Chapelle de Gabet

Chapelle de Gabet
Chapelle de Gabet
280px
Présentation
Culte Catholique
Type église paroissiale
Rattaché à Diocèse d'Avignon
Début de la construction XIXe siècle
Style(s) dominant(s) Néo classique
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Ville Orange
Coordonnées 44° 08′ 46″ N 4° 44′ 44″ E / 44.146200, 4.74545444° 08′ 46″ Nord
       4° 44′ 44″ Est
/ 44.146200, 4.745454
  

La Chapelle de GABET est le lieu de sépulture des 32 Bienheureuses Martyres d’Orange et de leurs 300 autres Compagnons dont 36 prêtres et religieux.

Sommaire

Historique[1]

Cette chapelle est due à la générosité de M. Pierre Millet, de Gabet, qui la fit construire en 1832, sur les fosses où les victimes de 1794 avaient été jetées pêle-mêle recouvertes de chaux vive. C’était sous le règne de la Terreur. À Paris Robespierre dictait ses lois à la convention nationale et Maigret, son digne représentant, les faisait exécuter dans nos contrées. Il avait fait 63 victimes à Bédoin, 47 à Avignon, il en voulait 10.000 à Orange. Le tribunal qu’il y avait établi, sous le nom de Commission Populaire, siégea du 19 juin au 4 août ; il tint 44 Séances, rendit 595 jugements, prononça 147 acquittements, condamna 116 prévenus à la prison et 332 à la peine de mort. Parmi ces derniers, 36 Prêtres ou Religieux de divers ordres, 32 Religieuses, et 264 autres personnes appartenant à toutes les Classes de la société, 43 cultivateurs ou journaliers, 13 cordonniers, 12 femmes dont 6 veuves, 11 ouvriers de soie, 3 cardeurs de laine, 6 orfèvres, 6 charpentiers, menuisiers ou charrons, 5 aubergistes, 5 tailleurs, 5 maçons, 3 boulangers, 3 Maréchaux-ferrants, 2 bouchers, 2 chapeliers, 2 cordiers, 2 meuniers, 2 selliers, 2 couturières, des représentants de tous les métiers, fondeurs, foulonniers, messagers, pâtissiers, quincailliers, faillandiers, vanniers, relieurs, revendeurs, commis ou domestiques, tous coupables de tenir à leur religion ou de manquer d’enthousiasme pour la république. C’est ainsi que la Révolution aimait le Peuple et travaillait pour son plus grand bonheur. Avant d’être jugées, les Victimes furent d’abord détenues, pendant un temps plus ou moins long, dans les 6 différentes prisons établies à Orange pour les recevoir :

1° La prison du cirque ; le Théâtre romain 2° La prison des Dames ; le Tribunal actuel 3° La prison de la Cure ; Place du Cloître attenante à la cathédrale 4° La prison des Chièzes ; maison des Pères Gardistes 5° La prison de la Baronne de Saunier  6° La prison des Cordeliers ; l’Église Saint-Florent

