- Fête galante
-
La fête galante désigne les réunions ludiques en plein air organisées par les riches aristocrates oisifs à partir de 1715 jusqu’aux années 1770. L’expression est notamment utilisée dans le cadre de la peinture française.
Après la mort de Louis XIV en 1715, l’aristocratie française délaisse les splendeurs de la cour de Versailles pour les maisons de ville plus intimes de Paris où ils peuvent s’adonner à jouer, élégamment vêtus, à fleureter et à se mettre en scène d’après la commedia dell’arte italienne. La fête galante est étroitement liée à la fête champêtre dont elle peut être considérée comme un type.
Le style de la fête galante est né de la réconciliation entre deux impératifs auxquels était soumis Antoine Watteau : il s’agissait pour lui tout à la fois de mériter la considération de l’Académie royale de peinture et de sculpture qui classait les scènes et aux portraits de la vie quotidienne comme moralement inférieurs aux sujets historiques et mythologiques, tout en s’attirant le soutien financier des particuliers qu’il devait représenter. Le choix de la fête galante comme mode de représentation du particulier, dépeint dans un luxuriant cadre extérieur emprunté à des œuvres antérieures, comme celles de l’école vénitienne du XVIe siècle ou de l’école hollandaise du XVIIe siècle, qui rappelle la terre mythique d’Arcadie, et où l’homme était censé avoir vécu en harmonie avec la nature, représente un compromis qui a permis à Watteau de glorifier ses mécènes tout en satisfaisant aux impératifs moraux requis par l’Académie pour l’obtention du statut privilégié de peinture d’histoire pour ses œuvres. En ce sens, les fêtes galantes ne sont pas un genre pictural né ab nihilo, et même s’il n’a pas remis, en tant que tel en cause, la hiérarchie académique, il n’en a pas moins joué un rôle substantiel dans l’art rococo, dans la mesure où il a vu le jour à une époque où les arts européens ont commencé à se désintéresser du gout pour l’ordre de grandeur normalisé et hiérarchisé de l’église et de la cour, pour se déplacer vers l’appréciation des plaisirs intimes et personnels.
Parmi les peintres à avoir pratiqué, à la suite de Watteau, les fêtes galantes comme style pictural, on compte Pater, son élève, Lancret, de Troy, Fragonard, Norblin de La Gourdaine, Quillard.
Galerie
Article connexe
Liens externes
- Portail de la peinture
- Portail du XVIIIe siècle
- Portail des fêtes et des traditions
Wikimedia Foundation. 2010.