- Incilius periglenes
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Crapaud doré Incilius periglenes Classification selon ASW Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Amphibia Sous-classe Lissamphibia Super-ordre Salientia Ordre Anura Sous-ordre Neobatrachia Famille Bufonidae Genre Incilius Nom binominal Incilius periglenes
(Savage, 1967)Synonymes - Bufo periglenes Savage, 1967
Statut de conservation UICN :
Statut CITES : Annexe I ,
Révision du 01/07/75Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsLe crapaud doré ou crapaud de Monteverde (Incilius periglenes) est une espèce éteinte de petit crapaud de la famille des Bufonidae.
Elle est classifiée par l'UICN comme espèce éteinte depuis 2001. Pas un seul spécimen de crapaud doré n'a été aperçu depuis 1989. L'extinction du crapaud doré est citée comme partie du déclin des populations d'amphibiens, dont il est devenu l'emblème.
Sommaire
Distribution
Cette espèce se rencontrait dans la cordillère de Tilarán de 1 500 à 1 620 m d'altitude[1] dans la forêt de nuage de Monteverde, une zone de 10 km2 au Costa Rica, en Amérique Centrale[1]
Le changement climatique dû au réchauffement global est une des causes avancées pour expliquer sa disparition[2],[3].
Biologie
Morphologie
Les adultes mâles mesurent à peine 5 cm en longueur. De couleur jaune orangé phosphorescent[4], ils se distinguaient de la plupart des crapauds par leur peau brillante et luisante. Son découvreur, Jay Savage, était si surpris quand ils les a vus pour la première fois, qu'il n'en croyait pas ses yeux ; il est cité disant : « je dois avouer que ma réaction quand je les ai vus pour la première fois était un mélange d'incrédulité et de soupçon, comme si quelqu'un les avait trempés dans de la peinture émaillée »[5]. La femelle de l'espèce était légèrement plus grande que le mâle, et son aspect était assez différent. Au lieu d'être brillante, les femelles étaient de couleur vert olive ou noires avec des taches écarlates entourées de jaune.
Reproduction
Nous savons peu de choses concernant le comportement des crapauds dorés. On pense qu'ils vivaient sous terre[2], puisqu'ils n'étaient pas visibles durant la majeure partie de l'année. En revanche, leur présence était plus évidente durant leur période d'accouplement, qui durait quelques semaines. Durant cette courte période en avril, après la saison sèche, quand la forêt devient plus humide, les mâles se réunissaient dans des mares en grand nombre dans l'attente de femelles. L'activité reproductrice durait environ une semaine. Les mâles se disputaient entre eux pour s'accoupler jusqu'à la fin de la saison de reproduction, à la suite de laquelle les crapauds retournaient à leurs tanières[2]. Les œufs étaient laissés dans des mares temporaires, dans des sacs, avec une moyenne de 228 œufs[6]. Les œufs se transformaient en têtards deux mois après la ponte[6].
En 1987, l'écologiste et herpétologue américaine Martha Crump a eu la chance de pouvoir observer les rituels d'appariement de ces crapauds. Dans son livre In Search of the Golden Frog (« À la recherche de la grenouille dorée » (sic)), elle le décrivit comme la vision la plus incroyable qu'elle n'ait jamais eue, et dit qu'ils étaient semblables à « des statues, des joyaux éblouissants sur le sol de la forêt ». En avril 1987, Crump nota dans son journal, qu'elle avait compté 133 crapauds qui s'étaient accouplés dans un « bassin de la taille d'une cuisine ». Cinq jours plus tard, Crump témoigna de l'assèchement des mares de la zone. Phénomène qu'elle expliqua par les effets d'El Niño, « laissant les œufs desséchés couverts de moisissures ». Les crapauds essayèrent de s'accoupler de nouveau en mai. Sur 43 500 œufs que Crump a trouvés, seuls 29 têtards survécurent à la sécheresse que connut le sol de la forêt.
