- Championnat du monde de snooker 2011
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Infobox compétition sportive Championnat du monde de snooker Sport Snooker Organisateur(s) WPBSA Édition 2011 Catégorie Tournoi Ranking Lieu Sheffield (GBR) Date du 16 avril 2011
au 2 mai 2011Participants 32 Dotation £1,111,000
£250,000 (vainqueur)Site(s) Crucible Theatre Palmarès Tenant du titre Neil Robertson Vainqueur John Higgins Finaliste Judd Trump Chronologie des compétitions Championnat du monde de snooker 2010 Championnat du monde de snooker 2012 modifier Le championnat du monde de snooker 2011 a lieu du 16 avril au 2 mai au Crucible Theatre de Sheffield.
Sommaire
Prix
Gagnant : 250 000 £
Finaliste : 125 000 £
Demi-finalistes : 52 000 £
8e de finalistes : 24 050 £
16e de finalistes : 16 000 £
32e de finalistes : 12 000 £
Quatrième tour de qualification : 8 200 £
Troisième tour de qualification : 4 600 £Meilleur break en qualifications : 1 000 £
Meilleur break télévisé : 10 000 £Maximum break en qualifications : 5 000 £
Maximum break télévisé : 147 000 £Tableau
1er Tour 2nd Tour Quart de Finales Demi-Finales 1/16es de finale
au meilleur des 19 frames1/8es de finale
au meilleur des 25 frames1/4 de finale
au meilleur des 25 frames1/2 finales
au meilleur des 33 frames16 avril Neil Robertson (1) 8 Judd Trump 10 Judd Trump 13 19 & 20 avril Martin Gould 6 Marco Fu (16) 8 Martin Gould 10 Judd Trump 13 19 & 20 avril Graeme Dott (9) 5 Graeme Dott (9) 10 Mark King 7 Graeme Dott (9) 13 16 & 17 avril Allister Carter (8) 11 Allister Carter (8) 10 Dave Harold 3 Judd Trump 17 17 & 18 avril Ding Junhui (5) 15 Ding Junhui (5) 10 Jamie Burnett 2 Ding Junhui (5) 13 18 & 19 avril Stuart Bingham 12 Peter Ebdon (12) 8 Stuart Bingham 10 Ding Junhui (5) 13 17 & 18 avril Mark Selby (4) 10 Stephen Hendry (13) 10 Joe Perry 9 Stephen Hendry (13) 4 20 & 21 avril Mark Selby (4) 13 Mark Selby (4) 10 Jimmy Robertson 1 16 & 17 avril Mark J. Williams (3) 10 Ryan Day 5 Mark J. Williams (3) 13 16 & 17 avril Jamie Cope (14) 4 Jamie Cope (14) 10 Andrew Pagett 7 Mark J. Williams (3) 13 19 & 20 avril Mark Allen (11) 5 Mark Allen (11) 10 Matthew Stevens 9 Mark Allen (11) 13 18 avril Barry Hawkins 12 Stephen Maguire (6) 9 Barry Hawkins 10 Mark J. Williams (3) 14 16 & 17 avril John Higgins (2) 17 Shaun Murphy (7) 10 Marcus Campbell 1 Shaun Murphy (7) 10 17 & 18 avril Ronnie O'Sullivan (10) 13 Ronnie O'Sullivan (10) 10 Dominic Dale 2 Ronnie O'Sullivan (10) 10 18 & 19 avril John Higgins (2) 13 Ricky Walden (15) 6 Rory McLeod 10 Rory McLeod 7 20 & 21 avril John Higgins (2) 13 John Higgins (2) 10 Stephen Lee 5 Final (au meilleur des 35 frames)
Crucible Theatre, Sheffield
Arbitre : Jan VerhaasJudd Trump 15 - 18 John Higgins 3
104Centuries
Meilleur break1
113John Higgins remporte le championnat du monde de snooker 2011. Premier tour
Neil Robertson 8 - 10 Judd Trump Judd Trump remporte ce duel de jeunes prodiges. Le champion du monde en titre est éliminé dès le premier tour à la surprise générale.
Marco Fu 8 - 10 Martin Gould Martin Gould Surprend Marco Fu dans un match très disputé. Gould n'a pourtant construit aucun century au cours de la partie.
Graeme Dott 10 - 7 Mark King Mark King signe un break de 138 mais Dott, trois fois finaliste au Crucible Theater se montre finalement plus solide pour l'emporter.
