- La Princesse de Montpensier (nouvelle)
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La Princesse de Montpensier Édition princepsAuteur Marie-Madeleine de La Fayette Genre Nouvelle Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Thomas Jolly Date de parution 1662 La Princesse de Montpensier est une nouvelle publiée anonymement par Madame de La Fayette en 1662.
Sommaire
Contexte
Cette nouvelle est considérée comme un classique de la nouvelle française, juste après La Princesse de Clèves. Ces deux nouvelles content l'histoire d'amours adultères, où les deux héroïnes tombent follement amoureuses d’un autre que leur mari.
Il est fort probable que Mme de La Fayette a connu les personnes qui ont inspiré son récit et que ses personnages dépeignent fidèlement. Pour éviter le reproche d’avoir composé un « roman à clef », elle en a transposé le cadre et l’action dans le siècle des Valois, et installé sous Catherine de Médicis une intrigue qui s’est déroulée en réalité dans la cour de Louis XIV. Bien que les personnages soient issus de la noblesse, leur magnificence ne doit pas cacher la réalité prosaïque de leurs actes ; le regard que jette Mme de La Fayette sur l'héroïne est fort sombre.
Trame
En 1563, en France, Marie de Mézières est promise au duc du Maine, frère cadet du duc de Guise. Comme elle est trop jeune, le mariage est retardé ; et le duc de Guise, voyant assez souvent celle qui doit être sa belle-sœur, s’en éprend. Alors, Marie de Mézières « comprenant le danger qu’il y aurait pour elle, à devenir la belle-sœur d’un homme qu’elle eût peut-être souhaité pour mari », renonce au duc du Maine et ses parents décident de la marier au prince de Montpensier pour qui elle n’a aucun sentiment. Loin de celui qui reste l’amour de sa vie, elle se lie d’amitié avec le comte de Chabannes, il deviendra par la suite son ami fidèle et sera fou amoureux d’elle.
En même temps la guerre contre les huguenots éclate et Montpensier, obligé d’aller à la guerre, relègue sa femme dans le château de Champigny, en la confiant à son « vieil » ami le comte de Chabannes : car tous les deux sont relativement âgés. À peine le comte de Chabannes a-t-il vu la princesse de Montpensier qu’il s’en éprend follement, et il souffre d’atroce manière lorsqu’il découvre qu’elle aime le duc de Guise.
Pendant ce temps, le duc de Guise combat aux côtés du duc d’Anjou, frère du roi Charles IX de France. Lorsqu’ils retrouvent la princesse de Montpensier sur la route de Champigny, les sentiments de celle-ci pour le duc de Guise ressurgissent et le duc d’Anjou tombe amoureux d’elle. Le comte de Chabannes poussera alors la chevalerie amoureuse jusqu’à servir d’intermédiaire aux deux amants, et la complaisance jusqu’à leur ménager un entretien.
Les retrouvailles entre la princesse de Montpensier et le duc de Guise vont réveiller une passion qui était endormie, et qui aura pour conséquence d’entrainer tous les personnages dans un tourbillon d’émotion, où règne un vent de jalousie, de rivalité, de fidélité pour le prince, de trahison pour la princesse, qui torture leur âme.
Lorsque le mari reparaîtra de façon inopinée, le comte de Chabannes poussera la dévotion amoureuse pour Marie de Mézières, jusqu’à faire évader le duc de Guise, et à s’offrir aux coups de Montpensier, qui ne peut se résoudre à se battre avec un vieux compagnon d’amour et de guerre comme Chabannes. Celui-ci rentre précipitamment à Paris, au moment même où éclate le massacre de la Saint-Barthélemy, où il est tué. Après quoi, le duc de Guise renonce à la princesse de Montpensier pour se consoler avec Mme de Noirmoutiers. S’apercevant de sa maladresse, la princesse est désolée d’avoir sacrifié un époux comme son mari, et un ami aussi dévoué que le comte de Chabannes, au duc de Guise qui n’est qu’un séducteur, et elle meurt de chagrin.
Le regard de l'auteur
Madame de La Fayette écrit l'histoire d'une jeune femme noble mariée de force et courtisée par d'autres. Elle fait entendre que le sentiment amoureux n'est pas vécu de la même manière par une femme, qui lui restera fidèle, que par un homme qui pourra le sacrifier à ses intérêts.
Elle ne cherche pas à tancer de morale les femmes amoureuses, mais plutôt à dénoncer les dangers de la passion pour la stabilité des liens et l'équilibre de l'âme. La passion mène à la déception, voire à la destruction. Le regard de l'auteur, empreint de recul et de sagesse, peut embrasser toute époque de l'histoire humaine.
Il ne faut d'ailleurs pas perdre de vue que cette nouvelle est une fiction. Les chefs réels de la maison de Montpensier étaient des ducs, non des princes, même si Mme de La Fayette a pu reprendre le titre de prince du fait que le duc de Montpensier était prince de sang et portait le titre très local de prince de la Roche-sur-Yon. L'intrigue amoureuse entre les différents personnages est purement imaginaire, tout comme certains prénoms. Certes, l'intrigue peut rappeler le jeune Henri de Navarre qui, avant qu'il ne devienne le roi Henri IV, était follement épris de Marie de Guise. Il ne faut malgré tout pas aller chercher de portraits exacts, et croire par exemple lire une peinture vraie du Balafré dans le personnage du duc de Guise. De même, la couleur historique qui fait le fond de ce premier ouvrage, où l’amour est au premier plan, reflète avant tout le propre siècle de Mme de La Fayette.
Personnages
La nouvelle étant assez courte, les personnages de l’intrigue amoureuse sont les seuls qui apparaissent régulièrement, même si l'on croise quelques serviteurs ou une « Madame » cités en lignes brèves.
- Marie, princesse de Montpensier
- Le prince de Montpensier
- Le duc de Guise
- Le duc d'Anjou
- Le comte de Chabannes
Adaptation au cinéma
Sources
- Pierre Sales, La Princesse de Clèves, Paris, Marice Bauche, 1908, 101 p. [lire en ligne (page consultée le 27 decembre 2010)], p. XIII-XIV.
- Histoire de la princesse de Montpensier
Lien externe
Catégories :- Littérature du XVIIe siècle
- Nouvelle française
- Nouvelle parue en 1662
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