- François-Xavier Mercier (ténor)
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François-Xavier Mercier fut un chanteur ténor de réputation internationale, aussi compositeur et professeur de chant en la ville de Québec au Canada. Il est né dans le faubourg St-Roch de Québec, rue St-François, le 13 août 1867[1], à la suite du mariage de François-Xavier Mercier[2], "meublier", et Lumina Lévesque dit Lafrance. Son décès est survenu à Québec le 22 décembre 1932, après qu'il eut exercé une carrière internationale l'ayant amené en plusieurs pays dont la France, l'Angleterre, les États-Unis, la Belgique et l'Algérie.
Sommaire
Sa vie et sa carrière
François-Xavier Mercier chantait à Québec, dès son âge. Plus particulièrement, on l'entendit souvent à l'église de la Congrégation aujourd'hui appelée église Jacques-Cartier[3], localisée dans la basse-ville de Québec. Il fut remarqué par le directeur de l'Académie commerciale [4]où il s'exécutait comme soliste tout en fréquentant gratuitement cet établissement, dirigé par les Frères des Écoles chrétiennes. En 1891, il put obtenir un poste de professeur en tenue de livres au collège Mont St-Louis à Montréal. Il étudia ensuite l'élocution et le solfège à Toronto de 1892 à 1894 avec les professeurs J.-H. Cameron et Adèle Lemaître. Le ténor travailla en plus avec le maître de chant Thorington, aussi organisateur de tournées. Après avoir chanté dans le rôle du Duc de Rigoletto au Castle Square de Boston, François-Xavier ouvrit un studio de chant à Toronto.
Le ténor donna alors quelques concerts au Massey Hall de Toronto, ce qui lui permit d'amasser les fonds nécessaires à la poursuite de ses études à Paris en septembre 1898. Pendant cinq ans, il put alors approfondir le chant avec Jacques Bouhy, célèbre baryton belge, ainsi que le solfège et la mise en scène avec M.-T. Valdejo. Après avoir été choisi parmi 18 ténors pour chanter l'Opéra comique, il apparut dans Joseph de Méhul. Le Gaulois écrivait alors: «Mercier a été superbe d'accent. Voix puissante, diction parfaite, physionomie expressive; c'est un chanteur doublé d'un acteur». Puis, François-Xavier joua dans Carmen de Bizet, dans Mireille de Gounod et dans Manon de Massenet.
À partir de 1901, François-Xavier Mercier se produisit à Londres au Covent Garden. C'est auprès des Calvé, Journet, Melba, Plançon, Scotti et Tamagno qu'il y joua et chanta dans Faust de Gounod, Les Huguenots de Meyerbeer, Carmen de Bizet, Le Roi d'Ys de Lalo ainsi que Roméo et Juliette de Gounod.
De retour à Paris, le ténor québecois prépara son rôle d'Arnold dans Guillaume Tell de Rossini et il le joua à Bordeaux, puis à Rouen où le rideau se releva «sept fois» pour apprécier son interprétation de l'air «Asile héréditaire».
À la suite d'une tournée française où il joua dans l'Africaine de Meyerbeer, La Juive de Halévy, Sigurd de Reyer, Les Huguenots de Meyerbeer ainsi que Faust de Gounod, François-Xavier Mercier se rendit en Suisse et en Italie. Puis, il reprit Les Huguenots à Lahaye au Pays-Bas et Guillaume Tell à Spa en Belgique.
En décembre 1906, il fit un séjour au Canada pour venir au chevet de sa mère mourante à Québec, ce qui l'amena aussi à chanter à Toronto puis à Québec en 1907 à l'Auditorium de Québec, au Manège militaire de Québec et à la Garde indépendante Champlain[5]. En novembre de la même année, il repartit pour Paris à bord de l'Empress of Ireland en compagnie de l'Honorable Alexandre Taschereau. Puis, il se rendit à Constantine, ainsi qu'à Alger et Oran en Algérie où il joua plusieurs rôles à succès. Il participa ensuite à 22 concerts à Londres au Queen's Hall où il chanta l'opéra et l'oratorio sous la direction de Sir Henry Wood.
Lors de son séjour à Constantine en Algérie, François-Xavier Mercier est séduit par la soprano qui incarne la reine Marguerite de Valois dans l'opéra Les Huguenots de Meyerbeer, une jeune Lyonnaise de 22 ans, prénommée Isabelle de Besson, laquelle se produit sous le nom de scène Isa Jeynevald. Déjà agé de 41 ans, François-Xavier demande Isabelle en mariage et les noces sont alors célébrées le 21 juillet 1909 à Lyon.
