Château de Fassion

Château de Fassion


Un peu d’histoire

1340 - Reconstruction de l'enceinte murale de St Étienne de St Geoirs, percée de 4 portes * : Porte de Varanin à l’est, Porte de Bressieux à l’ouest, Porte neuve au nord, Porte de St Geoirs au sud et, très probablement, construction dans ce même temps de la Maison forte.qui avait a l’époque une vocation défensive. 1501 Apparaît alors André de la Baume d'Hostun, seigneur de la baume d' Hostun, né vers 1480 mort avant 1553, avant son frère aîné Meraud (1544), il fut marié à l’âge de 21 ans, par son père, le 14 mars 1501, à Isabelle de BONIFACE (elle avait alors 21 ans) dame de la Forteresse (née vers 1480) fille d'Antoine de BONIFACE seigneur de la Forteresse, et d'Antoinette LOUBERT, elle mourut en 1559 à l'âge de 79 ans (3 ans après de FASSION) 1502 - Au commencement du XVIe sous LXII vente de la terre de St Étienne (1502) à la puissante famille de FASSION 1520 - Châtellenie rachetée au nom de François 1er par BAYART, gouverneur du Dauphiné en 1520. 1545 -Isabelle de Boniface vend la maison forte dite “ du reconnaissant ” à Étienne de Fassion 1556- Étienne de Fassion lègue sa maison forte à Guigues Chalan (ce dernier était prieur de l'abbaye de ST ETIENNE de St Geoirs, ami et confident d'Étienne de FASSION) il l’a possédé de1556 à …? Famille de PONAT ? 1622 -procès entre les habitants de St Étienne et Pierre de FASSION seigneur verrier propriétaire d'une partie de la foret de Chambarand Au XVIIe, achat par Gaspard de BARRAL? * Décédé en 1667, dont la veuve était Hélène de Chaste de GESSAN de CLERMONT, qui l'aurait tenu de Étienne DE PONAT (baron) son beau-frère, marié à Françoise de Chaste sa sœur 1750 - achat par les BERLIOZ, ils conserveront le château jusqu'en 1840 1840 - La famille ROMAIN (Romain fut maire de St Étienne en 1852) au milieu du 19e siècle rachète la propriété qu'elle conservera jusqu'en 2008. 2008 - Rachat par les propriétaires actuels qui ont entrepris de gros travaux pour redonner à ce monument historique tout son éclat d’antan Une action en classement au Patrimoine de l’Isère est en cours.


Qui a construit la Maison Forte, au début du14éme siècle ? nous l’ignorons, mais ce qui est certain, c’est que cet ensemble architectural a été édifié en deux temps, au minimum, une première partie de forme parallélépipédique (un carré presque parfait) comme l’étaient la plupart de ces constructions, la maison forte initiale, édifice militaire situé a proximité dur mur d’enceinte de St Étienne de St Geoirs ( ce mur traversait le parc actuel du sud ouest au nord est), a quoi ressemblait ce bâtiment a l’époque, dieu seul le sait, peut être portait il des créneaux et des mâchicoulis ? Il était probablement, un peu plus élevé. Il est difficile de lire aujourd’hui les traces de ce passé lointain. Des restes de fenêtres à arcature en ogive romane sont encore bien visibles sur les façades, Par ou pénétrait on dans la Maison forte ? Nous n’en avons pas retrouvé, pour l’instant, trace. La seule chose dont nous sommes par contre, certains, c’est que les planchers ont été abaissés, les traces en sont bien visibles a l’intérieur des greniers. Là encore nous avons depuis notre acquisition réfléchi à bien des hypothèses, ci-dessous vous verrez qu’Étienne de FASSION a construit le château jouxtant la maison forte à 1 mètre de celle-ci, ce qui nous conforte dans son intention de la démolir par la suite. En effet, réfléchissons, Comment imaginer une construction avec des murs aussi épais, 1.20 a leur base, les coûts de main d’œuvre, et surtout de matériaux étaient déjà à cette époque très importants, or il eut été plus simple, et surtout moins onéreux, si l’on avait pensé a une simple extension, de construire le château en s’appuyant sur le mur pignon de la maison Forte. Cela n’a pas été ainsi. Alors il est assez simple d’imaginer une suite de circonstances que nous allons essayer de vous décrire ci-dessous :