Chaque jour, à 9 heures, à partir du 19 juin, les prévenus qui devaient comparaître étaient conduits au Tribunal, siégeant dans l’Église de l’ancien collège des Pères Saint Jean, vaste édifice carré, dont la chapelle actuelle occupe à peine la moitié. La séance durait ordinairement jusqu’à 3 heures. Les victimes condamnées à mort étaient enfermées dans le cirque, en attendant l’heure marquée par les exécutions. À 6 heures, on les conduisait au haut du cours Saint Martin (Cours A.Briand) où était la guillotine. À mesure qu’elles sortaient de la rue de Tourre, deux prêtres cachés derrière un rideau, à une des fenêtres de la dernière maison à droite, et qui les voyaient venir de la Place actuelle du Tribunal leur donnait une suprême absolution. Ces deux prêtres courageux étaient M. Boussier curé d’Orange, et le Père Thomas, ancien capucin ; ils avaient aussi réussi souvent à leur porter la sainte communion dans la prison. Quand toutes les têtes étaient tombées (environ une dizaine par jour), on les jetait avec les corps dans un tombereau et on les amenait à Gabet en suivant le chemin du Plan de Meyne qui y aboutit directement. Ni prêtre, ni cérémonie d’aucune sorte n’accompagnaient ces lugubres convois. On avait creusé 7 fosses pouvant contenir chacune 100 cadavres. Les trois premières ayant été remplies du 19 juin au 26 juillet, on alla à partir du 27, continuer les inhumations dans la septième à 120 mètres plus loin. Cela fait une trentaine de victimes, les dernières, qui reposent à cet endroit écarté. À peine la chute de Robespierre eut-elle fait cesser les massacres, que des rassemblements nombreux se formèrent à Gabet, d’abord pendant la nuit, puis en plein jour, principalement à l’époque de la Toussaint et pendant l’octave des morts ; on priait, on pleurait, mais on se sentait renaître à la liberté. Le nouveau Conseil Municipal nommé par Goupillard, Représentant du peuple à la place du farouche Maigret adressa à la Convention, une protestation éloquente et indignée pour dénoncer comme elles le méritaient les injustices et les atrocités de la Commission Populaire. L’état major de la Garde Nationale fit de même. Tous proclamaient bien haut que ni eux ni leurs concitoyens n’avaient été pour rien dans l’établissement de l’infâme tribunal, ni dans les affreux massacres dont leur ville avait été, bien malgré eux, le théâtre ; qu’ils n’avaient subi qu’en frémissant de honte et d’indignation l’affront que leur avait infligé le Comité de salut public de Paris. L’honneur des Orangeois était sauf. Ceux, en très petit nombre, qui avaient été forcés de prêter leur concours à ces douloureux évènements, se rétractèrent et signèrent les actes officiels qui les réprouvaient. À peine un an après, le 15 août 1795, toutes les municipalités du District vinrent s’unir à celle d’Orange, et inaugurèrent de concert, sur l’emplacement même de la guillotine, une pyramide qui devait transmettre à la postérité leurs sentiments d’unanime réprobation. En 1824, ce monument fut remplacé par un autre plus grandiose où l’on se proposait d’enfermer les restes des 332 Victimes ; mais ce projet ne fut jamais réalisé ; le monument lui-même n’eut qu’une durée éphémère ; il était réservé à M. Pierre Millet de concevoir et de réaliser à ses frais l’idée de celui que nous avons sous nos yeux. M. Pierre Millet avait cherché dès le lendemain de la Terreur, à se rendre acquéreur du domaine de la Plane. Il y parvint en 1799. Il veilla constamment depuis lors que le coin de terre qui avait du sang des Martyrs fût respecté. Il ne souffrit jamais qu’on le cultivât. En 1832, il fit construire la Chapelle. L’inondation de 1840 ayant effacé la trace de l’enceinte réservée, il la fit rétablir en l’entourant de cyprès dont quelques-uns vivent encore. Des prêtres espagnols que la Révolution obligeait à quitter leur patrie vinrent se réfugier chez lui, ils dirent la messe ici pendant longtemps. Le clergé paroissial y vint aussi quelquefois à l’époque des travaux plus pressants de la campagne. Il y donna même, en 1860, avec le concours des R. Pères Gardistes, les exercices d’une mission qui fit très grand bien aux habitants de ce quartier. Beaucoup s’en souviennent encore. Aux environs de 1900, la Chapelle menaçant ruine, on cessa d’y célébrer la messe durant quelques années. Elle a été restaurée en 1909 par souscription et rendue au culte le 12 octobre.

Elle fut également restaurée en 1972 par souscription lancée par Marcelle et Jean Poulin.

Description

Intérieur

Extérieur

Notes et références

  1. D'après l'association des amis de la chapelle de Gabet

Annexes

Bibliographie

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chapelle de Gabet de Wikipédia en français (auteurs)

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