- Jacques Helft
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Sem Jacques Helft (Paris, 28 février 1891 - Paris, 9 janvier 1980) est un antiquaire français expert en orfèvrerie ancienne.
Il est le fils de l'antiquaire Léon Helft, dont le magasin A la vieille Bretagne[1] était déjà réputé, et de Hortense Keller[2]. C'est auprès de son père que Jacques Helft fera ses premières armes. Il ouvrira ensuite avec son frère Yvon une galerie dans leur hôtel particulier au 4, rue de Ponthieu (Paris 8e), et s'associa ponctuellement avec le grand marchand Paul Rosenberg[3], qui était par ailleurs son beau-frère ; il créeront une Galerie Rosenberg et Helft à Londres. Jacques Helft achetera notamment de très beaux objets lors des ventes de collections tsaristes réalisées à Berlin par le régime soviétique à la recherche de liquidités au tournant des années 1920-1930. La galerie parisienne sera saisie durant la Seconde guerre mondiale (avec la complicité de l'antiquaire Bonnefoy)[4], après le départ de Jacques Helft et de sa famille pour New-York en septembre 1940 : de 19942 à 1948, il aura sa galerie sur la 57e rue. Plus tard, à partir de 1948, il s'installera plusieurs années en Argentine[5]. Il reviendra en France en 1956 et deviendra Président d'honneur du Syndicat des Antiquaires.
Il sera amené très vite à s'intéresser à l'orfèvrerie française de l'Ancien régime, sujet encore très peu étudié à l'époque. Les poinçons d'orfévrerie étant peu connu, les pièces d'orfèvrerie françaises ancienne était souvent qualifiée indistinctement d'objets portant des poinçons "des fermiers généraux". Jacques Helft s'attachera ainsi, quand il sera expert de ventes aux enchères d'orfèvrerie, à rédiger des catalogues très précis et reproduisant les poinçons[6]. Il jouera un grand role dans l'organisation[7] d'une des première grandes expositions consacrée à l'orfèvrerie, qui se déroula en 1936 au Musée des arts décoratifs de Paris. Il écrira par la suite plusieurs ouvrages et préfaces sur ce thème.
Une partie de sa collection fut dispersée en 1989 et en 1996 au cours de deux ventes aux enchères : La collection privée d’argenterie de Jacques et Marianne Helft, Monaco, Christies, 3 décembre 1989, et Objets d'art et de très bel ameublement : provenant des collections de Monsieur Jacques Helft, des collections de Madame Elisabeth S. et appartenant à divers amateurs, Paris, Hôtel George V, Jacques Tajan, 3 avril 1996. Certains des objets les plus prestigieux, qu’il vendit à de grands collectionneurs comme David David-Weill, se trouvent aujourd’hui au Louvre ou au Musée des arts décoratifs de Paris auxquels ces collectionneurs les ont donnés. Il a lui-même donné plusieurs œuvres aux musées nationaux[8].
Il a eu trois fils de son mariage avec Marianne Loevi en 1920, dont l'avocat et collectionneur d'art moderne Georges ou Jorge Helft, installé en Argentine.
Bibliographie
- Jacques Helft, Exhibition of old French gold and silver plate (XVIth to XVIIIth century) in aid of French hospital, New York City, December 1933.
- Collectif, Orfèvrerie française civile de province du XVIe au XVIIIe siècle. Mars-avril 1936. Musée des arts décoratifs. Palais du Louvre. Pavillon de Marsan., 1936 (Avant-propos de Jacques Helft)
- Jacques Helft, Vive la chine! Mémoires d'un antiquaire, Editions du Rocher, 1955 (trad. en anglais : Treasure hunt. Memoirs of an antique dealer, Faber, 1957)
- Pour s’y connaitre mieux en tasses à vin, in Connaissance des arts, n°124 de juin 1962, p. 60 à 65
- Claude Frégnac, Les grands orfèvres de Louis XIII à Charles X, Hachette, 1965 (préface de Jacques Helft)
- Jacques Helft, Le Poinçon des provinces françaises, F. de Nobele, 1968
- Jacques Helft, Nouveaux poinçons : suivis de recherches techniques et historiques sur l'orfèvrerie sous l'Ancien régime, Berger-Levrault, 1980
Notes
- Ce magasin était situé au 34, rue Lafayette, dans le 9e arrondissement de Paris
- Lien entre les familles Helft et Rosenberg
- Sothebys, Impressionist & modern art Evening sale, 3 février 2010, Lot 35
- Le journal d'un fou d'art, 01 Février 2006
- Georges Helft : Quand les manuscrits de Borges rencontrent les tableaux de Klee
- [1] On peut citer par exemple le Catalogue de l'orfèvrerie ancienne, principalement francaise du XVIII siècle [...] composant la collection de M. Lucien Metzger, Paris, Hôtel Drouot, jeudi 25 et vendredi 26 avril 1929
- Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, Numéro 9
- On peut citer par exemple le don au Louvre d'une paire de flambeaux de J-N Roettiers (Paris, 1770-71) issus du service Orloff (cf. Bulletin des musées de France n°9 de novembre 1933), ou encore une paire de flambeaux de R-J Auguste (Paris, 1772) et un couvre-plat de Lehendrick (Paris, 1777) (cf. Bulletin des musées de France n°2 de février 1929)
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