Joseph Van Wing

Joseph Van Wing
Le père Joseph Van Wing (Départ en Afrique; 1911)

Joseph Van Wing, le 1 août 1884 à Herck-la-Ville (Belgique) et décédé le 30 juillet 1970 à Tronchiennes (Belgique) était un prêtre jésuite belge, missionnaire et ethnologue au Congo belge. Fondateur de premiers instituts denseignement pré-universitaire à Kisantu (au Bas-Congo) en 1925 il en suivit activement lévolution vers la formation de lUniversité Lovanium (aujourdhui Université de Kinshasa), en R.D. du Congo.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et formation

Septième dune famille de neuf enfants Joseph rêve jeune de partir en mission au Brésil. Ses parents ne pouvant lui payer des études il apprend le métier dimprimeur à labbaye d'Averbode. Révélant son désir missionnaire au curé de Herck, ce dernier le fait admettre à lécole apostolique de Turnhout. De il passe au collège jésuite Saint-Joseph de la même ville.

Une conférence donnée par le père Prevers, missionnaire au Kwango, le tourne vers lAfrique. Il entre au noviciat des jésuites de Tronchiennes le 23 septembre 1904 avec le désir explicite de partir au Congo. Il suit le parcours traditionnel de la formation jésuite mais, en parallèle aux études classiques, il sintéresse à lanthropologie africaine.

Missionnaire et ethnologue dans le Bas-Congo

En juillet 1911 Joseph Van Wing quitte la Belgique pour le Congo. Il est destiné à la mission de Kisantu, dans le Bas-Congo. Il y enseigne la religion et dirige limprimerie durant quatre ans. Mais il est surtout intéressé à lethnographie locale. Gagnant la confiance des chefs coutumiers et avec laide de catéchistes il rassemble des informations qui formeront la base de sesÉtudes Bakongo’, deux volumes publiées à Bruxelles, le premier avec le titre deHistoire et Sociologie’ (1921), et le second en 1938 intituléReligion et magie[1].

Rentré en Belgique durant la première guerre mondiale (en 1915) pour y faire ses études de théologie il est ordonné prêtre à Louvain le 21 avril 1918. Le Troisième An - dernière période de formation jésuite - est effectué à Tronchiennes. Peu après Van Wing retourne à Kisantu (décembre 1920).

Une petite centaine de villages dépendent du poste de Kisantu. Il les visite régulièrement et, avec laide de catéchistes quil a formés, y dispense aux adultes un enseignement religieux de base. Sous son influence les chefs traditionnels acceptent des changements substantiels au droit coutumier. Sa personnalité et compétence font quil est nommé secrétaire du comité permanent des évêques de la région. De 1923 à 1928 il organise les réunions de la conférence épiscopale (à Stanleyville). Certaines positions publiques prises par les évêques sont suggérées par Van Wing. Ainsi en 1923 préfet apostolique du Kwango, appelle à une politique coloniale davantage tournée vers les indigènes. Également, la protestation de vicariat de Kisantu. Ami du ministre belge des colonies Édouard de Jonghe il participe à lélaboration dun statut pour les écoles missionnaires. En 1925, avec laide de luniversité catholique de Louvain, il fonde un premier institut denseignement moyen pour la formation dinfirmiers ; et bientôt un second (en 1932) pour la formation avancée dassistants agricoles. Ils sont à lorigine de la future Université Lovanium.

Supérieur régulier de la mission

En 1933 Van Wing est directeur du petit séminaire de Lemfu, ouvert une dizaine dannées auparavant. Cest quil fonde une congrégation religieuse africaine, lesFrères de Saint-Joseph’, vouée à lenseignement. En 1939 il est nommé supérieur régulier des jésuites de toute la région.

La seconde guerre mondiale ravageant la Belgique plus aucune ressource, ni humaine ni matérielle, narrive dEurope. Van Wing parvient malgré tout à maintenir en vie les postes de missions. Il accepte même de reprendre, en 1941, linstitution denseignement des Pères Blancs à Bukavu : ce sera le collège Notre-Dame de la Victoire.

Retour en Belgique

En 1945 Joseph Van Wing est rappelé en Belgique et réside au Gesù, à Bruxelles. Par les nominations quil accepte il devient le grand avocat de la cause africaine et des congolais en particulier. Il est le représentant de lépiscopat du Congo auprès des autorités civiles. En 1946 il est membre duconseil colonialbelge. Sa compétence est reconnue et ses avis sont écoutés. Toujours il défend les droits de la population noire.

Ne reniant pas ses inclinations premières dethnologue il enseigne lapsychologie des peuples primitifsà luniversité de Louvain, et est membre actif du conseil supérieur académique de la nouvelle Université de Lovanium (1954). Il participe ou est membre dune multitude dautres associations œuvrant pour lAfrique. Il estFellow of the Anthropological Institute of Great-Britain and Ireland’.

Le Congo déraille

De 1945 à la fin de sa vie (1970) il visite une douzaine de fois le Congo pour des séjours plus ou moins longs. Mieux que beaucoup dautre il perçoit la rapide évolution du pays. Sa communication à lAcadémie royale des Sciences doutremerfait date. Sonle Congo déraillede 1951 défend le principe de la propriété indigène contre les intérêts économiques du pouvoir colonial.

Bientôt, dans un numéro spécial deDe Linie, Kongo documentenil prévient les autorités belges que lémancipation congolaise est imminente et interviendra à court terme. Après lindépendance du Congo (1960), et malgré les tragiques événements qui conduisent à une grave crise entre la Belgique et le Congo, il continue à attirer lattention sur les obligations qua la Belgique, et lÉglise de Belgique en particulier, en regard aux populations et communautés chrétiennes du nouveau Congo.

Sur la fin de sa vie, quasi aveugle, il se fait lire ce qui se publie sur le Congo, et au prix de mille difficultés continue à entretenir une abondance correspondance personnelle, scientifique et autre. A 80 ans il reste fidèle au titre affectueux deKitene’ (leSolide’) que lui avaient donné les Bakongos.

Joseph Van Wing meurt à Tronchiennes le 30 juillet 1970. Six mois plus tard, son corps est rapatrié à Kisantu, à la demande des chrétiens de la région (et à leurs frais) pour y être enterré dans la cathédrale Notre-Dame des Sept-Douleurs quil avait construite 40 ans auparavant.

Œuvres

Outre quelque 200 articles écrits pour des revues diverses, scientifiques et autres, Joseph Van Wing a laissé quelque ouvrages plus importants :

  • Études bakongos; vol I: Histoire et Sociologie, Bruxelles, 1921.
  • Études bakongos; vol II: Religions et Magie, Bruxelles, 1938.
  • Le plus ancien dictionnaire bantu, Louvain, 1928.
  • Légendes des bakongos orientaux, Bruxelles, 1940.
  • Annuaire des Missions catholiques au Congo et au Ruanda-Urundi, Bruxelles, 1949.
  • Le Congo déraille, dans Bulletin de l'Institut royal belge, vol.22, 1951-1952, pp.609-626.
  • L'homme congolais, dans Bulletin de l'Institut royal belge, vol.24, 1953-1954, pp. 1102-1121.

Notes et références

  1. Cette œuvre magistrale est encore aujourdhui un ouvrage de référence et un classique de la sociologie et ethnologie africaine

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Joseph Van Wing de Wikipédia en français (auteurs)

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