Tout d’abord fût la Maison forte initiale édifiée, très probablement (l’étude dendrochronologique nous l’a confirmé), de 1335 à 1340. Comment s’est elle retrouvée en possession du seigneur de la Forteresse, Antoine de BONIFACE ? Peut être tout simplement par le biais d’acquisitions foncières. Cet édifice dont la vocation première a été défensive, l’a perdue avec l’arrivée des canons qui permettaient de percer les murailles *. en 1540 ? -Isabelle de Boniface (qui l’avait surement héritée de son père) vend sa maison forte** dite “ du reconnaissant ” au Chevalier Éstienne de Fassion, Sieur de Mantonne., à cette époque, ce dernier, probablement, entame a un mètre de celle-ci, la construction de l’aile Nord qui comprendra 2 tours (l’abattage des arbres pour les poutres de la charpente eut lieu au printemps 1542 nous dit la dendro) et laissera son nom à l’édifice “ Le château de Fassion” Nous pensons que le fait d’avoir construit le second bâtiment à un mètre du 1er, peut laisser à penser, qu’Estienne de FASSION avait pour intention de démolir la Maison Forte initiale, rachetée ainsi que les terres l’entourant à dame isabelle de BONIFACE, mais sa mort en 1556 l’en empêcha.

Il est probable que certaines parties de cet ensemble ont encore reçu des modifications, notamment de charpente et de transformations intérieures, au 17e et au 18e siècle.

