- Henri VI (pièce de théâtre)
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Henri VI (en anglais : Henry VI) est une trilogie qui avec Richard III compose ce que la critique a pris l'habitude d'appeler « la première tétralogie de Shakespeare »[1],[2]. Ces quatre pièces mettent en scène la guerre des Deux-Roses entre la maison de Lancastre (rose rouge) et celle de York (rose blanche), ainsi que le règne de Richard III d'Angleterre, épilogue tragique de la dynastie York. Par ailleurs, « la seconde tétralogie de Shakespeare »[1] comprend Richard II, Henry IV (parties 1 et 2) et Henry V.
Sommaire
Argument de la trilogie
La Première Partie d'Henri VI
La Première Partie d'Henri VI met en scène (sur fond de guerre de Cent Ans) les débuts du règne d'Henri VI d'Angleterre, d'abord enfant puis jeune homme doux et pieux, mal préparé à faire face à la brutalité des mœurs politiques de son temps. Une partie de la pièce se joue en France, où les Anglais font face à la « sorcière » Jeanne d'Arc qui mène les troupes du dauphin, le futur Charles VII de France contre une armée anglaise affaiblie par les divisions de ses chefs. L'autre partie se joue en Angleterre, ou la discorde entre les régents du royaume et les luttes pour le pouvoir offrent une explication politique aux défaites anglaises.
La Seconde Partie d'Henry VI
La seconde partie de la trilogie décrit l'effervescence politique en Angleterre, les conflits entre grands seigneurs, les émeutes populaires de Jack Cade et le mariage malheureux du roi et de Marguerite d'Anjou, fille du roi René, dont la nature passionnée se satisfait mal de cet époux chaste et pieux. Le bon sens, la noblesse et le dévouement sont vaincus par l'orgueil, la ruse et l'avidité.
La Troisième Partie d'Henry VI
Le dernier volet d’Henry VI voit les vicissitudes de la guerre civile, avec la déposition d'Henry VI, puis sa restauration, et enfin son assassinat par Richard de Gloucester dans la tour de Londres.
Richard III
- Le premier acte de Richard III met en scène l'enterrement presque furtif d'Henri VI, dont les blessures se mettent à saigner de façon dramatique au passage de son assassin ; la pièce décrit ensuite la façon dont Richard élimine sans pitié tous ceux qui le séparent du trône avant d'être à son tour abattu par le futur Henry VII, fondateur de la nouvelle dynastie des Tudor dont l'emblème, une rose blanche sur une rose rouge, symbolise la réconciliation nationale. Dans le dernier acte, le fantôme d'Henri VI, et ceux des victimes de Richard, apparaissent en scène pour maudire leur assassin.
Représentations (sélection)
Les critiques pensent que les trois parties d’Henry VI se sont jouées ensemble à Londres en 1592[3]. Il faudra attendre l'époque moderne pour que ce soit de nouveau le cas.
- En avril 1906, Frank Benson a mis en scène les trois parties d'Henri VI lors du Shakespeare Festival à Stratford-upon-Avon. C'était la première fois que les trois pièces étaient représentées ensemble depuis 1592[4].
- En 1953, la trilogie est mise en scène par Douglas Robert Seale pour le Birmingham Repertory Theatre et le Old Vic Theatre[5].
- En 1963, John Barton et le metteur en scène britannique Peter Hall ont condensé[6], de façon controversée[7], les trois pièces sur Henri VI, ainsi que Richard III, en un spectacle intitulé The Wars of the Roses, interprété par la Royal Shakespeare Company. Près de la moitié des 12 350 lignes du texte original avait été coupées et 1400 lignes de la main de Barton rajoutées[8]. Cette mise en scène a fait l'objet, en 1965, d'une diffusion à la BBC[8],[9].
- En 1966, Henri VI, adaptation et mise en scène de Jean-Louis Barrault, à l'Odéon-Théâtre de France[10].
- En 1977, Terry Hands mit en scène une version non abrégée de la trilogie pour la Royal Shakespeare Company avec Alan Howard dans le rôle du roi et Helen Mirren dans celui de la reine Margaret.
- En 1981 et 1982, la BBC adapta la tétralogie[1] (Richard III et la trilogie sur Henry VI) pour le petit écran[11] avec très peu de modifications du texte original.
- En 1987–89, Michael Bogdanov en donna pour la English Shakespeare Company une version personnelle et radicale, engagée à gauche, réduisant la trilogie à deux pièces. La mise en scène frappa les esprits par son recours à une imagerie patriotique anachronique et la prestation de Michael Pennington dans le double rôle du duc de Suffolk et de Jack Cade.
- En 1998, adaptation (extraits) des pièces Henri VI et Richard III, par Daniel Loayza, mise en scène de Patrice Chéreau, à La Manufacture des Oeillets (Ivry-sur-Seine)[12].
- En 2002, Edward Hall mit en scène un spectacle intitulé Rose Rage, une synthèse en deux parties de la trilogie shakespearienne pour le théâtre de Haymarket.
- En 2007–08, la Royal Shakespeare Company a présenté une nouvelle mise en scène non abrégée des deux tétralogies sous la direction de Michael Boyd[13]. Les pièces sont jouées à Stratford-upon-Avon (au Courtyard Theatre) et à Londres.
Iconographie
Notes
- (en) Shakespeare in Performance: Film
- (en) Victor L. Cahn. Shakespeare the playwright: a companion to the complete tragedies, histories, comedies, and romances. Greenwood, 1991.
- (en) F. E. Halliday, A Shakespeare Companion 1564–1964, Baltimore, Penguin, 1964; pp. 216–17, 369.
- (en) Shakespeare and the players
- (en)Douglas Seale Biography (1913-)
- (en) Explications de Peter Hall et John Barton
- (en) Wars of the Roses
- (en)The royal Shakespeare company The Wars of the Roses
- (en)Henry VI (1965, Michael Hayes)
- Henri VI, 1966, sur lesarchivesduspectacle.net
- France 3 au milieu des années 1980 (Diffusion de Henri VI sur France 3 en nov. 1984 ; source : Nouvel Observateur du 09/11/1984, p.23) BBC Shakespeare collection, BBC édition, 14/11/2005. V.O anglaise sans sous titrages français. Ref. BBCDVD1767 Cette série a été diffusée sur
- Henri VI, 1998, sur lesarchivesduspectacle.net
- (en)Royal Shakespeare Company sur le site Internet Shakespeare Editions
Catégorie :- Pièce historique de William Shakespeare
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