- Ma Xiangbo
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Joseph Ma Xiangbo (ou Ma Hsiang-paï en français de l'époque) (connu aussi sous son prénom social de Ma Liang) (1840-1939) est un jésuite chinois qui fut le cofondateur de l'université l'Aurore à Shanghai en 1903, puis le fondateur de l'université Fudan en 1905.
Biographie
Joseph Ma Xiangbo est issu d'une famille de lettrés qui se sont convertis au catholicisme[1]. Il naît à Dantu dans la province de Jiangsu et fait ses études au collège Saint-Ignace de Shanghai, tenu par les jésuites français. Il entre dans la Compagnie de Jésus et devient professeur au collège Saint-Ignace, où il enseigne l'astronomie et les mathématiques. Il est ordonné en 1870, aide les PP. Havret et Zottoli à jeter les bases de la future bibliothèque de Zi-Ka-Wei qui est aujourd'hui une filiale de la bibliothèque de l'université de Shanghai, puis il est envoyé à Nankin pour des travaux de traductions qui lui déplaisent. Il quitte la compagnie en 1876 et devient haut fonctionnaire. Il est notamment attaché d'ambassade au Japon. Il visite la France en 1886-1887 avec l'approbation de Li Hongzhang, vice-roi de la province, afin d'étudier le système des études et de moderniser la Chine de la dynastie Qing (Tsin selon l'orthographe de l'époque). Les Français voulaient créer une école de traducteurs-interprêtes franco-chinois et il va donc concrétiser cette ambition avec l'appui des jésuites et des consuls français, et retourne collaborer avec la compagnie de Jésus. Il fait un voyage d'études en Corée et en Europe en 1898.
Cependant le projet est retardé à cause des troubles, puis de la révolte des Boxers, et aussi par manque de moyens[1]. Les Jésuites de Saint-Ignace (dans le quartier actuel de Xujiahui, ex Zi-Ka-Wei) lui prêtent un local et les études démarrent en février 1903 avec vingt-quatre étudiants répartis en trois départements: lettres (avec latin obligatoire), philosophie, mathématiques et sciences naturelles. C'est le début de l'université l'Aurore, qui déménagera plus tard avenue Dubail dans la concession française.
Toutefois le P. Ma Xiangbo s'oppose au père François Perrin, sj, directeur des études, à propos du recrutement et de la place du français que le P. Ma Xiangbo voulait minimiser par rapport à l'anglais. Les jésuites prennent seuls la direction de l'établissement à partir de 1905 qui est approuvé par le système d'enseignement chinois en septembre de la même année. Il y a alors une centaine d'étudiants. Le P. Ma Xiangbo part fonder une autre université catholique, celle de Fudan
Il est appelé par le recteur de l'université de Pékin, Cai Yuanpei (1868-1940), dans la capitale, après la révolution chinoise de 1911 et devient le cofondateur de l'université catholique de Furen (ou Fu-Jen) à Pékin avec Ling Yianzhi (1867-1926). L'université s'est repliée à Taipeh après la prise de pouvoir des communistes en 1949.
Le P. Ma Xiangbo, fin lettré, voulait aussi créer un institut supérieur de recherches, mais ce sera son ami Cai Yuanpei (1868-1940), qui le fera avec la création de l'Academia sinica (qui est aujourd'hui à Taiwan).
Il meurt en exil à Lang Son au Tonkin, presque centenaire[2].
Son frère Ma Jianzhong (en français de l'époque: Ma Kié-Tchong), ancien élève des jésuites aussi, fut envoyé en 1876 à Paris faire ses études et sortit diplômé de l'École libre des sciences politiques (Sciences-po) en 1879. Il devint un haut fonctionnaire de la dynastie Qing.
Notes et références
- Corinne de Ménonville, op. cité, p. 206
- Corinne de Ménonville, op. cité, p. 127
Bibliographie
- (en) Ruth Hayhoe et Lu Yongling, Ma Xiangbo and the Mind of Modern China 1840-1939, New York, Armonk, ME Sharpe, 1996
- Corinne de Ménonville, Les Aventuriers de Dieu et de la République, Paris, Les Indes Savantes, 2007
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