Allister Carter 10 - 3 Dave Harold Ali Carter survole ce premier tour en infligeant une cuisante défaite à Dave Harold. La tête de série no 8 fait forte impression.
Ding Junhui 10 - 2 Jamie Burnett L'impitoyable Ding Junhui n'a fait qu'une bouchée de l'écossais Burnett, et confirme son statut d'outsider de premier ordre.
Peter Ebdon 8 - 10 Stuart Bingham Bingham crée la surprise en sortant Peter Ebdon, champion du monde 2002. Il aura fort à faire au second tour face au chinois Ding Junhui.
Stephen Hendry 10 - 9 Joe Perry Des sueurs froides au programme pour Stephen Hendry, qui échappe de justesse au piège tendu par Joe Perry en manche décisive.
Mark Selby 10 - 1 Jimmy Robertson Match à sens unique entre Selby, l'un des favoris du tournoi et Jimmy Robertson, qui faisait sa première apparition dans le tableau final.
Mark Williams 10 - 5 Ryan Day Mark Williams sort vainqueur de ce duel 100% gallois, sans forcer face à un adversaire parfois brouillon dans la construction de ses breaks.
Jamie Cope 10 - 7 Andrew Pagett Ca passe pour la tête de série no 14 face au "débutant" Andrew Pagett, sur un score plus serré qu'on aurait pû l'espérer.
Mark Allen 10 - 9 Matthew Stevens Mark Allen aura hérité d'un sérieux client pour son premier tour. Plus solide, il l'emporte en manche décisive face à Matthew Stevens.
Stephen Maguire 9 - 10 Barry Hawkins En pleine période de doute, Maguire ne sort la tête de l'eau que par intermittence contre un Barry Hawkins très moyen, et finit par céder.
Shaun Murphy 10 - 1 Marcus Campbell L'anglais Shaun Murphy étouffe un Marcus Campbell condamné à faire de la chaise d'un bout à l'autre de la partie.
Ronnie O'Sullivan 10 - 2 Dominic Dale Le niveau de jeu de Ronnie O'Sullivan semble revenir à son zénith. De bonne augure avant d'affronter un Shaun Murphy très en forme.
Ricky Walden 6 - 10 Rory McLeod Victoire tranquille de Rory McLeod dans un match sans century. Il lui faudra élever son niveau de jeu pour rivaliser avec John Higgins.
John Higgins 10 - 5 Stephen Lee Le vétéran John Higgins, no 1 mondial signe 4 centuries pour éliminer Stephen Lee dans un match parfaitement maîtrisé sur le plan tactique.
Deuxième tour
Judd Trump 13 - 6 Martin Gould Âgé de seulement 21 ans, Judd Trump montre déjà les qualités d'un joueur expérimenté pour se défaire d'un Martin Gould qui aura vécu d'expédients tout au long du match. Les qualités d'empochage du jeune Anglais ont fait la différence face à un adversaire appliqué, mais qui n'a pu se reposer sur aucune erreur de Trump. Déjà vainqueur de l'Open de Chine 2011 face à Mark Selby, Trump est à juste titre considéré comme l'un des favoris du championnat. Après sa victoire, Trump déclarera qu'il se sent suffisamment fort pour gagner le tournoi[1].
Graeme Dott 13 - 11 Allister Carter Graeme Dott peut pousser un cri de soulagement après avoir empoché la dernière bille noire pour éliminer, 59-52 dans la 24e manche, l'Anglais Allister Carter. Malchanceux et imprécis, Dott concède le match nul 8-8 après deux premières sessions marquées par une crispation palpable. Dott se libère en troisième session, pour faire plier un Carter pourtant impérial en défense, en parvenant à rendre de la fluidité à son jeu. Ali Carter peut nourrir des regrets, mais se montre beau joueur malgré tout[2].
Ding Junhui 13 - 12 Stuart Bingham Les regrets vont hanter Stuart Bingham, qui aura mené la partie de bout en bout avant de voir la victoire soufflée par un Ding Junhui des grands jours. Mené 12-9, le champion chinois a sorti le grand jeu (3 demi-centuries et 1 century) pour revenir et dépasser Bingham dans la manche décisive. L'anglais n'aura pas saisi sa chance d'achever Ding lors de la 24e manche. Mené 55-30 dans la dernière manche, Bingham perd la bataille défensive et livre une bille rouge à Ding Junhui qui s'impose.