Les fenêtres à meneaux, du bâtiment en retour d’angle, datant de l’édification du XVIe, ont été supprimées au 18e siècle, (on savait à cette époque étirer le verre et en faire des vitres assez larges pour pouvoir faire rentrer un maximum de lumière dans les habitations) probablement par la famille paternelle (Louis Joseph BERLIOZ arriére grand père) du Grand compositeur Hector BERLIOZ né 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André. Seules ont été conservées celles de la tour hexagonale et celle du grand salon. Heureusement elles nous sont parvenues dans un bon état de fraîcheur dû à une circonstance fortuite : en effet, une loi promulguant l’imposition des portes et fenêtres, fut créée en 1798, (loi du 4 Frimaire an VII : 24 mars1798) par le Directoire. L'impôt est fixé sans pénétrer dans les maisons, d'après les signes extérieurs de richesse de l'habitation. En ce sens, il fait figure d'impôt idéal, ne taxant que les objets réels visibles sans porter atteinte à la liberté du contribuable dont on ne cherche pas à Connaître les revenus invisibles. Il est acquitté par l'occupant et non par le propriétaire. Elle visait à atteindre la fortune, présumée, des contribuables, en prenant pour base de leurs facultés, l’étendue des locaux qu’ils occupent, tant pour leur habitation, que pour leur commerce et leur industrie, étendue qui a pour signe extérieur le nombre de portes et de fenêtres. Accusé d’avoir favorisé le développement de l’habitat insalubre et la propagation de la tuberculose, l’imposition des portes et fenêtres a été supprimée en 1925. Mais les contribuables de l’époque, qui n’étaient pas stupides, ont préféré murer certaines ouvertures, et notamment les fenêtres a meneaux qui en comportaient quatre, pour échapper à l’impôt, cela a permis, bien malgré eux, de protéger celles-ci des intempéries, d’où leur bon état, quand nous les avons dégagées. Un autre mystère nous avait intrigué, des notre prise de possession des lieux en 2007, pourquoi diable avait on abaissé les niveaux de la maison forte ? Incendie ?, aucune traces Dégâts des eaux ?, pas de traces Petit à petit, au fil de nos travaux et de nos réflexions, le jour se fit. Nous avons vu précédemment qu’Estienne de FASSION avait entrepris de construire son « château » et ce, peu de temps après son achat de la Maison Forte en 1540 À l’évidence, pour une famille riche et noble, une modeste MAISON FORTE ne présentait pas beaucoup d’éclat et d’intérêt, d’où la décision de la démolir après avoir édifié son château. Comme écrit précédemment, Estienne n’eut pas le loisir de le faire, ayant été fauché, par la mort, en 1556, (il profita de son château peu de temps en fait, une 15ne d’années, tout au plus) Ayant légué sa propriété a son confident et ami le prieur de St Étienne de St Geoirs, Guigues CHALAN, l’histoire se fait alors discrète sur les successeurs de ce dernier, mais il est fort probable que vu l’état des finances du clergé de province, Guigues s’en sépara rapidement. Qui l’a racheta ? (Enfin le château et la maison forte) Se succédèrent alors au cours des siècles suivants, La Famille du baron Étienne de PONAT, La famille de BARRAL (il était conseiller au parlement de Grenoble) Puis au cours du XVIIIe siècle, nous voyons apparaître dans les archives, la famille BERLIOZ, Joseph, le trisaïeul, bourgeois, marchand, consul moderne, du très célèbre compositeur Hector BERLIOZ, acheta le domaine en 1750 (joseph est né en 1700 et décédé en 1779) il avait 50 ans Ils conserveront le château jusqu’en 1840 Mais revenons un peu a nos moutons, si l’on peut dire, il est possible que ce soient les BERLIOZ qui aient fait faire des travaux d’agrandissements, visant a relier les deux bâtiments séparés de seulement, nous l’avons vu, 1 mètre. Ou bien ces transformations ont-elles eu lieu plus tôt, au XVIIe, personnellement nous ne le croyons pas. On demanda donc aux maçons de pratiquer une ouverture dans le pignon sud du château, et de même dans le pignon nord de la maison forte. Afin de pouvoir passer de l’une a l’autre Surprise, grosse surprise, les ouvriers se retrouvèrent travaillant dans le château sur le plancher du grenier après le percement, avec le plancher correspondant de la maison forte a la hauteur…des yeux. Que faire ? Et bien le plus simple et le moins couteux, on va abaisser tous les planchers et les mettre au même niveau que ceux du château. Le sol du grenier fût donc abaissé d’environ 1 m On en profitera également pour, cédant a la mode de l’époque, ôter les jolies tomettes rectangulaires qui pavaient, pièces de réception et chambres, et les remplacer par du parquet point de Hongrie, plus mode (pas de petites économies, tout pour l’apparence, celui-ci fut fait en sapin) ces tomettes ont été retrouvées utilisées en pavement dans…les greniers. Les belles pièces aux magnifiques plafonds « a la française » en chêne, furent cloisonnées afin d’en faire plusieurs a l’intérieur. Les grandes cheminées monumentales de l’époque Gothique furent démolies (il n’en reste aucune, malheureusement) L’on déposa aussi les meneaux des chambres pour les remplacer par de grandes fenêtres vitrées, si typiques de l’époque classique, qui laissaient rentrer plus abondamment la lumière. Bref, de l’orgueilleux château d’Estienne, du début du XVIe, que restait-il ?

A PROPOS des PLANCHERS Du Moyen Âge à la fin du XVIe siècle, les habitants vivaient dans les mêmes pièces que leurs animaux familiers. Les sols devaient donc pouvoir être récurés à grande eau. C'est la raison pour laquelle, les grandes salles voûtées des châteaux étaient généralement dallées de pierre. À l'époque, les planchers en bois étaient réservés quant à eux aux estrades ou aux marchepieds marquant ainsi le rang social entre les classes de la population. Les planchers étaient d'ailleurs souvent recouverts de tapis d'ornement. Ce n'est que très progressivement que les sols des étages supérieurs des différentes habitations, passèrent des carreaux en terre cuite, au plancher en bois. Tout d'abord composés de planches juxtaposées à joints vifs ou à feuillures puis refendus sur la largeur de 5 ou 7 pouces, les planchers sont fixées dans un premier temps sur des solives à l'aide de clous forgés apparents. Ce type de pose dite "Pose de parquet clouée" a duré jusqu'au milieu du XVIIe siècle; Les lames étant bien entendu rabotées sur place. On commence aussi à trouver du plancher assemblé par rainure et languette. Il est posé à l'anglaise, c'est-à-dire que les longueurs sont mélangées. Les lames ont quant à elles, différentes longueurs et sont placées de manière aléatoire; Ce qui se fait toujours de nos jours. Au XVIIe siècle on découvre aussi des lames de plancher posées selon différents motifs comme le "Point de Hongrie". Cette technique est plus contraignante car on doit respecter une largeur de travée précise ainsi qu'une découpe précise à 45° des lames sans parler des contraintes esthétiques...

