- Expédition Eulenburg
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L'expédition Eulenburg est une mission diplomatique conduite par Friedrich Albrecht zu Eulenburg pour le compte de la Prusse et de l'union douanière allemande en 1860-1862. Son but était d'établir des relations commerciales et diplomatiques avec la Chine, le Japon et le Siam.
Sommaire
Contexte
En 1859, Guillaume Ier de Prusse, qui assurait la régence du pouvoir à la place de son frère gravement malade Frédéric-Guillaume IV de Prusse, nomma Friedrich Albrecht Comte d'Eulenburg à la tête d'une mission prussienne en Asie orientale.
Les principaux participants de cette expédition étaient Friedrich Albrecht zu Eulenburg, Lucius von Ballhausen (docteur), Max von Brandt (attaché), Wilhelm Heine (peintre), Karl Eduard Heusner, Fritz von Hollmann, Werner Von Reinhold, Ferdinand von Richthofen et Gustav Spiess.
L'expédition disposait de trois navires de guerre provenant de l'escadre prussienne d'Asie de l'Est, le SMS Arcona, le SMS Thetis et le SMS Frauenlob.
Japon
Avant que l'expédition n'arrive au Japon, le Frauenlob coula dans un typhon au large de Yokohama le 5 septembre 1860, il n'y eut aucun survivant parmi les cinq officiers et les 42 hommes d'équipage. Le reste de l'expédition décida de jeter l'ancre dans la baie d'Edo. Les négociations avec le Bakufu durèrent alors plusieurs mois.
Avant la signature finale du traité, le Comte Eulenburg connut un nouveau revers. Durant les tractations, il était assisté par Henry C.J. Heusken, un interprète américano-hollandais qui travaillait en temps normal aux côtés du consul américain Townsend Harris. Après avoir dîné avec le Comte le soir du 5 janvier 1861, Heusken se rendit à la légation américaine au temple Zenpuku à Edo. Il était accompagné par trois officiers montés et quatre valets portant des lanternes. La petite troupe tomba alors dans une embuscade tendu par sept Ishin Shishi du domaine de Satsuma. Une lutte s'ensuivit et Heusken fut mortellement blessé. Il parvint tant bien que mal à grimper sur un cheval et partit au galop vers la légation américaine qui se trouvait à seulement 200 mètres. Malgré les efforts des médecins qui s'occupèrent de lui, Heusken mourut de ses blessures plus tard dans la nuit[1].
Ce drame n'a pas entravé la bonne tenue des négociations, et, au bout de quatre mois, le Comte Eulenburg et les représentants du Bakufu signèrent le Traité d'amitié, de commerce et de navigation le 24 janvier 1861. Le traité s'inspirait de traités commerciaux que le Japon avait signés avec d'autres puissances occidentales et qui furent plus tard appelés les « traités inégaux »[2].
Chine
En mai 1861, l'expédition Eulenburg arriva à Tianjin, où le Comte Eulenburg commença des négociations avec le Zongli Yamen en vu d'un traité commercial avec l'empire des Qing. Ce n'était pas une bonne période pour le géant asiatique, depuis que la Grande-Bretagne et la France avaient occupé Pékin lors de la seconde guerre de l'opium et que l'empereur Xianfeng était toujours en exil à Chengde. Les négociations durèrent trois mois et l'empereur mourut fin août. Finalement, le 2 septembre 1861, le Comte Eulenburg et Chonglun, le représentant des Qing, signèrent un traité commercial qui était calqué sur le traité de Tianjin. La Prusse représentait alors toute l'union douanière allemande et c'est ce traité qui régira les relations entre l'Allemagne et la Chine jusqu'à la Première Guerre mondiale quand la Chine le rejeta.
Siam
Lorsque l'expédition arriva au Siam, la délégation était attendue par le roi Mongkut depuis déjà un an. Il « exprima sa joie et s'enquit du nombre et de la taille des navires prussiens, et immédiatement après si les Prussiens possédaient des colonies ou s'ils avaient l'intention d'en former ». La réponse fut négative, ce qui « le consola : il était d'autant plus heureux de gagner de nouveaux amis désintéressés que les relations avec les anciens étaient devenues difficiles » (Fritz Comte d'Eulenburg). Le 17 février 1862, après une longue période, le Comte Eulenburg signa enfin le traité au nom de la Prusse, de l'union douanière allemande et du Mecklembourg.
Postérité
Plusieurs participants à l'expédition, dont le Comte Eulenburg lui-même, ont écrit des compte-rendus pendant le voyage. Plus tard, Ferdinand von Richthofen a fait remarquer que parmi les 64 officiers navals de l'expédition, 23 furent promus dans les années qui suivirent.
Les photographies du séjour au Japon constituent une importante source de référence de l'époque[3].
Commémorations
Le 150ème anniversaire des relations entre l'Allemagne et le Japon commémorent l'expédition Eulenburg et les conséquences à court et long termes du traité d'amitié et de commerce signé par les négociateurs japonais et allemands. D'automne 2010 à automne 2011, des célébrations furent organisées en Allemagne et au Japon dans l'espoir « d'"entretenir les trésors de notre passé commun" afin de construire un pont vers l'avenir »[4].
Voir aussi
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eulenburg Expedition » (voir la liste des auteurs)
- JSTOR Hesselink, Reinier H. "The Assassination of Henry Heusken." Monumenta Nipponica 49, no. 3 (1994): 331-51. Available via
- 'Negotiating with Imperialism: The Unequal Treaties and the Culture of Japanese Diplomacy, p. 71. sur Google Livres Auslin, Michael R. (2004)
- "Photography and the Prussian Expedition to Japan, 1860-61," History of Photography, Vol. 33, Issue 2 (May 2009), ppp. 112 - 131. Dobson, Sebastsian.
- 150 Years Germany-Japan: Friendship with Future Gernman Consulate General Osaka-Kobe:
Bibliographie
- Auslin, Michael R. (2004). Negotiating with Imperialism: The Unequal Treaties and the Culture of Japanese Diplomacy. Cambridge: Harvard University Press. 10-ISBN 0-674-01521-5; 13-ISBN 978-0-674-01521-0; OCLC 56493769
- Dobson, Sebastian. "Photography and the Prussian Expedition to Japan, 1860-61," History of Photography, Vol. 33, Issue 2 (May 2009), ppp. 112 - 131.
- Salewski, Michael."Die preußische Expedition nach Japan (1859-1861)", Revue Internationale d'Histoire Militaire 70 (1988): pp. 39-57.
- Spiess, Gustav. Die preussische Expedition nach Ostasien während der Jahre 1860-1862. Berlin: O. Spamer, 1864. Available via Google books.
- Stahncke, Holmer. Die diplomatischen Beziehungen zwischen Deutschland und Japan 1854-1868 . Stuttgart: Franz Steiner Verlag (1987). ISBN: 978-3-515-04618-3
- Stahncke, Holmer (ed.). Preußens Weg nach Japan. Japan in Berichten von Mitgliedern der preußischen Ostasienexpedition 1860-61. München: iudicium 2000. ISBN 978-3-89129-287-7
- Werner, Reinhold von. Die preussische Expedition nach China, Japan und Siam in den Jahren 1860, 1861 und 1862. Zweite Auflage. Leipzig: F. A. Brockhaus, 1873. Available via Google books.
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