- Georges Thomann
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Georges Thomann (1872-1943) est un explorateur et un administrateur colonial français. Fondateur du Cercle de Sassandra, Côte d'Ivoire, il contribue aux connaissances en ethnologie, topographie et linguistique africaines de l'époque grâce à ses nombreuses publications.
Sommaire
Biographie
Georges Thomann est né le 20 mai 1872 au Mans (Sarthe). C'est le fils de Laurent Edmond Thomann, officier de cavalerie alsacien et propriétaire vigneron, et de Eugénie Adeline Collet[1].
Il perd sa mère à 16 ans et abandonne des études pourtant brillantes pour s'engager en 1890 dans un régiment de dragons. Trois ans plus tard, son service militaire obligatoire terminé, il quitte l'armée sans regret.
Son père le recommande alors à son ami, le capitaine Louis-Gustave Binger, un alsacien récemment nommé Gouverneur de la Côte d'Ivoire[2].
Celui-ci le recrute alors comme commis aux Affaires Indigènes de la nouvelle colonie. Il embarque sur Le Capitaine Ménard et arrive à Sassandra le 4 septembre 1893 où il fonde le premier cercle de Sassandra.
Il est alors âgé de 21 ans à peine, bachelier (première partie), lecteur de Victor Hugo, d’Émile Zola et d'Anatole France, et profondément républicain. Il sympathise rapidement avec les habitants de Sassandra, les Néyo (ou Néyau) et parle de leur chef Zago en terme plutôt élogieux ce qui est assez remarquable à l'époque. Il sera tout au court de sa carrière partisan de la « méthode pacifiste ».
Conscient de l'importance de la connaissances des langues pour les échanges avec les populations, et très admiratif du travail de Maurice Delafosse, son ami et collègue, il prend des notes qui constitueront ses Carnets de voyage et son futur Essai de manuel de la langue néouolé.
Ces témoignages d'un autodidacte éclairé, en même temps fonctionnaire soucieux d'accomplir sa mission coloniale et homme plein d'empathie et de curiosité pour les populations rencontrée sont très précieux pour comprendre cette période.
Nommé à Grand-Lahou et en pays Baoulé, puis au cercle de Béréby après une escale dans l'administration centrale de la colonie à Grand-Bassam il retourne à Sassandra en 1897.
Il mènera de nombreuses expéditions en remontant le fleuve Sassandra et ses affluents. Ayant réussi la fameuse jonction Golfe de Guinée – Soudan, grâce à ses nombreuses amitiés locales, il ne restera pourtant pas dans les annales coloniales de la France (peut-être en raison de la liberté de ton de ses écrits, souvent critiques à l’égard de l'armée, de l'administration et du gouvernement).
En 1907 il est muté à Aboisso, dans le cercle d'Assinie, à l'extrémité est de la Côte d'Ivoire où il s'installe avec sa femme Germaine. Il y perdront leur premier fils et c'est pour consoler sa femme qu'il consent à l'emmener en expédition à travers le Samvi. Elle rédige alors le récit d'Une Parisienne à la Côte d'Ivoire (1907-1909) où l'on comprend tout l'amour qu'elle a pour son mari mais aussi toute la critique qu'elle porte sur les notions de "paix", "progrès", "commerce", "plantations" etc. qu'il répète tout au long de la route mais qui n'ont comme ultime but que de faire payer plus d’impôts aux populations.
Il quitte la colonie en 1909 quand ses idées pacifistes sont définitivement supplantées par les partisans de la « méthode de force. »
Affecté au Moyen–Congo, il participe, de 1908 à 1913 à la pacification du Likouala Mossaka. Il est mobilisé e 1914 et affecté au Gabon comme lieutenant gouverneur par intérim. Après la guerre il retourne au Congo, à Mavouadi, où il occupe les fonctions de directeur des services de la main-d’œuvre, chargée de la construction du chemins de fer Congo-Océan. Excédé par les mauvais traitements infligés aux travailleurs africains, il prend sa retraite en 1927.
Publications
- La Sassandra, Bulletin du comité de l'Afrique Française, 1901.
- Le rapport de la mission Sassandra Séguéla, in Revue coloniale, nouvelle série n°7, juillet-août 1902[1].
- Coutumes des Kroumen de Sassandra, in Coutumes indigènes de la Côte d'Ivoire, Clozel et Villamur, Paris, 1902.
- De la Côte d'Ivoire au Soudan, Renseignements coloniaux, Bulletin du comité de l'Afrique Française, Paris 1903.
- De Sassandra à Séguéla, Journal des voyages, Paris, 1903.
- Essai de manuel de la langue néouolé parlée dans la partie occidentale de la Côte d'Ivoire - ouvrage accompagné d'un recueil de contes et chansons en langue néouolé, d'une étude sur les diverses tribus bêté-bakoué, de vocabulaires comparatifs, d'une bibliographie et d'une carte, éditeur Ernest Leroux, Paris 1905.
- Le cercle de Sassandra, in Côte d'Ivoire, notices publiées par le Gouverneur général à l'occasion de l'exposition coloniale de Marseille, 1906.
- Sur la route de Sassandra, in Bulletin du comité de l'Afrique Française, supplement n°1, 1907.
- Carnets de route en Côte d'Ivoire (1896-1902) suivis de Une Parisienne à la Côte d'Ivoire (1907-1909), éditeur Sépia, Saint-Maur, 1999, préface de Charles B. Donwahi, disponible chez l'éditeur, ISBN: 2842800303
Voir aussi
Notes et références
- Introduction de Christophe Wondji, in Carnets de route en Côte d'Ivoire, page 7 à 17.
- Biographie de Louis-Gustave Binger.
Liens externes
- (fr) L'histoire de la Côte d'Ivoire
- (fr) LesNeyo.com : Projet collaboratif sur la culture et la langue des Néyo de Sassandra (Côte d'Ivoire)
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