Aux ADI, voir l'Inventaire dit Marcellier, pour le mandement de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs

les données ci-dessous, provenant du mémoire de S. Guilin :

1545 : Isabelle de Boniface vend sa maison forte à Étienne de Fassion (Inv. Marcellier ???) 1549 : Reconnaissance par Éstienne de Fassion à Saint-Étienne, en la “maison forte du dit reconnaissant” (réf : ADI 2 E 995, terrier du XVIe siècle) 31 juillet 1556 : testament d'Éstienne de Fassion, chevalier du lieu et ville de Saint-Étienne de Saint Geoirs, habitant au Touvet au-dessus de Grenoble. Il donne et lègue son habitation à Guigues Chalan. Acte passé dans la maison forte à Saint-Étienne de Saint Geoirs, “dans la chambre au-dessus de la cave” (réf : BM Grenoble, fonds Chenavaz, CH 104.)

  • Au début du XIVe siècle, on assiste en effet, en Europe au déploiement de pièces d’artillerie. Cette artillerie primitive, en usage dans la guerre de siège dès le milieu du XVIe siècle était en réalité peu efficace Le projectile de pierre éclatant à l’impact, son effet était plutôt d’ordre psychologique et sûrement moins efficace que les projectiles envoyés par les catapultes. La fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle sont particulièrement riches au niveau des innovations technologiques

Enquête Delphinale de 1339

En Grésivaudan, en 1339, une vaste enquête est réalisée à la demande d'Humbert II ; Humbert II projette de céder ses États du Dauphiné au pape Benoît XII, et la contre-enquête menée par les représentants du pape, la plus précise, recense 40 châteaux et 202 maisons fortes .Dans cette contre-enquête 21 familles nobles, ou se prétendant telles, ne possédant pas de maison forte sont tenues pour négligeables : « XXI foci nobilium vel se gerentium pro nobilibus non habentium domos fortes ».
  • Au XIVe siècle, le modèle le plus courant de maisons fortes se présente sous la forme d'une maison-tour (La maison-tour est un type d'habitat médiéval De plan quadrangulaire divisée en quatre niveaux. Ces tours peuvent être trouvées en grand nombre dans les villes en Italie, où elles sont appelées Casatorre ou simplement Torre en Toscane. Elles forment aussi la base de nombreux châteaux d'Écosse, où l'on parle de tower-house. En Italie, elles étaient initialement fortifiées lors de leur apparition au Xe siècle puis elles perdirent leur rôle défensif, les attributs militaires symbolisant alors la puissance de leurs propriétaires. En Écosse au contraire, les châteaux sont fréquemment développés autour de la maison-tour, ajoutant donc de nombreux bâtiments et défenses.)

Les derniers travaux effectués sur cet ancien bailliage du Dauphiné ont permis de recenser 65 châteaux et 235 maisons fortes mentionnés par les textes. 154 maisons fortes ont pu être localisées sur le terrain. Parmi 58 sites, 38 correspondent à une maison forte avec tour, 20 autres en sont dépourvues et appartiennent pour la plupart à une période de fortification tardive

  • Louis DE BARRAL, capitaine châtelain de Voiron (Quand les seigneurs n'occupent pas tous les châteaux forts qu'ils tiennent en fief, ils y mettent un capitaine châtelain.)
le 14 janvier 1570, fut nommé, par lettres patentes du 3 avril de la même année, commandant dans les mêmes ville et château. Il fut aussi nommé, le 6 juillet suivant, capitaine des gens de pied, qu'il eut ordre d'assembler en plus grand nombre qu'il lui serait possible, et dont il eut le commandement, en considération de son expérience et de ses services. Enfin, le 30 novembre 1597, il fut créé lieutenant provincial des mines et minières du Lyonnais, Forez, Beaujolais et Bourbonnais. Il avait épousé, le 25 février 1565, Anne de Chambarand, d'une noble et ancienne race, sœur de François de Chambarand, écuyer, homme d'armes de la compagnie du seigneur de Boissac, et fille de Claude de Chambarand et de Claude de Ponchon. Il eut de ce mariage :

- Ennemond, décédé à Carmagnolle, au delà des monts ou il commandait la compagnie du sieur de Presseing ; - Claude, écuyer, capitaine-châtelain du mandement de Voiron, gouverneur du château d'Entremont, et de la garnison qui était entretenue dans le comté ; - Gaspard, qui suit.

