- Barthélémy-François Chardigny
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Barthélémy-François Chardigny Naissance 4 septembre 1757
RouenDécès 1813
ParisMaîtres Augustin Pajou Distinctions prix de Rome Barthélémy-François Chardigny né à Rouen le 4 septembre 1757, décédé à Paris en 1813 d'un accident du travail est un sculpteur grand prix de Rome.
Sommaire
Biographie
Né à Rouen le 4 septembre 1757, Barthélémy-François Chardigny est fils de marbrier et devient l'élève d'Augustin Pajou. En 1782, il obtient le 1er grand prix de Rome avec la parabole du bon samaritain.
Il travaille à Toulon pour le décor de l’église Saint-Louis, mais sa commande est annulée. Après son séjour à Rome, il se fixe à Aix-en-Provence. Il installe son atelier dans l'ancienne chapelle désaffectée du couvent des pères de la Merci au n° 34 de la rue Cardinale[1]. Toujours en relation avec la ville de Toulon, il obtient une nouvelle commande mais ne respecte pas les délais imposés. Il livre cependant deux statues : la Religion disparue à la Révolution et la Vierge écrasant la tête d’un serpent actuellement visible sur la façade postérieure de la chapelle de l’hôpital maritime de Saint-Mandrier.
À Aix, il obtient les commandes de quatre statues (Henri IV, Louis XVI, Charles III de Provence et le roi René) pour décorer le nouveau palais de justice en cours de construction selon les plans de Claude Nicolas Ledoux. En 1790, une décision de la Législative fait arrêter les travaux ; il brise les moulages sauf ceux d'Henri IV et du roi René qui se trouvent au musée Granet[1]. La statue d’Henri IV a échappé de peu à la destruction lors de la Révolution. Chardigny détruit le visage du roi laissant ainsi croire qu’il s’agissait d’un simple gentilhomme ; il refait la tête de la statue sous le Premier Empire.
Il s’impose comme l’un des sculpteurs officiels de la Révolution en Provence. Son engagement révolutionnaire et sa présence à Aix-en-Provence de 1784 à 1794 laissent penser pour l'historien Michel Vovelle qu’il est l’auteur du monument de Joseph Sec à Aix-en-Provence[2].
En 1795, il s’installe à Marseille et obtient en 1796 la commande d’une statue de la Paix pour l’hôtel de ville. Grâce à l’appui du préfet Charles Delacroix dont il devient le quasi sculpteur officiel, il obtient de nombreuses commandes. Afin d'honorer l'héroïsme des Marseillais durant la peste de 1720, le préfet Delacroix inaugure le 16 septembre 1802 une fontaine installée place Estrangin-Pastré ; ce monument est constitué d'une colonne extraite des cryptes de l'abbaye de Saint-Victor surmontée du Génie de l'Immortalité sculpté par Chardigny. Ce monument sera transféré en 1839 place Félix-Baret puis en 1865 au jardin de la bibliothèque où il est toujours visible[3]. Le génie de l'immortalité est représenté par Chardigny sous la forme d'un enfant jouflu relevant d'une main le flambeau de la vie presque éteinte et couronnant de l'autre le nom des héros qui se dévouèrent lors de l'épidémie de peste de 1720. Les noms de ces personnes sont inscrits sur le piédestal de la colonne[4]. L'original de cette statue est actuellement au musée des Beaux-Arts à Marseille.
La fontaine sculptée par Fossati et implantée en 1778 place du Général-de-Gaulle (ex place de la Tour), est ornée en 1802 à la demande de Delacroix de deux bas reliefs sculptés par Chardigny ; ils représentent la pêche et la cueillette des olives. Cet édifice appelée parfois « fontaine du commerce » sera transférée en 1825 à l'intersection du boulevard Gambetta et du boulevard d'Athènes, puis au centre de la place des Capucines. Les deux bas reliefs de Chardigny seront exposés au musée des Beaux-Arts à Marseille[5] ,[6].
En 1807, il demeure au 3 rue Haxo à Marseille[7].Il est accusé en 1808 d’avoir détourné de l’argent alors qu’il était chargé en 1800 de la comptabilité de convois militaires. Sommé de s’expliquer devant la cour criminelle de la Seine, il quitte Marseille et son atelier est placé sous scellés jusqu’en juin 1809. Ses affaires réglées, il travaille au Louvre où il taille deux bas-reliefs pour l’escalier nord. Il meurt en 1813 d’une chute de son échafaudage au Louvre.
Ses œuvres
- Le Mariage samnite, plâtre exposé au salon de Marseille an XI, musée des Beaux-Arts, Marseille[8].
- Le Génie de l'immortalité, original, statue en marbre (H 1,40), musée des Beaux-Arts, Marseille.
- La Cueillette des olives, bas relief en marbre (H 75 L 100), musée des Beaux-Arts, Marseille.
- La Pêche, bas relief en marbre (H 75, L 100), musée des Beaux-Arts, Marseille.
- Napoléon Ier, buste en marbre (H 90), musée des Beaux-Arts, Marseille.
- Saint Roch, modèle en plâtre pour la statue placée sur le fronton du bureau de la santé à Marseille, musée des Beaux-Arts, Marseille.
- Jacques Réattu, médaillon en plâtre (diamètre 62), musée du Louvre, Paris.
- Pierre Jean de Béranger, buste en bronze, musée des Beaux-Arts, Troyes.
Notes et références
- André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieil Aix-en-Provence, éd. de Minuit, 1964, p. 225
- ISBN 2-85744-008-1) Michel Vovelle, L’irresistible ascension de Joseph Sec, bougeois d’Aix, édisud, Aix-en-Provence,1975, p. 44, (
- ISBN 2-86276-195-8) Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, p. 144 (
- Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1869, 5 volumes, tome 4 p. 205
- Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1869, 5 volumes, tome III p. 167-168
- André Bouyala d’Arnaud, Évocation du vieux Marseille, les éditions de minuit, Paris, 1961, p. 234
- ISBN 2-907883-93-3) Julie Pellizzone, Souvenirs (1787-1815) Présentés par Pierre et Hélène Échinard et Georges Reynaud, éd. Indigo, Publications de l’Université de Provence, 2001, p. 141 (
- ISBN 2-7118-2487-X) Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, Musées de Marseille (16 novembre 1991-15 février 1992), p. 240, (
Bibliographie
- Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2001, page 93 (ISBN 2-7449-0254-3)
- Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, page 96 (ISBN 2-86276-195-8)
Liens externes
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