v · algérien créé dans la foulée des
émeutes qui ont secoué le pays durant le mois de janvier 2011, contre la cherté de la vie, qui ont fait cinq morts et quelque 800 blessés.
Création
La CNCD est créée le 21 janvier 2011, lors d'une réunion à Alger, regroupant des syndicats autonomes, des organisations de défense des droits de l'homme, parmi elles la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), des associations estudiantines et de jeunes, chômeurs, avocats, enseignant, cadre actif ou en retraite des comités de quartier, des collectifs citoyens, des associations de disparus, des figures intellectuelles et des partis politiques[1]
La Coordination se veut être un espace ouvert et démocratique pour tous ceux et toutes celles qui aspirent au changement réel et non au simple réaménagement du pouvoir loin de toute caporalisation partisane. La Coordination ne se considère pas comme la représentante de la population mais fait partie de cette population avec laquelle elle veut construite une société civile autonome.
A la suite de la création de la Coordination Nationale pour le Changement et la démocratie à Alger, un appel fût lancé par des citoyens d'Oran pour créer la CNCD-Oran.
Objectifs
La CNCD veut étendre sa toile et obtenir l'adhésion d'un maximum d'organismes militant pour le changement démocratique et la levée d'état d'urgence instauré depuis 1992, l'ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d’opinion.
Les initiateurs de cette coordination s'emploient ainsi un trouver un moyen de rassembler l'opposition démocratique et fédérer les forces du changement dans le but de sortir l'Algérie de sa situation sclérosée, où les espaces de liberté ne cessent de se rétrécir.[réf. nécessaire]
Maître Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme.(LADDH) et l’une des figures de proue de la CNCD a prévenu, lors d’une conférence-débat animée à Alger, le 15 juin 2011, du danger qui pourrait découler de l’entêtement du pouvoir à vouloir refuser systématiquement le changement et l’expression libre. « Si l’on ne laisse pas le changement s’opérer pacifiquement, il y a un risque à ce qu’il se produise par la violence », a-t-il soutenu. Toutefois, il a assuré que la CNCD est « un mouvement pacifique qui prône un changement du système en dehors du système et sans le système ». Soulignant la nécessité de « tourner la page de la dictature », Ali Yahia Abdennour a fait savoir que la CNCD poursuivra ses actions sur le terrain et qu’elle ne reculera pas devant la répression et les intimidations des forces de sécurité. Par la même occasion il a dressé un violent réquisitoire contre le pouvoir qui a fait de l’Algérien un sujet et non un citoyen, l’armée et la police politique qu’il a accusé notamment d’avoir instrumentalisé la justice. Estimant que « l’Algérie indépendante est devenue une copie de l’Algérie coloniale », le conférencier a indiqué que le pays montre aujourd’hui un « tableau triste » et est dans un état de « banqueroute morale très profond ». « La crise politique accélérée par les luttes sociales (…) est profonde et de grande ampleur. Ignorer le cri de colère et de détresse des Algériens, c’est préparer l’explosion de demain », a alerté maître Ali Yahia Abdennour. L’orateur s’est néanmoins montré persuadé que « l’ère des systèmes politiques totalitaires se termine (…) et que le mur de l’argent (le moyen grâce auquel le pouvoir parvient encore à se maintenir, ndlr) ne tardera pas à tomber chez nous ».
Pour le président d’honneur de la LADDH, la sortie de crise ne peut venir que de l’organisation d’une conférence nationale. Une conférence, a-t-il ajouté, devant avoir pour préalable le rejet de l’Etat théocratique et le respect de la République et de la démocratie.
Manifestations pacifiques
- La marche du 12 février 2011
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis à Alger, le 12 février 2011 autour de la place du 1er mai, pour manifester contre le pouvoir algérien à l'appel de la CNCD, qui rassemble des partis d'opposition, des représentants de la société civile et des syndicats non officiels. Le rassemblement, interdit par les autorités, s'est cantonné à la place, sous la surveillance d'un impressionnant dispositif policier qui a dispersé la foule[2].
Au plus fort de la mobilisation, les organisateurs ont avancé le chiffre de 3 000 manifestants, en face, près de 30 000 policiers étaient déployés dans le centre de la capitale algérienne.
A Oran, un Rassemblement a été organisée par la CNCD-Oran à la place du premier novembre (ex place d'armes), 400 à 500 manifestants se sont manifestées pacifiquement. La police a éparpillé le rassemblement après moins d'une heure, et il y eut une cinquantaine d'interpellations.
- La marche du 19 février 2011
Une autre manifestation a été organisée par la CNCD, le 19 février à Alger, les autorités, ont encore une fois déployé un dispositif policier impressionnant dès les premières heures de la matinée sur toutes les rues de la capitale, aucune halte n'est permise pour les simples citoyens, au risque de recevoir un coup de matraque. Le dispositif de ce 19 Février est plus hermétique, plus dur que celui du 12 février. Selon la CNCD pas moins de 5 000 personnes ont participé à cet événement. Un décompte des journalistes estimait à 2 000 environ le nombre de participants, tandis que le ministère de l'Intérieur annonçait 250 manifestants et 14 personnes ont été interpellés, 300 selon la CNCD.
Le jour même à Oran, un meeting populaire s'est déroulé à la salle Es-Saada, organisé par la CNCD-Oran.
A Oran, la marche a été avortée avant même qu'elle ne commence. Plus d'une centaine de membres de la CNCD-Oran, ainsi qu'une dizaine de journaliste on été arrêtés, alors que le rassemblement n'avait pas encore commencé, certains étaient attablés à une terrasse de café, d'autres ont été embarqués alors qu'ils étaient assis sur un banc public. Tous ont été relâché après moins d'une heure dans plusieurs commissariats d'Oran, après que leurs identités aient été relevées.
La CNCD appelle à invoquer l'article 88 de la Constitution contre Bouteflika
La CNCD réclame le départ du président Abdelaziz Bouteflika. En vertu de l'article 88 de la Constitution, qui stipule que si le chef de l'Etat n'est pas en mesure d'assurer son mandat, il doit être démis de ses fonctions.
« Lors de son discours du 15 avril 2011, le président de la République a donné une image pathétique d'une personne usée par la maladie, incapable d'assurer sa fonction. L'article 88 est peut-être la solution » a affirmé Ali Yahia Abdennour, lors d'une conférence de presse tenue le 24 avril 2011 à Alger.
« Le départ du président est un impératif absolu », a-t-il martelé. Il a clairement interpellé l'armée, « qui a ramené le président » en 1999, sur ce sujet. « Si le président de la République est reconnu comme ne pouvant pas assurer ses fonctions, ce sera à l'armée de prendre sa responsabilité », a-t-il dit.
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes