Château de l'Épine (Agonges)

Château de l'Épine (Agonges)
Château de l'Épine
Période ou style médiéval
Type château-fort
Début construction XVe siècle
Destination initiale Domaine fortifié
Destination actuelle privé
Protection  Inscrit MH (1992)
La liste départementale
Coordonnées 46° 38′ 45″ N 3° 09′ 28″ E / 46.64583, 3.1577846° 38′ 45″ Nord
       3° 09′ 28″ Est
/ 46.64583, 3.15778
  [1]
Pays France
Région historique Bourbonnais
Subdivision administrative Allier
Subdivision administrative Auvergne
Commune française Agonges

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Château de l'Épine

Géolocalisation sur la carte : Allier

(Voir situation sur carte : Allier)
Château de l'Épine

Le château de l'Épine est situé sur la commune d'Agonges dans le département de l'Allier en France.

Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 mars 1992[2].

Sommaire

Histoire

A l’origine, peut-être simple motte médiévale, palissée de bois et protégée par une digue d’argile entourant la structure, le domaine de Lespine, Lépine, ou encore l’Espine, selon les anciennes graphies, devait cependant apparaître, dès le XIIIe siècle, comme une maison forte rurale. Les périodes successives d’instabilité politique et de pillages à répétition qu’engendra la très fameuse guerre de Cent Ans, entre le XIVe et le XVe siècle, peuvent expliquer le renforcement des fortifications : l’aménagement des douves remonterait au début de cette époque, alors que la construction des tours d’angle, conférant à l’ensemble architectural son titre de château, daterait du XVe siècle.

Les premiers aveux connus remontent à 1322, à cette date,  « Etienne BOUTEFEU, damoiseau, seigneur de Puychapin, alias de Monchanin, de Lespine, rend foi et hommage pour l’hôtel de Puychapin, ensemble les maisons de Lespine et ses dépendances, paroisse d’Agonges, de Couzon et d’Aubigny, châtellenie de Bourbon ».

Hugues Boutefeu, seigneur de Lespine, probablement fils du précédent, avoue en 1353, l’hôtel et les terres de Lespine, paroisse d’Agonges. Huguenin Boutefeu lui succède et meurt au début du XVe, avant le mariage de sa fille Marguerite, dame de Lespine, vers 1413, avec Guillaume de Roux dit Montjoie, roi d’armes de France, lequel rendit hommage au Duc de Bourbon Louis II.

En 1450, Pierre et Antoine de Saint-Aubin se qualifièrent seigneurs de Lespine tous les deux. Ils étaient fils de Pierre de Saint-Aubin et de Jacquette de Saligny, cette dernière étant elle-même issue de Jean de Saligny et de Jeanne Boutefeu, mariés en 1420. Cette Jeanne, veuve en 1443, devait être la cousine et l’héritière de Marguerite, l’épouse du roi d’armes plus haut nommé. Pierre de Saint-Aubin, l’aîné des petits fils de Jeanne, fut échanson de nos Ducs et se maria à Jeanne de Marconnay, le 15 janvier 1495. En 1503, Jehan de Saint-Aubin est seigneur de l’Espine mais aussi seigneur de la Motte Barberier, de Champtrestant et du Vernois, gentilhomme ordinaire de la maison du roi. La famille de Saint-Aubin possédera l’Epine jusqu’à la seconde moitié du XVIIe siècle.

En 1651, Claude de Saint-Aubin, seigneur de Lépine, épouse Catherine de Sacconin, fille du seigneur de Bressolles, le ménage habite toujours l’Épine, mais afferme la seigneurie à Jean Duchatel, et fait rendre la justice par Jean Viguier qui est également châtelain des petites justices seigneuriales de Beaumont, le Breuil et Clusors.En 1662, Claude de Saint-Aubin est veuf, il épouse en seconde noce Marie du Creuset. En 1685, le fermier est Jean Aujouannet et à cette époque le seigneur n’habite plus l’Epine.

Le 17 janvier 1717, un crime fut perpétré dans ces lieux : Louis Girard, nous apprend le registre paroissial d’Agonges, fut assassiné, assommé à coup de leviers par des paysans, dans la cour du château. Il avait quarante cinq ans et pouvait être fermier ou gérant de la terre, en effet, un autre Girard, François de son prénom, était lui régisseur des terres de Beaumont vers 1761.

Ainsi, entre 1662 et 1685, les seigneurs cessent de résider à l’Épine, c’est probablement à cette époque que la terre, avec celle de Saligny, passe en d’autres mains. En 1688, Charles Legendre, époux de Marguerite de Vialet, chevalier et seigneur de Saint-Aubin sur Loire, de Saligny, de l’Epine, des Noix Cressanges et de la forêt de Liernolles, conseiller du Roi au Grand Conseil, rend foi et hommage de ses nombreuses terres et dépendances, tant pour lui que pour sa femme, épousée l’année précédente. Le fils de ce mariage, Gilbert-Charles Legendre, chevalier, marquis de Saint-Aubin, baron de la Forêt, seigneur de la Motte-Bresson, Le Reau, l’Épine, Liernolles…, conseiller du Roi, Maitre des requêtes, est un des hommes les plus riches de son temps. Cependant, à l’époque de la Régence de Philippe d’Orléans et du fameux Système de Law, le marquis de Saint-Aubin plaça des millions de livres dans les actions de la sulfureuse Compagnie des Indes, et pour ce faire, hypothèqua ses biens fonciers. Lorsque l’affaire parut mal tourner et la banqueroute s’annoncer, il confia ses titres à deux aigrefins avec mission de les vendre, ce qu’ils firent, mais dérobant la somme, ils prirent la fuite pour les Pays-Bas. Dès lors, le marquis se trouvant sans ressource, les créanciers firent saisir les terres. Placées sous bail judiciaire, les choses traînèrent en longueur et ce ne fut qu’entre 1749 et 1751 que les ventes furent réalisées.

Gilbert-Charles, resté célibataire, se consola de la perte de sa fortune en écrivant plusieurs ouvrages littéraires et philosophiques, aujourd’hui oubliés.

Architecture

Le domaine fortifié de l’Epine constitue aujourd’hui, un des rares exemples de ce type aussi bien conservé en Bourbonnais C'est un domaine fortifié de plan carré, organisé autour d'une cour intérieure limitée par le logis, une grange, les écuries et des remises le tout entouré de douves[3].

Ainsi l’ancien château se présente sous la forme d’un quadrilatère presque parfait, indiquant à ses angles les quatre points cardinaux, entouré de douves, toujours en eau, et situé près d’une rivière, la Burge, dont le nom servit à rebaptiser Bourbon-l'Archambault durant la Grande Révolution.

On y accède encore par la grande porte en ogive où la poterne d’entrée, autrefois précédées par un pont levis. A première vue, seules subsistent trois des quatre tours, aux angles Nord, Ouest et Sud du bâtiment. Or, si l’on a pu penser qu’il en existât une quatrième à l’Est, rien cependant ne l’atteste et l’absence même de fondations à cet emplacement pose un doute quant à son existence passée. Par ailleurs, demeurent en bon état certains des murs d’enceinte, percés de meurtrières à différentes hauteurs, et servant d’appuis aux maisons et granges.

La partie la plus ancienne est l’ensemble que forment la tour Sud-ouest, à gauche de l’entrée, et le petit bâtiment y attenant. Ce dernier possède encore une fenêtre à meneaux en pierre et une ouverture plus ancienne côté route. La cheminée donnait sur un four à pain dont on distingue encore l’ouverture. Le rez de chaussée de la tour devait servir de chapelle, avec sa pièce voûtée, la seule de la maison, percée de cinq petites fenêtres et d’une porte en plein cintre. Au dessus se trouvait le pigeonnier, on y accède par un escalier et l’on peut y voir une charpente à deux étages, rayonnant autour d’un très haut poinçon vertical. L’étage le plus haut de cet ensemble à l’aspect d’une roue classique. La seconde roue de la charpente, située plus bas, se distingue par des rayons qui partent, non de l’axe central, mais d’un épais carré de bois bâti autour de cet axe, diminuant de moitié la longueur des rayons comme au château des Bordes. Dans les murs sont logés des boulins, nids à pigeons cylindriques, en terre cuite comme au château de Moncoquet à Châtel-de-Neuvre.

Notes et références

Liens externes


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