Rhacodactylus ciliatus

Rhacodactylus ciliatus
Aide à la lecture d'une taxobox Gecko à crête
 Rhacodactylus ciliatus de type sauvage
Rhacodactylus ciliatus de type sauvage
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Reptilia
Ordre Squamata
Infra-ordre Gekkota
Famille Gekkonidae
Sous-famille Diplodactylinae
Genre Rhacodactylus
Nom binominal
Rhacodactylus ciliatus
(Guichenot, 1866)

Rhacodactylus ciliatus (dit gecko à crête, gecko à cils ou encore gecko à frange) est une espèce de Gekkonidae originaire du sud de la Nouvelle-Calédonie. On l'a cru éteint jusqu'à sa redécouverte en 1994[1]. Il est protégé par la CITES. C'est un animal populaire dans le milieu de la terrariophilie pour son maintien relativement aisé et son caractère peu farouche.

Sommaire

Description

Morphologie

Le gecko à crête possède de petites excroissances ressemblant à des cils au dessus des yeux, qui se poursuivent en deux rangées le long de son dos. Ses doigts et l'extrémité de sa queue sont couverts de poils microscopiques appelés setae qui agissent comme des ventouses et lui permettent d'escalader la plupart des surfaces. Ces structures exploitent vraisemblablement la force de van der Waals. De petites griffes au niveau des doigts l'aident à grimper aux endroits où il ne peut pas se cramponner. Comme de nombreux geckonidés, les geckos à crête ne possèdent pas de paupières mobiles. Une écaille transparente recouvrant l’œil maintient ce dernier humide. Rhacodactylus ciliatus se lèche les yeux pour les garder propres.

Les spécimens rencontrés dans la nature arborent généralement une teinte marron, mais on trouve de nombreuses variations de couleurs et de motifs ayant été sélectionnés en captivité. On parle alors de phases. De même, la morphologie de la crête connait des variations parmi les geckos élevés en captivité, dont certains caractères ont été sélectionnés par les éleveurs.
L'intensité des couleurs d'un individu peut varier en fonction de l'intensité lumineuse.

Sexage

À l'âge adulte, on reconnait assez facilement le mâle de la femelle, car celui-ci présente des renflements hémipéniens visibles à la base de la queue. D'autre part, les mâles possèdent des pores fémoraux (petits pores impliqués dans la sécrétion de phéromones situés sur une ou deux rangées d'écailles de la face ventrale, entre les deux pattes postérieures). Il arrive que les femelles présentent des structures ressemblant à ces pores, ce qui rend le sexage des jeunes encore plus difficile.

Distribution géographique

Répartition géographique

Rhacodactylus ciliatus est une espèce endémique de Province Sud en Nouvelle-Calédonie. Il existe trois populations distinctes, une sur l'Île des Pins et deux sur l'île principale de Grande Terre. L'une de ces deux dernières populations se rencontre dans le Parc de la Rivière Bleue, qui est une réserve naturelle protégée. L'autre se situe plus au nord, près du Mont Dzumac.

Écologie et comportement

Les geckos à crête sont de très bons sauteurs

Rhacodactylus ciliatus est une espèce arboricole qui apprécie la canopée des forêts humides. Ces geckos sont principalement nocturnes et dorment à l'abri des regards durant la journée.
Son régime alimentaire se compose d'insectes et de fruits[1].
Ils peuvent se séparer de leur queue par autotomie, pour échapper à un prédateur par exemple. Les capillaires de la queue se referment alors quasiment instantanément et la queue continue à bouger indépendamment pendant quelques minutes après sa perte, détournant l'attention du prédateur et donnant un instant de répit au gecko pour s'échapper. Toutefois, contrairement à d'autres espèces de geckos, celle-ci ne repousse pas une fois perdue[1]. La perte de la queue n'est pas problématique ; on note d'ailleurs que la grande majorité des spécimens adultes de Rhacodactylus ciliatus trouvés dans la nature ne l'ont plus.

Reproduction

Accouplement en captivité

Bien qu'on ait encore peu d'informations en ce qui concerne la reproduction en milieu sauvage de Rhacodactulus ciliatus, il se reproduit relativement facilement en captivité. La femelle pond deux œufs qui éclosent entre 60 et 90 jours plus tard. Les œufs sont généralement pondus à quatre semaines d'intervalle, tant que les réserves en gras et en calcium de la mère restent à des niveaux corrects pour sa santé. Les geckos à crête ont une petite poche de calcium dans leur bouche. Si une femelle qui pond n'a pas assez de réserve de calcium, celle-ci sera épuisée et il est possible qu'elle souffre par la suite de carences. Cela peut mener à une léthargie, un manque d'appétit ou même la mort[1]. Quant aux petits des œufs pondus par une femelle ayant des carences, ils présentent parfois des signes de maladies osseuses.

