de son neveu Jean de Conzié.

Elle fait retour à la famille de Salins avant 1430. En 1432[6], Nicollet ou Nicod de Salins († vers 1479), arrière-petit-fils de François de Salins et marié à Pernette de Duingt, reconnaît la tenir en fief du duc Amédée VIII. En 1445, il se reconnaît être homme lige du duc Louis de Savoie et fait reconnaissance en faveur de l'Archevêque-Comte de Tarentaise.

Son fils Urbain de Salins, marié à Claude de la Frasse, sans héritier mâle teste en faveur de sa fille Jeanne de Salins le 23 février 1535[6]. Cette dernière institue comme héritier universel le 11 décembre 1537[6] son mari Jean du Chatelard, dit de Riddes, fils de Mermet de Riddes, seigneur de Flumet et de Megève. Jean du Chatelard est châtelain de Flumet en 1534 et finira par acheter à Urbain de Salins les terres de Blay et de Saint-Thomas le 5 novembre 1536[6]. Le 1er juin 1543 il reconnaît tenir du duc Charles III la seigneurie de Blay. Il teste le 15 janvier 1565[7] en faveur de son fils Jean François († 1591)[8] et d'Antoine-Gaspard[9].

En 1573, Antoine-Gaspard de Riddes est seigneur de Blay et en 1574, il acense le château et la seigneurie à Jean Clément[10]. L'inventaire de ses biens fait mention de moulins : « ung bastiment contenant trois moulins virantz avec leurs artifices »[11],[12].

La dernière occupante du manoir fut dame Antoinette[13], elle y dicta son testament le 15 février 1599 et y décéda le 9 décembre de la même année.

Selon la coutume, il aurait brûlé la nuit de Noël 1599 et plus probablement en novembre 1609 d'après un inventaire réalisé en 1616.

En 1606[14], Antoine-Gaspard l'acense à Pierre de Rognaix[15].

Antoine-Gaspard († 18 septembre 1616) qui a épousé en seconde noces Jacqueline de Salins et dont il n'aura pas d'enfants, teste en faveur de son neveu Gaspard du Verger[16]. Ce dernier est qualifié de seigneur de Blay et de Saint Thomas-des-Esserts, co-seigneur de Saint-Paul, de la Vallée de Bozel et Cornillon. A sa mort, son fils ainé Gaspard Antoine, hérite de la seigneurie de Saint-Thomas des Esserts, de la co-seigneurie de la vallée de Bozel, du château de Melphes et de la maison de Grand Cœur[17]. Son frère cadet, François, recueille la seigneurie de Blay, la co-seigneurie de Saint-Paul, la Maison rouge, ainsi que des biens à Marthod[18].

En 1672, François du Verger acense la seigneurie à Philibert Fontannaz et teste le 22 novembre 1676. C'est son fils ainé, Joseph du Verger, qui hérite de la seigneurie qui passe après lui à son fils Philibert. Le fils ainé de ce dernier Charles Philibert, sera le dernier à porter le titre de seigneur de Blay, le 7 février 1776 les habitants de Blay ont rachetés les droits de la seigneurie.

Le seigneur de Blay possède, à l'écart de sa maison forte, une grange d'une taille importante, elle mesure 38 m x 10 m au bord de l'Isère, dont un fermier a la garde. Dans un inventaire de 1677, cette dernière est décrite précisément[19],[20].

Au Moyen Âge, la maison forte est alimenté en eau par une conduite de bois en sapin ou « bourneaux » depuis le nant du Bernard. Les habitants du hameau peuvent venir y puiser l'eau, grâce à une broche situé près du four collectif, en échange de l'entretien des canalisations[21],[22].

Description

C'est un logis quadrangulaire sur quatre niveaux de 21,60 x 7,00 m, que divise en deux un mur de refend longitudinal. Il est flanqué aux angles de trois tours rondes[23], excepté dans l'angle nord-ouest. D'après de récent sondage, cette hypothétique quatrième tour n'aurait jamais été construite et il n'a pas été relevé de trace de fossé. L'accès à la maison forte devait se faire initialement du côté nord-ouest, celui qui a disparu.

Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine surélevée, au nord, le cellier et les caves, au sud. Le premier niveau d'une hauteur sous plafond de 4,30 m abritait l'étage noble avec trois pièces pourvues de cheminées, dont une grande salle, l'aula d'une surface de 160 m2[24]. Le second niveau, haut de 3,80 m était dévolu aux chambres au nombre de cinq ou six. Le dernier niveau correspond aux greniers, il était haut de 2,50 m. Les latrines au premier et deuxième niveau, ces dernières accessibles depuis la chambre, sont installées en encorbellement sur des corbeaux[25] et se trouvent dans la tour nord.

La tour sud abritait un pigeonnier.

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. a et b Michèle Brocard 1995, p. 143.
  3. Il a épousé en 1354 une petite-fille d'Aymeric d'Avalon. Ils sont originaires de Salins-les-Thermes.
  4. Fils de Pierre de Salins, époux de Marie d'Avalon, la sœur de Guigue d'Avalon.
  5. Juillet selon certains auteurs.
  6. a, b, c, d et e Michèle Brocard 1995, p. 144.
  7. Il est précisé qu'il détient un troupeau relativement important avec un grand nombre de Bovins (Élisabeth Sirot 2007, p. 69).
  8. Il testera en faveur de son frère Antoine-Gaspard et de sa sœur Thomassine.
  9. Enfants né du second mariage de Jean de Riddes et de Charlotte de Novery.
  10. Notaire ducal de Flumet.
  11. Élisabeth Sirot 2007, p. 76.
  12. Archives départementales de Savoie, I 7 f° 46.
  13. Fille de Laurent de Conflans et de Michée de Crescherel ; première épouse du dernier représentant de la famille de Riddes, Gaspard de Riddes.
  14. Il est précisé dans le contrat que le seigneur de Blay ne réside plus au manoir sauf « 3 venues de 5 jours par an ». Il habite dans sa maison de Beauséjour à Saint-Paul.
  15. Fils de Pierre Charles de Rognaix.
  16. Il est le fils de Thomassine et de Jean du Verger, il épousera avant 1620 Jeanne Charlotte du Villard.
  17. Origine de la branche des du Verger de Saint-Thomas.
  18. Origine de la branche des du Verger de Blay.
  19. Archives départementales de Savoie, I 7 F 8.
  20. Élisabeth Sirot 2007, p. 94.
  21. Élisabeth Sirot 2007, p. 74-75.
  22. Archives départementales de Savoie, I 7 F 49.
  23. Élisabeth Sirot 2007, p. 133-134.
  24. Élisabeth Sirot 2007, p. 146.
  25. Élisabeth Sirot 2007, p. 150.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michèle Brocard, Les châteaux de Savoie, Cabédita, 1995 (ISBN 9782882951427), p. 143-145 .
  • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison - L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Editions Picard, 2007 (ISBN 9782708407701) .
  • Fanny ARNAUD-GODDET: « Le Château de Blay. Étude monographique d'une résidence seigneuriale fortifiée (XIVe-XVIIe siècle). » maîtrise d'archéologie, Université Lyon II - Année 1999-2000.

Articles connexes

Liens externes



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