Puis, le couple décide de s'embarquer pour Québec le 15 août 1913, en raison de l'imminence de la guerre 1914-18 ce qui les conduit à fonder, rue St-Vallier à Québec, l'Institut d'Art vocal, où François-Xavier enseignera jusqu'à sa mort en compagnie de son épouse Isa Jeynevald. Parmi leurs élèves, on remarque Maître Horace Philippon[6], baryton, fondateur de l'Association des chanteurs de Québec, Gilles Lamontagne[7], baryton, Roland Gosselin[8], basse et Robert L'Herbier, chanteur-compositeur.
Par la suite, avec l'aide du producteur montréalais Roméo Beaudry[9], c'est en 1915 que François-Xavier enregistre à New-York dans la série E[10] de la Columbia Records. Au cours des années suivantes, le couple donne quelques concerts à Québec, entre autres au Club musical de Québec[11], mais le ténor préfère maintenant se consacrer à la composition. Plus d'une centaine de mélodies sont alors écrites sous la plume de G. de Revax.
L'institut d'Art vocal forme de nombreux élèves et monte régulièrement des opérettes. En avril 1923, on y crée quelques scènes de l'opéra Jean-Marie d'Ulric Voyer[12], sous la direction musicale de François-Xavier Mercier.
En 1919, le ténor publia une série d'articles sur le «Classement et la pose de la voix». Puis c'est en 1923 qu'il édita l'ouvrage «Souvenirs de ma carrière artistique», réédité par la suite sous le titre «Gerbes de souvenirs»[13], partie de son livre «Technique de musique vocale» publié en 1928. Les Archives Nationales du Québec[14]ont d'ailleurs constitué un fonds d'archives permettant de consulter la bibliographie et d'écouter quelques enregistrements de l'artiste, medias aussi accessibles via l'Internet.
François-Xavier Mercier a composé la musique de nombreuses chansons, dont «Ô Canada! mon pays, mes amours», édité en 1916, puis «Ce que je chante», op. 65, qu'il publia en 1918 et «France et Canada» op. 106, paru en 1929.
À la fin de l'automne de 1932, un tragique incident se produisit dans la résidence des Mercier, rue Conroy, en haute-ville de Québec. Le ténor fut fortement intoxiqué par une fuite de gaz, alors que sa femme est à peine incommodée. Il est immédiatement hospitalisé et de retour à la maison, quelques jours plus tard, il est frappé de paralysie, ce qui entraînera son décès. Les membres de sa famille ont émis des doutes sur les causes annoncées de la mort du chanteur.
Ses compositions
- Ce que je chante, opus 65
- France et Canada, opus 106, paroles de J.B. Caouette
- Heureux ceux qui vivront
- La Huronne
- Le Saint-Laurent
- Musette du XVIIième siècle
- Ô Canada, mon pays, mes amours, paroles de Louis Fréchette
Ses enregistrements
- Chanson de l'adieu de (Tosti)
- France
- Heureux ceux qui vivront (chanté avec Isa Jeynevald)
- L'entrée de Raoul (extrait de Les Huguenots de Meyerbeer)
- La foi de son flambeau divin (extrait de Mireille de Charles Gounod chanté avec Isa Jeynevald)
- La Huronne
- Musette du XVIIième siècle
- Ô Canada, mon pays, mes amours
- Oh! De beautés égales (extrait de Tosca de Giacomo Puccini)
- Zingarella (extrait de Il Trovatore de Giuseppe Verdi)
Bibliographie
- J.-B. Caouette, « M. F.X. Mercier », La Musique, 9 (sept. 1919)
- François-Xavier MERCIER, « Souvenirs de ma carrière artistique » (Québec 1923); réédition sous le titre « Gerbe de souvenirs »[15] dans son livre « Technique de musique vocale » (Québec 1928)
- Fonds François-Xavier Mercier - 1899-1977 des Bibliothèques et Archives Nationales du Québec[16]
- Encyclopédie canadienne de musique[17]
Références
- [1]
- [2]
- [3]
- [4]
- http://data2.collectionscanada.ca/001094/pdf/18981224-le-journal-officiel-de-la-garde-independante-champlain-quebec.pdf
- [5]
- http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0001937
- [6]
- [7]
- [8]
- [9]
- [10]
- [11]
- http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=200801141142482112&p_classe=P&p_fonds=795&p_centre=03Q&p_numunide=1589
- [12]
- [13]
- [14]
Catégories :- Chanteur d'opéra
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- Naissance en 1867
- Décès en 1932
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