Gaspard DE BARRAL, maître des requêtes de la reine-mère le 31 mai 1649, avait épousé, le 13 novembre 1621, demoiselle Hélène de Chaste-de-Gessan-de-Clermont Cousine germaine d'Annet de Chaste-de-Gessan, grand-maître de l'ordre de Malte, fille de noble Jean de Chaste-de-Gessan, et de Pernette de Sallignon. Il testa le 22 mai 1667, et laissa : François, qui suit ; Claude, tué au siège de Turin, au service de S.M. Louis-Benoît, capitaine d'infanterie, puis gouverneur du château de Culan, tué à la tête de sa compagnie au siège de Montrond.

LES HALLESHaut lieu de la vie du centre bourg de St Étienne de St Geoirs, abritant une partie du marché hebdomadaire, permettant des expositions diverses, des fêtes et animations variées. Les Halles actuelles furent construites suite à la démolition de l'ancien hôtel de ville en 1889. Elles se caractérisent par une ossature en fer peu répandue à l'époque. Avant cela, cette place ne représentait que la moitié de la surface actuelle, c'était la place du marché royal.

* Noms des portes de St Étienne de St Geoirs

Porte de Varanin à l’est Porte de Bressieux à l’ouest Porte neuve au nord Porte de St Geoirs au sud

Maison forte de VARANIN maison maternelle de Louis Mandrin (XVIe). Elle gardait la porte Est de St Étienne de St Geoirs. Cette demeure était celle de la mère de Mandrin, lieu de son enfance. Elle fut construite vers la fin du XVe siècle. Cette demeure féodale, style renaissance, comporte 2 tours donnant sur la place Mandrin un mâchicoulis défendant la cour et des fenêtres à meneaux. Sa structure architecturale en pierres roulées est largement conservée. Elle était implantée sur les remparts et commandait la porte est du village vers grenoble. Patrimoine historique, Maison, XVIe siècle

HISTOIRE GENEALOGIQUE DES FAMILLES 1680 PAR GUY ALLARD CONSEILLER DU ROY Tome III

« On y retrouve les tons communément adoptés aux XIV et XVe siècles : tons : gris, gris vert, vert clair et rose avec quelques touches plus accentuées d’ocre et de brun » in bulletin d’archéologie de la Drôme


