- Les Effets du bon et du mauvais gouvernement
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Les Effets du bon et du mauvais gouvernement (en italien Allegorie ed effetti del Buono e Cattivo Governo ) est une série de fresques d'Ambrogio Lorenzetti placées sur les murs de la Sala dei Nove (la salle des Neuf) ou Sala della Pace (salle de la Paix) du Palazzo Pubblico de Sienne.
C'est dans cette salle que se réunirent entre 1287 et 1355 un conseil de 9 citoyens « gouverneurs et défenseurs de la commune et du peuple ». Ils faisaient le serment d'utiliser « tous les moyens possibles » pour « la conservation, l'augmentation et la magnificience du régime en place »[1]
Exécutées à partir entre 1337 et 1340, ces fresques comportent plusieurs tableaux :
- Allegoria del Buon Governo, 770 cm, est l'Allégorie du Bon Gouvernement complétée par :
- Effetti del Buon Governo in città, 140 cm est celle des Effets du Bon Gouvernement dans la ville
- Effetti del Buon Governo in campagna, 140 cm, celles des Effets du Bon Gouvernement à la campagne
- Effetti del Cattivo Governo est celle des Effets du Mauvais Gouvernement détaillées comme suit :
- Effetti del Cattivo Governo in città, est celle des Effets du Mauvais Gouvernement dans la ville
- Effetti del Cattivo Governo in campagna, est celle des Effets du Mauvais Gouvernement dans la campagne
- Au sommet d'un arbre, la Sagesse tient ouvert le livre biblique ; l'arbre supporte soutenu par deux de ses branches les plateaux de la Justice, l'un couronne le juste, l'autre décapite le réprouvé. Une corde passant par le plateau du juste, passe ensuite entre les mains de la Concorde, équipée d'un rabot pour aplanir les disputes, passe ensuite entre les mains des membres du gouvernement des Vingt-Quatre, pour finir entre les mains d'un grand vieillard barbu vêtu des couleurs de la ville (noir et blanc), le Bien commun. Situées de part et d'autre de celui-ci pour le guider, ses conseillères et les Vertus théologales (Foi, Charité et Espérance) qui planent au-dessus de lui, et des quatre Vertus cardinales (Force, Prudence, Tempérance et Justice) assises à côté de lui avec la Paix, vêtue de blanc, allongée sur un lit posé sur un amoncellement d'armes, le front ceint d'une couronne d'olivier et avec un rameau d'olivier dans la main, ses symboles. À son côté est assise la Force, armée d'une massue et d'un bouclier, pour la fermeté des soldats et fantassins que l'on trouve à ses pieds. Des hommes en armes protègent les citoyens et un groupe de prisonniers ligotés montre l'action des lois et de la justice. Deux nobles à genoux offrent leurs châteaux à la Commune, en faveur de l’état siennois.
Une ville magnifique en maçonnerie de pierres et de briques, remplie de tours, de palais, d’habitations, d’églises et de magasins de style typiquement siennois. Une chronique du XIVe siècle de la vie quotidienne qui s'expose en toute harmonie : sur les toits les maçons œuvrant, un tailleur vu de dos cousant, l'atelier d'un orfèvre, un marchand consultant son livre de comptes, des gentilshommes à cheval, les activités de production et de commerce avec le teinturier, l’orfèvre, les ouvriers sur les échafaudages, la leçon universitaire, la halte dans la taverne, des éleveurs avec leurs bêtes. Travail et réjouissances aussi, avec un chœur de neuf jeunes filles dansant une ronde, la dixième joue du tambourin, pour souligner l'harmonie et la concorde qui règnent dans la ville.
Des champs bien cultivés, le transport des marchandises, le fauconnier qui part pour la chasse, des routes qui sillonnent les champs et collines, le va-et-vient incessant des hommes et des animaux. Une compagnie à cheval part en route pour la chasse, qui s'arrête auprès d'un aveugle qui demande la charité.
Au centre d'une longue tribune figure Tyrannia sous un aspect démoniaque qui tient prisonnière la Justice à ses pieds, et dessus de laquelle planent trois femmes maléfiques, Avaritia, une vieille femme avec des ailes de chauve-souris, Superbia, l'épée dégainée et le joug de travers et Vanagloria, la Vanité, qui se complaît dans un miroir. En dérivent la Misère, les abus, la Destruction et la Famine. Le seul artisan est le forgeron qui fabrique les armes. À l'époque où cette fresque fut commandée, Sienne était en proie à la famine, à la mort et aux insurrections.
« Le fort Lorenzetti a inscrit lui-même les sages devises de sa loi sous les fresques du Mal Governe.
I. Pour faire son bien sur la terre, la Tyrannie a soumis la justice : nul ne passe par là sans risque de la mort.
II. Où est Tyrannie, Guerre, Vol et Dol prennent force près d’elle.
III. La Tyrannie s’accorde avec tous les vices liés à la nature. »— André Suarès, Voyage du condottière
Des soldats en armes qui battent la campagne, qui pillent les habitations, les champs ravagés, les ruines des habitations autant civiles que religieuses, un château domine une colline.
Notes et références
- Randolph Starn, Ambrogio Lorenzetti, le Palais commnunal, Sienne, Hazan, 1995, p.15
Liens externes
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- Culture à Sienne
- Allegoria del Buon Governo, 770 cm, est l'Allégorie du Bon Gouvernement complétée par :
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