Stephen Hendry 4 - 13 Mark Selby Face à ce qui n'aura été que l'ombre du septuple champion du monde, Mark Selby n'a montré aucune faille pour l'emporter très largement. Auteur de 6 century breaks, soit un nouveau record en une seule partie, Selby confirme sa très grande forme du moment. Il n'a laissé que 5 frames à ses deux adversaires lors du championnat, repoussant un Hendry très maladroit à 7-1 dès la première session. Le rythme rapide et spectaculaire imposé par Selby s'est doublé d'une performance défensive de premier ordre. Hors-score dans la 16e frame, Selby est parvenu à renverser la tendance pour l'emporter.
Mark Williams 13 - 4 Jamie Cope Mark Williams ne fait pas de bruit, mais sa victoire face à l'Anglais Cope ne passera pas inaperçue. Si de son propre aveu, il doit davantage sa victoire aux erreurs de son adversaire qu'à son propre niveau de jeu[3], il est bel et bien de retour en quarts de finale d'un championnat du monde, après 5 ans d'absence et une chute à la 47e place mondiale. Revenu au troisième rang, une victoire pourrait même lui accorder la place de no 1. Ses adversaires sont prévenus.
Mark Allen 13 - 12 Barry Hawkins Mark Allen peut souffler. Largement en tête à l'issue des deux premières sessions, il semblait s'acheminer sans difficulté vers un quart de finale contre le Gallois Mark Williams. C'était sans compter sur le retour de Barry Hawkins, mené 12-9, qui allait égaliser à 12-12 et forcer Allen à jouer une manche décisive. Incroyable de solidité tant en défense qu'en attaque, l'anglais paraissait avoir pris l'ascendant, mais un raté lors de l'ouverture de la manche décisive permit à Mark Allen de prendre la main, et de ne plus la lâcher. Construisant son break autour de la bille noire, le public du Crucible Theater a longtemps cru voir un futur 147, mais Allen ne put aller plus loin que 96.
Shaun Murphy 10 - 13 Ronnie O'Sullivan Ronnie O'Sullivan s'offre la tête de série no 7 dans un match au niveau de jeu très inégal. Confortablement installé en tête dès la fin de la première session, Rocket Ronnie n'a cessé de creuser l'écart pour finalement s'offrir, grâce à un break de 119, une première manche de match à 12-8, avant de passer du sublime au ridicule : en contrôle dans cette 21e frame, il s'effondra sur deux billes rouges faciles et permit à Murphy de revenir à 12-10. Malgré sa nervosité, Ronnie O'Sullivan parvint à conclure sur un break de 71.
Rory McLeod 7 - 13 John Higgins John Higgins poursuit sa route. Contre un Rory McLeod brouillon, incapable de produire le moindre demi-century, le no 1 mondial s'impose logiquement malgré un niveau de jeu indigne de ses capacités. Quelques fulgurances offensives, et un jeu de défense assez solide qui a coûté 80 points de pénalité à McLeod en première session, ont montré que son vrai niveau n'était jamais loin, et lui ont permis de creuser l'écart en fin de deuxième session. Malgré tout, Higgins semble un cran en-dessous de Mark Selby, Judd Trump ou Mark Williams.
Quarts de finale
Judd Trump 13 - 5 Graeme Dott Le jeune Judd Trump continue son parcours sans faute dans ce championnat du monde en faisant chuter sur un score sans appel le champion du monde 2006. Les errances tactiques de l'Écossais, aperçues au cours de sa rencontre avec Ali Carter, lui auront coûté beaucoup face à un adversaire nettement plus rigoureux lors de ses passages à la table. La révélation de l'année 2011 accède pour la première fois à une demi-finale pour sa deuxième apparition dans des championnats du monde.
Ding Junhui 13 - 10 Mark Selby Ding Junhui poursuit l'hécatombe anglaise en remportant le dernier quart de finale au programme. Ding, impressionnant de maîtrise, menait 10-6 après deux premières sessions remportées 5-3 chacune, avant de voir un retour fulgurant de Selby à 10-10. La confiance engrangée par celui-ci et le public entièrement acquis à sa cause n'ont cependant pas troublé la mécanique du Chinois, imperturbable, qui aura répondu aux 4 frames consécutives de Selby par 3 frames d'affilée pour terminer la partie. Ding Junhui se qualifie pour sa première demi-finale au Crucible Theatre où il affrontera Judd Trump, l'épouvantail de la compétition.
