- Transactions à haute fréquence
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Les transactions à haute fréquence, ou trading haute fréquence (THF ou HFT, de l'anglais High-frequency trading), réfèrent à l'exécution à grande vitesse de transactions financières faites par des algorithmes informatiques. Ces opérateurs de marché virtuels peuvent ainsi exécuter des opérations sur les marchés en un temps calculé en microsecondes[1].
Les transactions à haute fréquence seraient en grande partie responsables du Flash Crash de 2010.
Sommaire
Fonctionnement général
Les teneurs de marchés, comme par exemple Euronext, vont confronter les ordres du carnet à un rythme donné. Le but des THF est donc de s'intercaler dans ce laps de temps pour appliquer une stratégie gagnante complexe d'ordres de vente et d'achat. Pour pouvoir s'exécuter très rapidement, les THF ont besoin d'une infrastructure particulière dites à faible latence ou lag et d'une programmation en temps réel[2],[3].
Un algorithme de THF se décompose souvent en 3 tâches[4] :
La première a pour objectif d'analyser le carnet d'ordre existant pour alimenter en informations les deux autres tâches.
La seconde tâche à pour rôle de servir les ordres d'un faible volume de titres qui arrivent dans le carnet pour profiter de l'écart entre l'offre et la demande. Elle va servir les ordres d'achat au cours le plus haut possible et va servir les ordres de vente au cours le plus bas possible. N'accumulant au final jamais un nombre de titre très important. Cette stratégie de très courte durée (quelques dizaine de secondes tout au plus), appelée scalping, profite des micro-anomalies de cours pour engranger une petite plus value. les THF capitalisent sur le volume traité. Cette technique est aussi utilisée par les traders réels[5].
La troisième tâche a pour rôle la tenue d'une tendance haussière ou baissière en organisant le carnet d'ordre dans le sens voulu. Les volumes deviennent alors très important, alors que le solde en nombre de titres accumulés par le THF est toujours assez faible. Ainsi, cette tâche, avec un carnet d'ordre plutôt baissier, va accentuer le phénomène en vendant avant les vendeurs réels et en se rachetant plus bas qu'eux. Pouvant même inverser la tendance durant un cours laps de temps, si la présence d'ordres stop est importante, afin de les faire sauter et, par la même occasion, de nettoyer les positions des petits intervenants. Tout ceci dans un laps de temps de l'ordre d'une dizaine de minutes. Cette stratégie est appelé le Swing trading (en)[6].
C'est ainsi que des banques comme Goldman Sachs vont créer beaucoup de marché alors que les intervenants réels n'ont en fait échangé que très peu de titres[7].
Il existe de nombreuses variantes et de stratégies différentes, en particulier quand plusieurs professionnels se confrontent via des Ordres Iceberg.
Dans le monde
Europe
En Europe, le trading haute fréquence représente environ 35 % des échanges[8].
Amérique du Nord
En juillet 2009, les transactions à haute fréquence génèreraient 73 % du volume de négociation d'actions sur les marchés des États-Unis[9].
Notes et références
- (en) Irene Aldridge, High-Frequency Trading: A Practical Guide to Algorithmic Strategies and Trading Systems, Wiley, 2009 (ISBN 978-0-470-56376-2)
- Trading Haute Fréquence : une nécessaire régulation
- (en)Measuring arbitrage in milliseconds
- (en)Flash Crash 2010
- Scalping
- Swing Trading
- Trading Haute Fréquence Vue de l'AMF
- Agence France Presse, « En plein essor, le "trading à haute fréquence" est sous le feu des critiques », France 24, 27 novembre 2010
- (en)Rob lati, « The Real Story of Trading Software Espionage » sur http://advancedtrading.com, United Business Media, 10 juillet 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Flash Crash de 2010
- Transaction financière
Liens externes
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