- Bibliothèque littéraire Jacques Doucet
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La bibliothèque littéraire Jacques Doucet (BLJD) est une bibliothèque patrimoniale de littérature française située au 8-10 place du Panthéon, dans le 5e arrondissement de Paris.
Bibliothèque publique de recherche, dont l'accès se fait après demande et autorisation du directeur, elle possède deux salles de consultation, l'une dans les locaux du 8 place du Panthéon, l'autre dans ceux de la bibliothèque Sainte-Geneviève, au 10.
Sommaire
Histoire
La bibliothèque a été créée par le couturier et mécène Jacques Doucet (1853-1929), qui la légua ensuite à l’université de Paris, par son testament du 1er juin 1929. Au niveau juridique, c'est le décret d’acceptation du legs publié le 19 novembre 1932 qui a donné à la bibliothèque son statut de bibliothèque publique rattachée à l’université de Paris. Elle est administrativement rattachée à la chancellerie des universités de Paris depuis 1972.
De 1954 à 1994, l'action remarquable de François Chapon, conservateur, puis directeur de la bibliothèque, a permis un enrichissement extraordinaire de cette institution grâce à l'intelligence, aux relations et à la surface relationnelle de ce fin lettré bien connu des milieux littéraires et du monde parisien. Les conditions de sa retraite et l'attitude à son égard de son successeur ne font pas honneur à l'institution. Il reste comme « le » véritable acteur de la montée en puissance de la bibliothèque.
La bibliothèque s'est trouvée au centre de plusieurs polémiques sous la direction d'Yves Peyré. Son action à la tête de cette bibliothèque est contestée lors de la vente René Char, en décembre 2007[1]. Anne Favre-Reinbold, compagne du poète, souhaitait donner à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet l'intégralité des papiers de Char produit pendant les 20 ans passés à L'Isle-sur-la-Sorgue. Obligée d'elle-même inventorier son don et de le mettre en caisse avec une aide minimale de la bibliothèque, elle attend pendant trois ans que les services de la BLJD viennent prendre possession des documents[1]. Personne ne réagissant et ne recevant plus de réponse, elle finit par les mettre en vente - ce qui rapporte 500 000 euros en décembre 2007[1] - le journal Le Monde parle d'« une perte majeure » pour les bibliothèques[2]. Yves Peyré affirme que la faute en revient au transporteur, qui aurait omis d'aller chercher les cartons, puis à Anne Rheinbold, qui aurait cessé de répondre à ses lettres[3]. Le journaliste de Libération se montre sceptique devant la défense d'Yves Peyré car il a pu avoir communication de l'ensemble des échanges épistolaires entre Anne Rheinbold et Yves Peyré : les réponses de ce dernier sont qualifiées d'« espacées, cavalières et dilatoires »[3].
L'attitude d'Yves Peyré est de nouveau mise en cause à propos du don des papiers d'Emil Cioran à la chancellerie des universités de Paris, prenant effet en 1997, à la mort de sa compagne. Il se rend alors avec d'autres personnes à l'appartement de l'écrivain pour choisir ce qu'il désire récupérer pour la BLJD, attributaire du don[4]. Pourtant, en 2005, apparaissent en vente publique douze cahiers contenant cinq versions de De l’inconvénient d’être né, dix-huit cahiers de journal intime, quatre cahiers de travail pour Écartèlement et trois cahiers de travail pour Aveux et anathèmes, mis en vente par la brocanteuse chargée de vider l'appartement après le passage d'Yves Peyré. La chancellerie des universités porte plainte ; le 11 mars 2011, la propriété de ces documents est reconnue à la brocanteuse en tant que « découvreuse ». La chancellerie et l'héritier de Cioran sont condamnés à 5 000 euros d'amende et la bibliothèque littéraire Jacques Doucet ne prendra pas possession de ces documents qu'elle aurait pu obtenir gratuitement[4].
Directeurs et conservateurs en chef de la BLJD
- 1932-1956 : Marie Dormoy
- 1957-1961 : Octave Nadal, professeur d'université
- 1961-1988 : Georges Blin, professeur au Collège de France
- 1989-1994 : François Chapon
- 1994-2006 : Yves Peyré
- 2007-2011 : Sabine Coron
- 2011- : Isabelle Diu
Les fonds
La bibliothèque conserve plusieurs fonds de différentes natures. Le fonds le plus important est la collection Jacques Doucet, à laquelle s'ajoute un fonds général composé de pièces isolées ou d'ensembles, parmi lesquels on trouve, par exemple, Paul Claudel ou Henri Matisse. On trouve enfin plus de 80 fonds spécifiques provenant de dons ou d'achats effectués au gré des années.
Fonds général
Fonds spécifiques
Les fonds spécifiques sont au nombre de 89 à la date de février 2010. On peut entre autres citer les fonds (par ordre alphabétique):
Bibliographie
- Michel Collot, Yves Peyré, Maryse Vassevière, Collectif, La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet : archive de la modernité, Éditions des Cendres, Paris, 2007 (ISBN 978-2-86742-144-0)
Sources
- « René Char, l'abandon d'un don », Libération, 20 décembre 2007. Vincent Noce,
- « Archives Char, le gâchis », Le Monde, 24 décembre 2007. Nathaniel Herzberg,
- « La donation pulvérisée de René Char. Yves Peyré tente de renvoyer la faute à la compagne du poète », Libération, 21 décembre 2007. Vincent Noce,
- « Affaire Cioran : fin de partie », [blog] La République des livres, 14 mars 2011. Pierre Assouline,
Liens externes
Catégories :- Bibliothèque parisienne
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