Mark Williams 13 - 5 Mark Allen Mark Williams continue sa promenade de santé. Malgré une première session disputée (5-3), le Gallois parvient à retourner 3 frames durant lesquelles Allen avait marqué un demi-century, établissant les bases de sa domination pour l'ensemble du match. Les deux sessions suivantes sont à sens unique (6-2 ; 2-0) et Mark Williams se qualifie sans difficulté pour les demi-finales, un stade qu'il n'a plus atteint depuis 2003[4]. De retour au plus haut niveau, Mark Williams prétend ne pas être sous pression.
Ronnie O'Sullivan 10 - 13 John Higgins John Higgins s'impose au terme d'un quart de finale de haute volée. Les deux hommes se sont rendus coup pour coup, prenant tour à tour l'avantage mais revenant à égalité en fin de sessions (4-4, puis 8-8). Higgins, revenu d'un déficit de 3 frames en 2e session, a encore élevé son niveau de jeu pour dompter O'Sullivan dans la 3e, menant 12-9 avant de conclure dans la 23e manche malgré sa nervosité. La no 1 mondial a rassuré sur son niveau de jeu. O'Sullivan achève une saison en demi-teinte sur un bon quart de finale.
Demi-finales
Judd Trump 17 - 15 Ding Junhui SS : Score de la session ; SC : Score cumulé ; Entre parenthèses les centuries et demi-centuries éventuels.
- Session 1 :
Le match débute sur les chapeaux de roue, Ding Junhui remportant la première frame avec un century de 102, auquel Trump réplique par un 110 dans la frame suivante. Les frames suivantes seront plus accrochées mais le jeune Anglais, insouciant et audacieux, parvient à prendre le dessus pour mener 3-1. Le retour de mid-session est plus difficile pour Trump qui semble plus nerveux : en tête dans la frame 5, une fantastique séquence défensive de Ding permet au Chinois de voler la frame en empochant les dernières couleurs. Celui-ci commet toutefois trop d'erreurs, et Trump grâce à quelques empochages fabuleux remporte la frame 6. Il rendra la pareille à Ding dans la frame 7 sur une erreur grossière, avant de décoller à nouveau pour mener de 2 manches à la fin de la session. Plein de confiance, Trump fait la pluie et le beau temps dans ce match, mais Ding a limité la casse. Le match reste très ouvert.
- Session 2 :
Session catastrophique pour Judd Trump. Malgré un bon début, Trump s'est effondré : hésitant, vacillant, la pression aura eu raison de son énorme potentiel. Au terme de 8 frames accrochées, les erreurs de Trump lui auront coûté cher, Ding remportant les 5 dernières frames pour prendre la tête dans cette rencontre. Le début de session est pourtant à l'avantage de Trump (2-1 au terme des 3 premières frames), mais le contenu des frames sera à l'image de toute la session, un combat âpre, parsemé d'erreurs et d'imprécision. Auteur d'une brillante prestation défensive, Ding aura fait plier nerveusement le jeune Anglais. Son retard n'est pas rédhibitoire, mais il lui faudra oublier très vite cette session.
- Session 3 :
La 3e session est d'une densité remarquable avec 6 demi-centuries et 2 centuries inscrits. C'est Ding qui remporte la première manche mais Trump, dans un grand soir, aura fait parler la poudre pour revenir à égalité, inscrivant quelques empochages extraordinaires au passage. S'appuyant sur le soutien inconditionnel du public de Sheffield, l'Anglais s'est refait une santé et c'est plein de confiance, comme si la 2e session n'avait jamais existé, qu'il a progressivement réduit l'écart pour égaliser, passant même devant (12-11). Ding, inconstant dans ses empochages à longue distance, à manqué trop d'occasions pour maintenir son avance. Intenable en défense et dans ses empochages, Trump a remis les compteurs à zéro pour une dernière session pleine d'incertitude.
- Session 4 :
Judd Trump remporte un match qui restera dans l'histoire du snooker comme un authentique classique. C'est pourtant Ding qui aura dominé sur l'ensemble de cette session. Malgré un excellent début de session par l'Anglais, Ding produit 3 frames parfaites pour recoller puis prendre la tête. C'est à nouveau lui qui prendra l'initiative dans les 3 dernières frames. Mais la malchance va s'acharner sur lui, laissant la porte grande ouverte à Trump dans chacune des 3 frames finales. À sa décharge, Trump n'aura pas tremblé pour exploiter chacune de ces ouvertures à la perfection. Ding Junhui peut avoir des regrets car il aura lui aussi produit un jeu exceptionnel tout au long de la partie ; mais le public du Crucible Theatre, lui, peut exulter : c'est le représentant anglais qui ira en finale.
