Dinah Salifou

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« Le roi africain Dinah Salifou, la reine et les personnages de leur suite » (1889)

Dinah Salifou Camara, mort en 1897, est le dernier roi des Nalous, un peuple de Guinée. Il est souvent présenté comme l'une des grandes figures de la résistance à la pénétration coloniale en Afrique subsaharienne, mais doit aussi une certaine notoriété à sa participation remarquée à l'Exposition universelle de 1889 à Paris. À la fin de sa vie il fut exilé à Saint-Louis-du-Sénégal où il mourut dans la misère. Dinah Salifou était titulaire de la légion d'honneur.

Biographie

Après avoir été le digne ministre de son predécesseur et oncle le roi Youra Tawel, Dinah Salif régna^[Quand ?] sur Sokoboli (capitale de son royaume « sur les rives du rio Nunez »). Il fut l'un des seuls rois africains des Rivières du Sud, si ce n'est le seul, à être invité à Paris pour l'Exposition universelle de 1889. Le 7 juillet 1889 Dinah Salifou fait la une du supplément illustré du Petit Parisien, entouré de sa jeune femme et de l'un de ses fils, Ibrahima^[1].

Mais avant sa mésaventure à Paris, il réussit ce que personne avant lui n'avait pu faire : réconcilier tous les peuples de la région de Boké (du cap Verga au rio Nunez allant jusqu'aux îles Tristao). Toute le Kakandé reconnaît en lui le guerrier qu'il a été et le grand roi qu'il fut.

C'est de son voyage à Paris que tous ses problèmes s'enchaînèrent. Allant de trahisons en rébellions, il conclut une alliance avec le roi du Fouta Djallon pour se débarrasser une fois pour toutes de tous ses ennemis du Nalontaye, du Landoumataye, jusqu'au Bagataye, « tout le Victoria et au delà ». Le temps de la désillusion arriva avec le colon français. Car il faut le savoir, le roi Dinah Salifou était grand ministre et grand roi parce qu'il respectait tous les traités (ou presque) signés avec les colons. C'est d'ailleurs pour avoir combattu sans l'accord total du colon que le roi finit deporté à Saint-Louis-du-Sénégal. Sa famille le retrouva par la suite dans son exil forcé dont il ne revint jamais.

Postérité

Le fils de Dinah Salifou décoré de la légion d'honneur en 1916

Son fils, formé à l'École des fils de chefs de Saint-Louis, fut lieutenant d'infanterie de marine. Il reçut à son tour la légion d'honneur le 20 janvier 1916 lors d'une prise d'armes aux Invalides.

Notes

Voir aussi

• Histoire de la Guinée

Bibliographie

• Boubacar Bah, La résistance de Dinah Salifou Camara à l'intrusion coloniale française dans le Rio-Nunez, Université de Conakry, 1975, 83 p. (mémoire de fin d'études)
• Philippe David, « Villages, sujets et visiteurs coloniaux à l'Exposition universelle de Paris (1889) : Dinah Salifou et sa 'caravane' », in Papa Samba Diop et Hans-Jürgen Lüsebrink (dir.), Littératures et sociétés africaines : regards comparatistes et perspectives interculturelles : mélanges offerts à János Riesz à l'occasion de son soixantième anniversaire, G. Narr, Tübingen, 2001, p. 193-195 (ISBN 3-8233-5854-5)
• Alcide Delmont, L'Affaire Dinah Salifou (Guinée française) (rapport), V. Giard et Brière, Paris, 1910, 37 p.
• Thierno Diallo, Dinah Salifou : roi des Nalous, A.B.C., Paris ; Nouvelles éditions africaines, Dakar, Abidjan, 1977, 95 p. (ISBN 2858090785) [1]
• Ibrahima Baba Kaké, « À propos de Dinah Salifou, roi des Nalous », in Présence africaine, n^o 51, 3^e trimestre 1964, p. 146-158

Liens externes

• En Guinée (Claudius Madrolle, En Guinée, ouvrage illustré d'un portrait par J.-F. Raffaëlli et de 300 dessins par L. Cahours, H. Le Soudier, Paris, 1895 (2^e éd.), 407 p.)
• « Voyage au pays des Bagas et du rio Nunez » (Le Tour du monde, tome LI, 1^er semestre 1886, p. 273-304)
• La vie à Paris (Jules Claretie, La vie à Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, Paris, année 1896, p. 151-152)
• « Le roi africain Dinah-Salifou, la Reine et les personnages de leur suite » (Illustration de Les merveilles de l'Exposition de 1889 : histoire, construction, inauguration, description détaillée des palais.../ ouvrage réd. par des écrivains spéciaux et des ingénieurs..., À la librairie illustrée, Paris, 19??, p. 417)

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