Nous ne savons pas encore à ce jour si la température d'incubation des œufs a une influence sur la détermination du sexe des embryons, comme c'est le cas chez d'autres espèces de geckos.

En général, les nouveau-nés ne se nourrissent pas avant leur première mue, durant cette période, ils puisent leurs réserves dans ce qu'il reste de leur vitellus[1].

Après l'accouplement, une femelle Rhacodactylus ciliatus est capable de pondre deux œufs par mois pendant 8 à 10 mois. La conservation du sperme assure que les œufs pondus par la femelle soient fécondés tout au long de la période de reproduction. Après ces 8 à 10 mois, dans la nature, les femelles passent par une période de repos engendrée par le léger refroidissement hivernal, ce qui l'aide à recouvrer ses réserves en nutriments perdues au cours de la ponte. En captivité, si cette période de repos n'est pas observée, la femelle peut continuer à pondre de façon continue, ce qui peut même la conduire à la mort.

Maintenance en captivité

Bien que l'export de geckos à crête sauvages soit à présent interdit, les biologistes ont par le passé capturé plusieurs spécimens pour leur étude et leur élevage. Ces spécimens sont à l'origine de lignées d'élevage s'étant établies à la fois en Europe et aux États-Unis[1]. À présent, Rhacodactylus ciliatus compte parmi les espèces de geckos les plus populaires que l'on trouve dans le monde de la terrariophilie.

On estime que leur espérance de vie en captivité est comprise entre 15 et 25 ans, cependant, ils n'ont pas encore été maintenus depuis assez longtemps pour pouvoir considérer cette valeur comme catégorique.

Systématique

L'espèce a été décrite pour la première fois en 1866 sous le nom de Correlophus ciliatus par le zoologiste français Alphone Guichenot dans un article intitulé « Notice sur un nouveau genre de sauriens de la famille des geckotiens du Muséum de Paris » publié dans « Mémoires de la Société Scientifique Naturelle de Cherbourg ». Depuis, elle a été reclassée en tant que Rhacodactylus ciliatus. Le nom du genre lui vient du grec : Rhakos signifie « épine » et Dactylus, « doigt ». Ciliatus vient du latin et désigne une « frange » ou des « cils ».

Histoire et conventions

Cette espèce que l'on a cru éteinte pendant longtemps a été redécouverte en 1994 à la suite d'une tempête tropicale[1]. Rhacodactylus ciliatus est protégé par la CITES et classé comme « en danger » par l'UICN. La menace la plus sérieuse pour les populations sauvages serait l'introduction de Wasmannia auropunctata, la petite fourmi de feu, en Nouvelle-Calédonie[1]. Ces fourmis sont des prédatrices des geckos. Elles piquent et attaquent en grand nombre. De plus, elles entrent en compétition avec ces lézards, car elles s'attaquent également aux arthropodes dont ils se nourrissent.

Philatélie

Ce gecko a été représenté sur un timbre poste de Nouvelle-Calédonie provenant d'une série de quatre sujets illustrant des geckos et consacrée au programme Forêt sèche (70 f., 9 octobre 2003).