Le Capitaine Châtelain - Pouvoirs militaires et de protection La première mission du Capitaine Châtelain est d'assurer un secours pour les habitants d'alentour, menacés constamment d'incursions de bandes indisciplinées, parfois dirigées par des seigneurs voisins, à l'affût de pillages, de rapines et de vols. Prêtaient alors main-forte au Capitaine Châtelain, les petits Seigneurs tenant de lui leur domaine en fief ou arrière fief: - Guet au Château Le Capitaine Châtelain n'a pas en permanence de corps constitué de défenseurs; il fait tout naturellement appel aux habitants du voisinage, pour la garde du château - Pouvoirs judiciaires Le Capitaine Châtelain possède le droit de justice (haute) - pour les crimes, (moyenne) - pour les délits, (basse) - pour les peccadilles - sur la plupart des communes de la Châtellenie. - Garde des récoltes ou blairie Le Capitaine Châtelain avait la charge de protéger les récoltes à la fois contre les exactions des particuliers, contre les vols, contre les dégâts causés par les animaux et les oiseaux. Pour cela, il confiait au plus offrant le soin de procéder à la garde contre une redevance que le blayer récupérait sur les bénéficiaires de sa garde. - Collecteur d'impôts C'est sans doute sa principale activité. Il existe un droit de bichenage ( Bichet: ancienne mesure de capacité pour blé et autres grains), qui permettait la perception en nature d'une quantité de céréales proportionnelle à l'importance de la mesure vendue. En étaient quittes gens d'églises, nobles et bourgeois. On paie pour ce qu'on achète, on paie pour ce qu'on vend: cuirs, drap, toile, futaille de bois, verre, pierres de forge, etc. ... - Autres droits seigneuriaux •Four banal. Les habitants doivent y faire cuire leur pain moyennant une redevance (droit de fournage). •Vente d'herbe. Le Capitaine Châtelain possédait des prés, dont il vendait l'herbe au plus offrant et que les habitants, "hommes de mondit Seigneur, doivent faucher, fener et charroyer....". •Droit de pontenage. On payait pour traverser (passer) le fleuve ou la rivière •Mesures. Il n'existait pas de redevances pour les mesures à vin, mais à l’occasion de la foire le Capitaine Châtelain et son lieutenant se font apporter les mesures de toutes les tavernes pour les vérifier et appliquer des amendes à discrétion. •La toise, impôt appliqué en proportion de la façade (habitation ou commerce) sur la grande rue •La taille, impôt direct réparti annuellement et payable chaque année à la Saint Martin d'hiver. •La taille en avoine, aux mêmes dates chaque contribuable devait verser une certaine quantité d'avoine. Ceux qui payaient la taille devaient chacun une géline, une corvée toutes les fois qu'ils étaient requis pour les ouvrages du château, de la halle et du four, avec chars, chevaux et bœufs. •Le cens, sorte d'impôt foncier payable à la Saint Martin, cens en argent, en seigle, en avoine ou en trousses (bottes de foin). •Les lods, droits de mutation à chaque vente ou échange de propriété, dus au Capitaine Châtelain •Confiscation des épaves, droit au Capitaine Châtelain Les châtelains sont des administrateurs féodaux territoriaux, chargés de faire prévaloir les prérogatives du monarque (droits banaux) sur celles des autres catégories, nobles et gens d'Église. La châtellenie est donc une évolution de l'organisation féodale vers une organisation homogène pré-étatique. Apparus au XIIe siècle, ils virent leurs attributions renforcées. Ils sont les agents du pouvoir dans le ressort de leur territoire, la châtellenie ou mandement comprenant généralement une demi-douzaine de paroisses. Ils résident dans les châteaux du monarque ou dans les nouvelles forteresses acquises ou construites. Il est parfois le seigneur banal (local) laissé dans sa demeure après avoir vendu son fief au monarque, ou lui avoir fait hommage. Il est le plus souvent un vassal nommé par le souverain et changeant de siège au bout de quelques années. Cet office a souvent été occupé par les cadets des grandes familles ou bien par la petite noblesse locale. Le châtelain est « l'homme à tout faire » de l'administration féodale. Cet officier, comtal ou princier, est nommé et rémunéré. Sa charge est révocable et déplaçable. Il exerce l’ensemble des droits par délégation, militaire et judiciaire. - Droits militaires : Sa fonction première est d’être le gardien du château, il veille à l'entretien de la place-forte, conserve les armes et commande la petite garnison. - Droits économiques : Il surveille l'exploitation des terres privées du monarque et en recueille les produits : céréales, vin, bétail qu'il entrepose avant de les vendre à des particuliers ou de les livrer au souverain. Il perçoit aussi le montant des diverses locations. Il perçoit les taxes des péages sur les ponts et certaines routes, ainsi que les amendes. Il tient la comptabilité et doit présenter régulièrement ses comptes; les comptes de châtellenie, sur des rouleaux de feuilles de parchemin, cousues bout à bout. - Droits judiciaires : Il exerce au nom du souverain la « basse justice » réprimant les infractions mineures, le plus souvent d'amendes mais aussi de quelques jours de prison. Le châtelain dispose d'agents subalternes : « vice-châtelain », « lieutenant », « métral » chargé d'une métralie, subdivision de la châtellenie et le « curial », chargé des attributions fiscales et faisant rentrer le produit des amendes et des revenus. Les châtellenies sont regroupées en baillages ou « provinces », dirigés par un bailli qui est chargé de superviser l'action des châtelains et de convoquer en cas de besoin le « ban », contingent de soldats fourni par les vassaux et en cas de nécessité la réserve de l'arrière-ban.


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Fassion de Wikipédia en français (auteurs)

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