- Antoine Simon (1736-1794)
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Antoine Simon, né en 1736 à Troyes, mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, est un maître cordonnier et révolutionnaire français resté dans l'histoire pour avoir été le gardien de Louis XVII emprisonné au Temple en 1793.
Biographie
Fils de François Simon, marchand boucher à Troyes, et de Marie-Jeanne Adenet, il est baptisé le 21 octobre 1736[1]. Envoyé jeune à Paris, il y apprend le métier de cordonnier. Il se marie une première fois, en novembre 1766, avec Marie-Barbe Hoyau, veuve Munster, qui meurt à l'Hôtel-Dieu, le 11 mars 1786[2]. Il se remarie le 20 mai 1788 dans la paroisse de Saint-Côme avec Marie-Jeanne Aladame (née à Paris en 1745, morte dans la même ville, à l'hospice des Incurables, le 10 juin 1819[3]), servante, fille de Fiacre Aladame, charpentier, et de Reine-Geneviève Aubert.
Engagé dans le mouvement révolutionnaire, il devient officier municipal de la Commune de Paris. Le 3 juillet 1793, il se voit confier la garde et l'éducation du fils de Louis XVI.
Les auteurs royalistes, comme Jacques Mallet du Pan, ont diffusé l'image d'un Simon violent, vulgaire et alcoolique qui, avec son épouse, aurait eu un comportement abusif et brutal envers l'ancien dauphin[4],[5]. Il n'est cependant pas prouvé que l'enfant ait subi des sévices durant cette période. Georges Bordonove trace le portrait d'un Simon « brave bougre », d'une intelligence et d'une culture limitées, entièrement dévoué à la cause révolutionnaire, malléable et fortement influencé par des dirigeants politiques comme Pierre-Gaspard Chaumette et Jacques-René Hébert, qu'il renseignait scrupuleusement. Le cordonnier suivait l'idée de Chaumette de « donner quelque éducation » au prince en l'éloignant de sa famille « pour lui faire perdre l'idée de son rang »[6].
N'ayant pas d'enfant et ne sachant pas s'en occuper ni faire sa toilette, Simon réclame l'aide de sa femme, Marie-Jeanne Simon, qui lui est accordée par la commune, avec trois mille livres d'appointement. Il semble que Madame Simon ait pris un certain soin de l'enfant, le nourrissant parfois plus que de raison et parvenant à lui rendre de la vivacité[7],[8]. Les époux Simon sont cependant considérés par les historiens comme des personnages frustes et incultes, peu compétents pour assumer l'éducation d'un prince. Selon certaines sources, Simon aurait parfois fait boire du vin à l'enfant, dans l'idée de lui donner de la vigueur, et lui aurait appris des mots grossiers « pour en faire un homme ». Le régime alimentaire et les leçons d'éducation administrés au prince par le couple Simon semblent avoir été fantaisistes[9],[8]. Simon semble en outre avoir aidé Hébert à monter contre Marie-Antoinette les accusations d'inceste envers son fils.
En janvier 1794, l'épouse de Simon tombe malade et le cordonnier est appelé pour assumer ses fonctions municipales, Louis XVII est alors abandonné à son sort dans la Prison du Temple.
Mis hors-la-loi avec les autres membres de la Commune le 9-Thermidor, Simon est guillotiné sur la place de la Révolution le 28 juillet 1794.
Notes et références
- ISBN 2842080149). Gérald Pietrek, Simon présidan: geôlier de Louis XVII, Éditions Coprur, 1997, 160 pages, p. 14 (
- G. Lenotre, Le Roi Louis XVII et l'énigme du temple,Perrin, 1927, 451 pages, p. 101.
- Société historique et archéologique de l'Orne, vol. 88-94, 1970, p. 55. Bulletin de la
- Jacques Bainville, Petite Histoire de France
- Louis XVII. Analyses ADN cœur de Louis XVII et mystère
- Georges Bordonove, Louis XVII et l'énigme du temple, Pygmalion-Gérard Watelet, 1995, pp. 177-179
- Georges Bordonove, Louis XVII et l'énigme du temple, Pygmalion-Gérard Watelet, 1995, pp. 179-181
- La révolution française - La Terreur - Marie-Antoinette à la Conciergerie - Le Procès - La mort de la Reine (16 octobre 1793)
- Georges Bordonove, Louis XVII et l'énigme du temple, Pygmalion-Gérard Watelet, 1995, p. 179-181
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