Annexes

Bibliographie

  • Atlas de la terrariophile Vol.3 : les lézards. Animalia Éditions, 2003. ISBN 2-9517895-2-1
  • Bach, S. 2004 Haltung und Nachzucht des Höckerkopfgeckos, Rhacodactylus auriculatus BAVAY 1869. Draco 5 (18): 82-87
  • Bauer, A.M. & Sadlier, R.A. 1993 Systematics, biogeography and conservation of the lizards of New Caledonia. Biodiv. Lett. 1: 107-122
  • Bauer, Aaron M. 1995 Geckos of the genus Rhacodactylus Reptiles 3 (7): 32-49
  • Bauer, A. M. & SADLIER, R. A. (eds.) 2000 The herpetofauna of New Caledonia. Contributions to Herpetology, 17; Society for Study Amphibians and Reptiles, Ithaca, New York.
  • Bauer, A.M., and Sadlier, R.A. 2001 New data on the distribution, status, and biology of the giant New Caledonian geckos (Squamata: Diplodactylidae: Rhacodactylus spp.). Amphib. Reptile Conserv. 2 (1) [2000]: 24-29
  • Boulenger, G. A. 1883 On the geckos of New Calendonia. Proceedings of the Zoological Society of London 1883: 116-130.
  • Boulenger, G.A. 1885 Catalogue of the Lizards in the British Museum (Nat. Hist.) I. Geckonidae, Eublepharidae, Uroplatidae, Pygopodidae, Agamidae. London: 450 pp.
  • de Vosjoli, Philippe;Fast, Frank 1995 Notes from a herpetological field trip to New Caledonia, part two. Notes on three species of New Caledonian geckos of the genus Rhacodactylus Vivarium 6 (6): 26-29;53-54
  • Gérard, Philippe. 1999 Rhacodactylus ciliatus, the enigmatic crested gecko. Reptilia (GB) (9):27-33
  • Good, D. A., A. M. BAUER & SAdlier, R.A. 1997 Allozyme evidence for the phylogeny of giant New Caledonian geckos (Squamata: Diplodactylidae: Rhacodactylus), with comments on the status of R. leachianus henkeli. Aust. J. Zool. 45: 317-330
  • Guichenot, [A.) 1866 Notice sur un nouveau genre de sauriens de la famille des geckotiens du Muséum de Paris. Mémoires de la Société Scientifique Naturelle de Chérbourg, 12:248-252.
  • Hamper, R. 2003 The Crested Gecko in Captivity. Eco Publishing, Lansing, MI, 69 pp.
  • Love, B. & Hanley, K. &S. 2005 Rhacodactylus ciliatus, Crested Gecko, Eyelash gecko (Guichenot 1866). Reptilia (GB) (39): 43-46
  • Röll, B. & Henkel, F.W. 2003 Männlein oder Weiblein? Reptilia (Münster) 8 (5): 68-71
  • Rösler, Herbert 1995 Geckos der Welt - Alle Gattungen. Urania, Leipzig, 256 pp.
  • Rösler, H. 2000 Kommentierte Liste der rezent, subrezent und fossil bekannten Geckotaxa (Reptilia: Gekkonomorpha). Gekkota 2: 28-153
  • Roux, J. 1913 Les reptiles de de la Nouvelle-Calédonie et des ”les Loyalty. In: Nova Caledonia, Recherches scientifiques en Nouvelle-Calédonie et aux Îles Loyalty. Zoologie. (vol. 1, L. 2). Sarasin, F. & Roux, J. (eds.). C.W. Kreidel's Verlag, Wiesbaden, pp. 79-160
  • Seipp R. Klemmer K. 1994 Wiederentdeckung von Rhacodactylus ciliatus Guichenot 1866 im Süden Neukaledoniens (Reptilia: Sauria: Gekkonidae). SENCKENBERGIANA BIOLOGICA 74, (1-2): 199- 204
  • Vences M, Henkel FW & Seipp, R 2001 Molekulare Untersuchungen zur Phylogenie und Taxonomie der Neukaledonischen Geckos der Gattung Rhacodactylus (Reptilia: Gekkonidae). Salamandra 37 (2): 73-82

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h (en) Phillipe De Vosjoli, Allen Repashy et Frank Fast, Rhacodactylus: The Complete Guide to their Selection and Care, Advanced Vivarium Inc, 2003 (ISBN 9780974297101) 

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rhacodactylus ciliatus de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Rhacodactylus ciliatus — Gecko à crête …   Wikipédia en Français

  • Rhacodactylus ciliatus — Saltar a navegación, búsqueda ? Gecko crestado Estado de conse …   Wikipedia Español

  • Rhacodactylus ciliatus — Kronengecko Neukaledonische Kronengecko (Rhacodactylus ciliatus) Systematik Ordnung …   Deutsch Wikipedia

  • Rhacodactylus — Rhacodactylus …   Wikipédia en Français

  • Rhacodactylus — Saltar a navegación, búsqueda ? Rhacodactylus Rhacodactylus ciliatus …   Wikipedia Español

  • Rhacodactylus — Rhacodactylus …   Wikipédia en Français

  • Rhacodactylus — Taxobox name = Rhacodactylus image width = 240px image caption = Rhacodactylus ciliatus regnum = Animalia phylum = Chordata classis = Reptilia ordo = Squamata familia = Gekkonidae subfamilia = Diplodactylinae genus = Rhacodactylus subdivision… …   Wikipedia

  • Rhacodactylus — Lappenfinger Sarasins Gecko (Rhacodactylus sarasinorum) Systematik Klasse: Reptilien (Re …   Deutsch Wikipedia

  • Rhacodactylus sarasinorum — Sarasin s Giant Gecko Scientific classification Kingdom: Animalia Phylum …   Wikipedia

  • Kronengecko — Neukaledonischer Kronengecko (Rhacodactylus ciliatus) Systematik Ordnung: Schuppenkriechtiere (Squamata) …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”