- Bière simple, double, triple ou quadruple
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Historiquement, on désigne par simple, double et triple (enkel, dubbel et tripel) les diverses bières brassées au sein d'un monastère : simple (légère, pour les moines), double avec deux fois plus de malt (corsée, pour les abbés) et triple avec trois fois plus de malt (forte, pour les convives). La simple était aussi souvent appelée la « petite bière » (obtenue alors en rajoutant de l'eau et du sucre à un moût ayant déjà servi à produire une bière).
C'est en 1856 qu'une bière de fermentation haute dans le style des bières trappistes de l'abbaye de Westmalle, est à l'origine de l'usage moderne de ces appellations. On les emploie pour des bières dont la teneur en alcool est supérieure à celle d'une bière de consommation courante, qui serait qualifiée de « simple ». Les brasseurs jouent sur la quantité des matières premières utilisées pour un même volume d'eau, lors des différentes phases de création pour obtenir un moût plus ou moins concentré, qui donnera une bière plus ou moins forte. Ce type de bière est généralement brassée à partir d'une grande quantité de sucre, permettant d'atteindre le degré alcoolique souhaité après fermentation.
Une bière double est en général une bière brune, de titre alcoolique de l'ordre de 7% en volume, alors qu'une bière triple est en général une bière blonde, de titre alcoolique de l'ordre de 9% en volume.
Ces termes, auxquels s'ajoute aussi quadruple (quadrupel) sont aussi utilisés dans les bières d'abbaye ; ces brasseries utilisent un autre type de classification pour indiquer la force de bières de ce style, notamment par les bières de Maredsous.
Enfin, l'appellation « double » ou « triple » est parfois utilisée comme une technique de marketing pour désigner une bière qui aurait subi deux ou trois fermentations successives, et serait ainsi un produit spécial. Cela n'a pas vraiment de sens, dans la mesure où toute bière subit au moins une fermentation primaire, transformant le sucre en alcool, et une fermentation secondaire (période de garde) permettant l'affinage du goût de la bière. C'est cet affinage, qui peut avoir lieu en plusieurs phases, et notamment se poursuivre en bouteille pour une bière sur levure, qui a amené certaines brasseries à parler de « triple fermentation », bien que cette appellation ne soit pas utilisée par les amateurs de bière. Si bien qu'il existe des doubles à triple fermentation... De plus en plus de brasseurs et fournisseurs ne prennent plus en compte ces appellations car elles ont perdu leurs sens et ne sont pas utilisées de façon uniforme, ce qui perd beaucoup les consommateurs.
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