- Déformation burgonde
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- André Langaney, Les hommes : Présent, passé, conditionnel, Armand Colin, 1988, 256 p. (ISBN 2-200-37117-9)
- Joachim Schüring: Großkopferte. In: Abenteuer Archäologie. Spektrum 5, Heidelberg 2007, p. 26. (ISSN 1612-9954)
- Maurizio Buora: Die Goten im Ostalpenraum In: AiD Heft 1 2010 S. 58
- Cf. Langaney, pp. 157-158
- F.J. Carod Artal, C.B. Vázquez Cabrera - Neurological paleopathology in the pre-Columbian cultures of the coast and the Andean plateau, artificial cranial deformation, Revista de Neurologia, 2004 Apr 16-30;38(8):791-7
- Paul Broca, « Sur la déformation toulousaine du crâne », dans Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 6, no 6, 1871, p. 100-131 [texte intégral (page consultée le 1er février 2011)]
- Cf. Langaney, op. cit., p. 158
- Achille-Louis Foville, Influence des vêtemens sur nos organes – Déformation du crâne résultant de la méthode la plus générale de couvrir la tête des enfans, Paris, Mme Prevost-Crocius, 1834, 69 p. [lire en ligne (page consultée le 1er février 2011)]
On désigne par déformation burgonde (ou, en médecine, craniosténose) une déformation volontaire du crâne qui entraîne un développement inhabituel des os pariétaux en hauteur.
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Indices archéologiques
L'os pariétal peut subir une déformation considérable (et d'ailleurs irréversible) par bandage du crâne depuis l'âge de nourrisson jusqu'à la fin de l'adolescence[1]. Cette coutume, principalement dictée par des motifs esthétiques, est détectable sur les squelettes d’Asie centrale du Ie siècle. Elle gagne l’Europe Centrale au Ve siècle avec l’invasion des Huns, et se manifeste dans les sépultures de Goths, d’Alamans, d’Avares, de Thuringiens, de Burgondes et de Francs, chez qui elle a dû être en vogue pendant trois générations.
Rien qu'en Allemagne, on a retrouvé 23 crânes présentant cette déformation, soit 10% de tous les sujets découverts en Europe. La nécropole du Frauenberg, dans les environs de Leibnitz (Flavia Solva) en Autriche, dont les 400 sépultures sont datées du second tiers du Ve siècle, a révélé cinq squelettes présentant la déformation burgonde : celui d'un homme d'environ 50 ans, et de quatre enfants dont les âges s'étalent entre 2 et 10 ans. Les premiers crânes de ce type découverts en Italie, celui d'un homme âgé et d'un enfant, ont été mis au jour à Collegno.
Des cultures andines précolombiennes déformaient volontairement, pour des raisons esthétiques, sociales ou religieuses, le crâne des nourrissons avec des bandages ou des morceaux de bois fixés afin d’augmenter la hauteur au sommet du crâne[2] : le squelette de l’Homme de Paracas témoigne de cette pratique.
Aspects culturels
En France, une tradition encore répandue au début du XIXe siècle consistait à coiffer les nourrissons d’un bandeau serré pour obtenir, selon la forme cherchée, la « déformation toulousaine » décrite par Paul Broca à la fin du XIXe siècle.[3] ou la « déformation normande[4] ». Le docteur Achille Foville dénonça violemment cette pratique en 1834 dans un mémoire[5], à une époque où l’on pensait que ce type de déformation pouvait avoir des répercussions sur l’intelligence des enfants.