Mark Williams 14 - 17 John Higgins SS : Score de la session ; SC : Score cumulé ; Entre parenthèses les centuries et demi-centuries éventuels.
- Session 1 :
Une 1re frame poussive, ponctuée d'erreurs et gagnée avec beaucoup de réussite par Williams, précède une 2e manche de très belle facture par Higgins qui conclut sur un break de 135. Williams remporte les 2 manches suivantes, là encore avec beaucoup de réussite malgré une qualité de jeu très moyenne et une maladresse dans la construction de ses breaks rattrapée par une très belle qualité d'empochage. À la mi-session, malgré des statistiques meilleures pour Higgins, c'est donc Williams qui mène 3-1. Mais Higgins va égaliser, signant un nouveau century (120), avant de voir Williams prendre de belle manière les 2 dernières frames de la session. Quelques coups de génie de la part de Williams lui assurent donc un avantage de 2 frames, mais il est indubitable que la chance a joué en sa faveur face à un John Higgins qui n'a pas su saisir ses occasions de "tuer" les frames. Le public du Crucible Theatre, lui, est tout acquis à la cause du Gallois.
- Session 2 :
John Higgins doit être très satisfait de terminer cette session avec 2 frames de retard. Son adversaire, au toucher impeccable et insolent de réussite sur ses empochages à distance, avait pourtant réussi à prendre 4 frames d'avance, signant deux centuries de 115 et 103 avant de voir l'Écossais revenir. Si ce dernier n'a pas montré ses qualités techniques, il a en revanche fait preuve d'une combattivité exemplaire, remportant les 3 seules frames disputées de la session, 2 fois remontant un désavantage conséquent pour s'imposer sur la dernière rose (frame 4) et sur la dernière noire (frame 7). Malgré son avance, Mark Williams peut nourrir des regrets pour ses occasions manquées. John Higgins a démontré une résistance à la pression superbe et mis son adversaire dans le doute avant d'entamer une 3e session dont le vainqueur prendra un ascendant certain.
- Session 3 :
Matinée cauchemardesque pour Mark Williams. Mal à l'aise sur ses empochages longue distance, qui font d'ordinaire sa force, le Gallois a laissé trop d'occasions à John Higgins, opportuniste en dépit de son niveau de jeu moyen. À vrai dire, on peut résumer toute la session à une accumulation d'erreurs de Mark Williams sur lesquelles l'Écossais aura capitalisé pour s'offrir une avance de 2 frames. John Higgins, toujours incroyable de combattivité, a encore une fois remporté chacune des frames les plus disputées, plongeant toujours plus Mark Williams dans le doute. Le rythme haché de la partie semble convenir parfaitement à Higgins qui a désormais une sérieuse option sur la finale. Il lui faudra parvenir à faire déjouer Williams à nouveau en 4e session.
- Session 4 :
La pression de l'évènement a finalement eu raison de Mark Williams. Excellent en début de session, avec 3 gros breaks (105, 92, 84) il s'est avéré plus friable au moment de se maintenir dans le tournoi. Mené 16-14, Williams signe un break de 64, manquant la dernière noire pour mettre John Higgins hors-score. L'Écossais va sauter sur l'occasion, mais la pression agit sur lui également, et il va laisser une occasion en or au Gallois de conclure... Occasion que ce dernier va laisser passer, permettant à Higgins de fermer la table : pas d'explosion de joie pour l'Écossais, qui se contente d'un petit geste pour son père décédé récemment. De retour au meilleur niveau, le Gallois prendra à John Higgins sa place de no 1 mondial à l'issue du championnat du monde. Un lot de consolation qui ne se refuse pas.
Finale
Judd Trump 15 - 18 John Higgins - Session 1 :
Judd Trump prend les devants dans ce début de match, construisant quelques breaks mineurs et mettant en avant un jeu de défense efficace qui lui permettent de mener 2-0. Mais Higgins parvient à entrer dans son match, remportant deux frames serrées, puis déroulant dans la 5e. Trump répond par le premier century du match (102) pour revenir au score, avant que Higgins, formidable de combattivité, ne vienne à bout de l'anglais dans la frame 7 d'un petit point. Malgré ce coup de bambou, le jeune Anglais ne se laisse pas impressionner et maîtrise la dernière frame de la session. C'est un match nul, et la tension pointe déjà. Cela ressemblait beaucoup à un round d'observation : le jeu de Trump est moins exubérant et plus défensif, assez proche de celui de son adversaire qui n'a pas encore montré de grandes choses dans cette finale.
