Baronnie d'Allemagne

La baronnie d’Allemagne, d’après Allemagne-en-Provence, est une seigneurie de l'ancien diocèse de Riez érigée en baronnie en 1280. Pendant plus de trois siècles, ce fief sera possédé par un rameau de la puissante maison des Castellane. Cette branche des seigneurs et barons d'Allemagne, se prolongera dans les Dumas de l'Isle à la suite du mariage en 1542 de Jean du Mas de l'Isle avec Honorade de Castellane, qui lui apporta la terre d'Allemagne. Un siècle plus tard, vers 1650, par le jeu continu des alliances, ce fief changea encore de mains et passa dans la famille d'Oraison, puis dans celle de Varages. Des cadets d'Allemagne^{[réf. nécessaire]} allaient au fil des siècles quitter la Provence pour s'établir en Auvergne et en Bugey. Durand d'Allemagne, issu^{[réf. nécessaire]} de Nicolas d'Allemagne, écuyer, gouverneur de Digne et vivant en 1405, fut à l'origine de la branche établie en Auvergne. Elle s'est éteinte au XVIIIème siècle.

Quant à la branche du Bugey, elle se rattache^{[réf. nécessaire]} soit au gouverneur de Digne, soit à la famille des Dumas de l'Isle dont certains membres, à l'époque des guerres de religions, durent quitter leur pays de Provence pour venir trouver refuge sur les terres du duc de Savoie et s’y établir. Elle est la seule qui subsiste encore de nos jours.

Les Castellane

La seigneurie d'Allemagne est entrée dans les biens des Castellane en 1218 à l'occasion du mariage d'Agnès Sarda (ou Spata) avec Boniface IV de Castellane. La même année Agnès Spata accorde des franchises aux villageois. La seigneurie d’Allemagne est érigée en baronnie vers 1280^[1].

Ce fut en 1440 que, en vertu du testament de Boniface IX de Castellane, la baronnie d'Allemagne fut séparée des terres appartenant aux Castellane et attribuée au fils aîné du testateur, Antoine. Le fils de ce dernier, Boniface X, lui succéda et épousa en 1472 Marguerite de Forbin^[2].

Son fils, François de Castellane-Allemagne, baron d'Allemagne, agrandit le château d’Allemagne et mourut le 28 janvier 1523.

Leur fils Melchior de Castellane-Allemagne, baron d'Allemagne, ne se maria pas et légua ses biens à Nicolas Mas, son neveu, à condition qu’il porte son nom et ses armes^[3]. Chef du parti protestant, il fut tué en 1560 pendant les guerres de religion, lors d’un combat sur sa terre. Il agrandit et embellit le château d’Allemagne. Honorade de Castellane, dame d'Allemagne, sœur de Melchior, hérita de tous les fiefs de son frère en 1560. Elle avait épousé le 25 décembre 1542, Jean du Mas, seigneur de l’Isle-en-Bourbonnais, fils de Robert du Mas, seigneur de l’Isle, chambellan du roi.

Les du Mas de l'Isle

Honorade de Castellane, dame d'Allemagne, hérita de tous les fiefs de son frère Melchior de Castellane-Allemagne en 1560. Elle épousa par contrat passé au château d’Allemagne, le 25 décembre 1542, Jean du Mas, seigneur de l’Isle en Bourbonnais, fils de Robert du Mas, seigneur de l’Isle, chambellan du roi, et de Jeanne de Fontenay, dame de Riffardeau. Ses armes étaient d’azur à la fasce d‘or^[4]..

Leur fils, Nicolas du Mas de Castellane, baron d'Allemagne se rendit célèbre pendant les guerres de religions, et il s'empara de Fréjus en 1585.

Les Oraison

Alexandre du Mas de Castellane-Allemagne, baron d'Allemagne (1583-1612), fils de Nicolas, avait épousé en 1610, Marthe d’Oraison. En 1612 Alexandre du Mas, ayant eu une querelle avec Annibal de Forbin, seigneur de La Roque, un duel s’ensuivit. Les deux duellistes se mirent dos à dos, se lièrent le bras et en se retournant se frappèrent mortellement. Leurs biens furent saisis par la reine régente, qui donna ceux d’Alexandre à son frère Jean Louis qui les remit à sa nièce Gabrielle du Mas que ruinait la confiscation. Sans postérité de son mariage avec Antoine de Villeneuve, marquis des Arcs, elle testa en faveur de son cousin André d’Oraison.

Marthe d’Oraison est la fondatrice du couvent des Capucins de Marseille dont elle prit l’habit sans prononcer les vœux à la mort de son mari. Elle se consacra ensuite au service des pauvres à l’Hôtel Dieu de Paris où elle mourut en 1637 et fut enterrée dans le cloître des Capucins Saint-Honoré

André d’Oraison (cousin issu de germain de Gabrielle du Mas), marquis d’Oraison, baron d'Allemagne à la mort de Gabrielle du Mas de Castellane-Allemagne, épousa Gabrielle de Gianni La Roche. Ils eurent trois enfants dont Madeleine qui épousa en 1699 Jacques Louis d’Ancezune,.

Les Varages

Le 24 novembre 1718, elle cède à Jean-Baptiste de Varages, secrétaire du roi près la Cour des comptes de Marseille depuis le 16 février 1712, la baronnie d'Allemagne pour la somme de 216 000 livres^[5].

Pendant la Révolution, Joseph François de Varages, baron d'Allemagne, officier du régiment d'Angoumois, aide de camp du général de Villeneuve, est blessé à Toulon en défendant la ville en 1793 (voir siège de Toulon). Puis il émigra et ses biens furent déclarés biens nationaux. Il ne rentra en France, ruiné, qu'à la Restauration^[6].

Avec son fils Alexandre de Varages, baron d'Allemagne (1815-1891), s'éteignit à Aix-en-Provence la branche de Varages-Allemagne. Il testa en faveur de Paul d'Allemagne)^[7], petit-fils du général de division Claude d'Allemagne, déjà baron d’Empire^[8], qui, de ce fait, reprit les armes des Varages-Allemagne (d’azur à deux lions affrontés d’or soutenant une étoile du même.

Liens

Familles du Mas

Notes

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