Histoire
Jay Savage a découvert le crapaud doré en 1966. Entre 1966 et juillet 1987, plus de 1 500 crapauds adultes ont été aperçus. Seuls 10 ou 11 ont été vus en 1988, dont un par Crump, et aucun autre n'a été aperçu depuis le 15 mai 1989, quand Crump identifia le même mâle solitaire qu'elle avait vu l'année précédente. Durant la période entre sa découverte et sa disparition, le crapaud doré apparaissait fréquemment sur les affiches qui faisaient la promotion de la biodiversité au Costa Rica. Un crapaud doré aurait été signalé dans les montagnes du Guatemala près de Chichicastenango. Mais ce signalement anecdotique n'a pas été confirmé. De plus, il existe des espèces comparables au crapaud doré dans la même zone de son habitat au Costa Rica comme c'est le cas du Incilius holdridgei.
Extinction
Jusqu'à la fin de l'année 1994, cinq ans après le dernier signalement, les chercheurs espéraient encore que le crapaud doré eût survécu dans des refuges souterrains, comme d'autres espèces de crapauds chez lesquels le cycle de vie est supérieur à douze ans. En 2004, l'IUCN lista l'espèce comme éteinte, après une évaluation impliquant Savage, l'herpétologue qui avait découvert l'espèce 38 ans auparavant. L'annonce de l'IUCN reposait sur l'absence de signalement depuis 1989 et le manque de résultats positifs concernant la recherche extensive qui avait été menée à son terme depuis.
Tim Flannery décrit l'extinction du crapaud doré comme la première extinction au Costa Rica due au réchauffement global, mais ce dernier n'est pas la seule explication concernant l'extinction du crapaud doré. Jennifer Neville, de la Northern Ohio Association of Herpetologists, passe en revue les différentes hypothèses qui pourraient expliquer la disparition du crapaud dans son article The Case of the Golden Toad: Weather Patterns Lead to Decline. Neville arrive à la conclusion que l'hypothèse du courant El Niño est la plus probable, en fonction des données disponibles. L'IUCN donne un certain nombre de raisons possibles dans sa description des dernières menaces de l'espèce, parmi elles : l'aire limitée de l'habitat du crapaud doré, le réchauffement global, des maladies comme la chytridiomycose et la pollution de l'air. Neville mentionne également d’autres possibles facteurs qui ont contribué à l'extinction du crapaud comme l'augmentation du rayonnement UV-B, des champignons ou des parasites et un pH acide.
Publication originale
- Savage, 1967 "1966" : An extraordinary new toad from Costa Rica. Revista de Biología Tropical, vol. 14, p. 153–167 (texte intégral).
Liens externes
- Référence Amphibian Species of the World : Incilius periglenes (Savage, 1967) (en)
- Référence Amphibiaweb : espèce Bufo periglenes (en)
- Référence Catalogue of Life : Incilius periglenes (Savage, 1967) (en)
- Référence CITES : espèce Bufo periglenes Savage, 1967 '1966' (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence CITES : taxon Bufo periglenes (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
- Référence ITIS : Incilius periglenes (Savage, 1967) (fr) ( (en))
- Référence UICN : espèce Incilius periglenes (Savage, 1967) (en)
- Référence Tree of Life Web Project : Bufo periglenes (en)
- (fr) Le crapaud orange du Costa Rica, Bufo periglenes, est considéré actuellement comme disparu. traduction du texte de ADW
Notes
- Incilius periglenes. 2006 IUCN Red List of Threatened Species. IUCN 2006. Retrieved on 11 May 2006 Pounds & Savage (2004).
- ISBN 0-87113-935-9 Flannery, Tim (2005). The Weather Makers. Toronto, Ontario: HarperCollins, 114-119.
- J. Alan Pounds, Michael P.L. Fogden, and John H. Campbell (1999). Biological response to climate change on a tropical mountain. Nature 398: 611-615.
- Crump, Marty. In Search of the Golden Frog (1998) quoted in Flannery.
- Savage, Jay quoted in Neville, Jennifer J.
- Jacobson, S. K. and J.J. Vandenberg. 1991. Reproductive ecology of the endangered golden toad (Incilius periglenes). Journal of Herpetology 25(3):321-327. cited in Neville.
Catégories :- Statut UICN Éteint
- CITES annexe I
- Anoure (nom scientifique)
- Bufonidae
- Faune endémique du Costa Rica
- Amphibien disparu
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