- Session 2 :
Trump impressionne. Impérial sur ses empochages longue distance, l'Anglais se détache dans cette 2e session et prend 3 frames d'avance. Son jeu flamboyant, de retour après une 1re session plutôt morne est particulièrement efficace. Pourtant, la construction de ses breaks reste poussive (seulement 1 demi-century et 1 century) mais son jeu tactique lui permet de prendre le dessus contre un John Higgins qui semble totalement écrasé par la pression. L'Écossais, incapable de dépasser la barre des 64 points au cours de ces 9 frames, aura tenu bon, égalisant à 7-7 malgré 2 fames de retard, avant de prendre à nouveau la marée. L'intrépide Trump, plein de réussite et au toucher magistral, n'est plus qu'à 8 frames de la victoire.
- Session 3 :
John Higgins se réveille. Comme contre Mark Williams en demi-finale, l'Écossais signe un 6-2 qui lui permet de reprendre la tête en fin de session. C'est pourtant Trump qui place la barre le plus haut en début de session (un century, un 99) tandis que son adversaire signe deux demi-centuries (58, 97). Mais la pression monte et écrase le jeune joueur, pourtant largement en tête, tandis que Higgins se montre nerveusement solide et parvient à arracher la frame 5 avec 4 points d'avance. Cette manche aura-t-elle eu un impact psychologique sur les deux joueurs? Elle a en tout cas posé les bases de la domination de Higgins dans ce match, qui enchaîne 3 frames indiscutables (2 demi-centuries, 1 century) bien que ce soit Trump qui le premier ait eu l'initiative.
- Session 4 :
Tout en gestion, Higgins met fin à ce remarquable championnat du monde, devenant à 35 ans et 11 mois le joueur le plus âgé à s'imposer depuis 1985[5], et a fait tout au long du tournoi preuve d'un volonté inflexible. À l'aise sous la pression lorsque ses adversaires s'effondraient, l'Écossais a fait parler la logique et fait honneur à son statut de favori. L'inexpérience de Trump a pesé lourd dans sa défaite, malgré une qualité d'empochage jamais vue sur le circuit. À seulement 21 ans, sa performance lors de ce championnat laisse présager une immense carrière à venir. Higgins, suspendu 6 mois en début de saison[6], en est revenu grandi, remportant le UK Championship et le championnat du monde dans la foulée, malgré le décès de son père cette même année. Efficace dans l'adversité, Higgins a ainsi remporté 3 frames dans ce match sur la dernière bille noire (13 points de différence ou moins) qui lui assurent la victoire finale. La dernière frame est à l'image de ce championnat pour Higgins, parvenant à redresser une situation a priori désespérée.
Centuries (74)
- 138, 128, 121, 119, 117, 114, 102 Ding Junhui
- 138 Mark King
- 137, 125, 115, 113, 109, 106, 105, 104, 103 Mark J. Williams
- 135, 132, 131, 124, 123, 121, 120, 113, 101 John Higgins
- 134, 101 Stuart Bingham
- 133, 117, 114 Stephen Hendry
- 129, 127, 125, 124, 117, 108, 107, 100 Mark Selby
- 128, 119, 116, 115, 113, 105, 100 Ronnie O'Sullivan
- 127, 100 Neil Robertson
- 123, 122, 110, 108, 105, 104, 104, 103, 102, 102 Judd Trump
- 122, 120, 111, 102 Graeme Dott
- 117 Barry Hawkins
- 115, 112, 104 Allister Carter
- 115, 100
- 114, 103, 102, 100 Mark Allen
- 101 Stephen Lee
- 100 Shaun Murphy
Lien interne
Championnat du monde de snooker
Liens externes
Notes et références
- (en) Trump: I'm good enough to win world title sur worldsnooker.com, 23 avril 2011. Consulté le 23 avril 2011
- (en) Vital clearances help Dott beat Carter sur worldsnooker.com, 23 avril 2011. Consulté le 23 avril 2011
- (en) Williams remembers last 8 Crucible feeling sur worldsnooker.com, 23 avril 2011. Consulté le 23 avril 2011
- (en) Williams into semis for first time since '03 sur worldsnooker.com, 27 avril 2011. Consulté le 27 avril 2011
- (en) Betfred.com World Snooker Championship blog sur worldsnooker.com, 29 avril 2011. Consulté le 19 mai 2011
- (en) Snooker : Higgins suspendu pour 6 mois sur peopledaily.com, 10 septembre 2010. Consulté le 19 mai 2011
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