Collégiale Saint-Sauveur

Collégiale Saint-Sauveur
Château de Grignan, côté ouest (bâtiments sur la cour du puits) et collégiale Saint-Sauveur
Collégiale Saint-Sauveur - Façade
Collégiale Saint-Sauveur - Nef

Historique

Située sous la terrasse du château de Grignan, la collégiale abrite la tombe de la marquise de Sévigné.

En 1484, Gaucher Adhémar de Monteil fonde un collège de prêtres dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.

En 1512, l'église est érigée en collégiale avec un chapitre de chanoines. Gaucher Adhémar veut en faire une collégiale funéraire pour sa famille dont les membres étaient ensevelis dans l'église des frères mineurs de Valréas.

La décision de construire une nouvelle église collégiale est prise en 1526.

C'est Louis Adhémar de Monteuil, qui est proche du roi François Ier après son mariage avec la nièce du cardinal de Tournon, qui entreprend de construire un collégiale funéraire au goût du jour de 1535 à 1544.

Le 12 janvier 1535, le bâtiment est commandé au maître maçon Jean de l'Occhia, ou Jean Delauche. Il a encore une structure gothique. Le bâtiment est achevé avant 1539.

Sa particularité vient de sa situation. L'église est située contre le flanc sud-ouest de la butte qui porte le château de Grignan et longe l'enceinte castrale. La présence de ses deux tours en façade donne une impression de puissance. La tour nord construite contre le rocher est pleine à sa base. La tour sud est creuse et porte le clocher. La construction contre le rocher fait que seul a été réalisé le bras sud du transept servant d'abord de première chapelle de la Vierge avant de devenir la grande sacristie. L'autre particularité de la collégiale, c'est sa couverture en terrasse qui est, en moyenne, à 6 mètres au-dessus de la basse cours du château. Cette solution permet aux habitants et visiteurs du château d'avoir une vue exceptionnelle sur le pays le Grignan. La terrasse du château recouvre les dalles formant sa toiture d'où s'échappent les eaux pluviales par des gargouilles que terminent des têtes d'animaux fantastiques. La couverture en terrasse reprend un principe de construction rarement utilisé en France et qu'on ne voit guère qu'au château de Chambord. La rosace est du style gothique du XVe siècle.

Entre 1538 et 1540, Louis Adhémar de Monteil est nommé ambassadeur à Rome. Cette visite va probablement être décisive pour la reprise des travaux de la façade avec un portail à l'antique dont les travaux ont été confiés entre 1539 et 1542 au maître maçon picard Antoine Soysson. On peut lier l'exécution de ce portail à la réalisation de la nouvelle campagne de construction du château vers 1545.

Une bulle du pape Paul III, du 28 septembre 1539, érige l'église en collégiale, ce qui augmenta considérablement les revenus de son chapitre.

En 1543, les boiseries initiales et les stalles sont réalisés par Eustache et Alexandre Coulombet, menuisiers à Pont-Saint-Esprit.

Les chanoines entrent dans la collégiale le 1er janvier 1543.

Les vitraux sont en cours de réalisation en 1544.

Une petite tribune accessible par la basse-cour du château permet au seigneur de Grignan, fondateur du chapitre, et à ses proches d'assister aux offices canoniaux.

En 1568 les huguenots détruisent une partie de la façade de la collégiale. Des restaurations provisoires sont faites pour permettre la reprise des offices canoniaux et paroissiaux.

Cependant, la visite pastorale de 1602 va imposer de limiter le service paroissial à la grande sacristie.

Le maître-autel de la collégiale surmonté d'un rétable représentant de la Transfiguration est réalisé en 1632. Le maître-autel a nécessité de boucher la fenêtre axiale du chœur.

Louis-Gaucher de Castellane-Adhémar de Monteil entreprend la restauration de la collégiale. Il a remplacé celui qui avait fortement souffert des guerres de religion ; il est décoré de deux élégantes colonnes corinthiennes ; des grappes de fruits entourent une inscription latine qui indique la restauration de l'église. Ces travaux ne sont terminés qu'en 1654.

Louis-Gaucher de Castellane-Adhémar s'est engagé à entretenir et refaire les voûtes et les toits de l'église Saint-Sauveur selon les besoins car la terrasse avait des infiltrations d'eau pouvant les mettre en péril. En 1675 et 1676 Mme de Sévigné s'inquiète de la situation critique de la terrasse. Une réparation intervient en 1680. C'est à cette époque que le parapet de la terrasse est remplacé par une balustrade.

L’orgue de Grignan, construit en 1662 par Charles le Royer, facteur flamand originaire de Namur, est l’instrument le plus ancien de la Drôme et l’une des richesses du patrimoine drômois. L'installation de l'orgue a nécessité de fermer en partie la fenêtre du transept.

Trois autres fenêtres ont dû être partiellement fermées : la première pour la réalisation de la petite sacristie contemporaine de la fin de la construction de la collégiale, la deuxième pour la construction de la cage d'escalier permettant d'accéder à la rue longeant l'église, la troisième pour la construction de la nouvelle chapelle de la Vierge après 1650.

Le portail et l'escalier donnant accès au parvis de l'église depuis la rue ont été réalisés au XVIIe siècle.

L'église est classée comme Monument historique en 1840.

Liens externes

Bibliographie

  • Geneviève Jourdan, Cécile Rémond, Christian Trézin - Le pays de Grignan (Drôme) - Images du patrimoine - 2001 - ISBN 2-9516970-0-7
  • Christian Trézin - Le château de Grignan au XVIe siècle - pp. 165-191, dans Congrès archéologique de France - Moyenne vallée du Rhône - 150e session - 1992 - Société Française d'Archéologie - 1995

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Collégiale Saint-Sauveur de Wikipédia en français (auteurs)

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