Milice canadienne (Nouvelle-France)

Milice canadienne (Nouvelle-France)

Sommaire

Milice canadienne sous le Régime français

Au début de la colonisation française en Amérique, la Nouvelle-France dût faire face à la menace incarnée par les tribus iroquoises, particulièrement près de Montréal et Trois-Rivières. Dans ce contexte, la dépendance de la Nouvelle-France vis-à-vis des soldats de la métropole, dont le nombre était insuffisant et la venue irrégulière, rendait nécessaire de former un groupe de défense armée formé localement, à l'aide des habitants de la colonie.

Établie de facto en 1649, la milice canadienne est officiellement instituée en Nouvelle-France par Louis XIV en 1669. Tout habitant âgé entre 16 et 60 ans avait l'obligation de faire son service militaire. On comptait une compagnie de milice pour chaque paroisse, chacune comptant de 50 à 80 hommes. Chaque compagnie était dirigée par un capitaine de milice, élu par les autres miliciens de sa compagnie. Il se distinguait d'eux par le fait qu'il portait un hausse-col doré et une épée. Outre ses fonctions militaires, le capitaine de milice était aussi en charge de la tenue de la justice et de l'entretien de la voirie. Il détenait aussi du gouverneur de la Nouvelle-France le pouvoir d'appliquer les directives des autorités centrales.

En temps de paix, les membres des compagnies de milice s'entraînaient une fois par mois, les dimanche et les jours fériés. Ils devaient alors se procurer une arme par eux-mêmes. En temps de guerre toutefois, des armes étaient prêtées pour la durée du conflit à ceux qui n'en possédaient point. Les compagnies de milice ont emprunté plusieurs de leurs habitudes aux peuples amérindiens. N'ayant pas d'uniforme fourni, ils portaient une ceinture fléchée aux hanches et des raquettes aux pieds. Excellant à la guerre d'escarmouche en forêt, contrairement aux soldats français habitués au combat ordonné, ils sont reconnus pour leur courage et leur audace par les autorités de la colonie[1].

Milice canadienne sous le Régime anglais

Suite à la Conquête, la Nouvelle-France devient une colonie britannique, sous le nom de Province of Quebec. La milice canadienne est maintenue malgré le changement de régime.

Très active pendant la Révolution américaine qui mena à l'Invasion du Canada par les partisans de l'indépendance des 13 colonies, la milice canadienne joua toutefois un rôle plus effacé durant les Rébellions de 1837-1838. Ce n'est pas étranger au fait que les compagnies de milice étaient le sujet de plusieurs débats politiques et sociaux, des propositions de réformes apparaissant dès 1826. La milice dût toutefois faire face aux agressions des Volonteers, des troupes paramilitaires critiquant les décisions de la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada et du Parti canadien, devenu le Parti patriote et largement financé par la caisse militaire du gouverneur britannique.

En outre, la démission massive des juges de paix en 1837 amène les capitaines de milice à jouer un nouveau rôle. Ils sont en effet appelés à remplacer les juges démissionnaires.

« Le phénomène se répand à cause du symbolisme de l'acte: le juge de paix représente les institutions britanniques où la corruption n'est plus à prouver, tandis que le capitaine de milice incarne la notion de justice populaire qui est bien développée dans la mentalité canadienne-française[2]. »

Milice canadienne depuis l'Acte d'Union

Article détaillé : Milice canadienne.

Références

  1. Karine Légaré. «L'organisation militaire au Canada : milice et troupes régulières?», La Société du patrimoine et d'histoire de la Côte-de-Beaupré.
  2. Éric Fortin. «La milice canadienne à l'époque des Rébellions», Les Patriotes de 1837@1838, 20 mai 2000.



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Milice canadienne (Nouvelle-France) de Wikipédia en français (auteurs)

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