Antoine Dubois (évêque)

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Antoine Du Bois
Biographie
Naissance	1469
Décès	7 avril 1537
Évêque de l'Église catholique
Dernier titre ou fonction	Évêque de Béziers
Évêque de Béziers
Du 10 mai 1504 au 7 avril 1537
Mgr Pierre de Javailhac Mgr Jean II de Lettes
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de la Sainte Chapelle de Paris Protonotaire du Saint Siège Premier abbé commandataire de Saint-Lucien de Beauvais
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Antoine du Bois est un prélat français (vers 1469 - 7 avril 1537). Il occupa les sièges de protonotaire du Saint Siège, chanoine de la Sainte Chapelle de Paris, premier abbé commandataire de l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais, évêque de Béziers (1504 – 1537).

Famille

Antoine du Bois né vraisemblablement en 1469 est issu d’une ancienne maison noble originaire du comté de Guînes. Il est le second fils de Jean III de Fiennes, Baron d’Esnes, seigneur du Bois, d’Annequin, de Noyelles, de Raincheval et de Catherine de Caumesnil. Du côté paternel il est le neveu de Philippe de Crèvecœur, le maréchal d’Esquerdes et le demi-frère de Barbe du Bois, seconde épouse de François Ier comte de La Rochefoucauld, parrain de François I^er , roi de France, couple à l’origine des Marquis de Montendre, Ducs de La Rochefoucauld-Doudeauville et des Montendre-Longchamps.

L’échec de Beauvais

En 1486, à 17 ans, Antoine du Bois était protonotaire du Saint Siège et chanoine de la Sainte Chapelle de Paris. Philippe de Crèvecœur, son oncle, obtint à cette date par l’entremise du roi un bref du pape Innocent VIII. Ce dernier réservait l’évêché de Beauvais à Antoine du Bois pour le moment où il deviendrait vacant. L’évêque de Beauvais, Jean de Bar, mourut le 15 mars 1487. Les chanoines de Beauvais s’opposèrent à la décision papale. En effet, une telle déclaration allait à l’encontre des règles du clergé qui lui garantissait l’élection de ses chefs. Malgré les recommandations maintes fois renouvelées de Philippe de Crèvecœur, gouverneur de Picardie, du roi Charles VIII et du Saint-Père Innocent VIII, les chanoines élirent le 1er juin 1487 Louis de Villiers de l’Ile-Adam comme évêque de Beauvais. De ce fait, le ro i ordonna la saisie temporel du chapître par une lettre du 24 juin 1487. L’archevêque de Reims, Pierre de Laval, confirma l’élection de Louis de Villiers en janvier 1488. Philippe de Crèvecœur obtint un second bref du pape daté du 27 janvier 1488, qui renouvelait les défenses déjà faites au chapitre, de ne procéder à aucune nomination d’évêque, sous peine d’excommunication.

L’affaire fut porté devant le parlement qui rendi un arrêt le 7 septembre 1489. Celui-ci maintenait le chapitre dans l’exercice de la juridiction spirituelle tant que durerait le litige entre les deux opposants. Une bulle papale du 9 juillet 1490 nomma Antoine du Bois premier abbé commandataire de Saint-Lucien de Beauvais. Ce siège sera occupé par la suite par Richelieu, Mazarin ou encore Bossuet.

Le 24 juin 1497, après neuf ans de procès, l’évêché fut attribué à Louis de Villiers.

A la conquête de l’évêché de Béziers

Le roi Charles VIII nomma Antoine du Bois évêque de Béziers le 23 mai 1490 en remplacement de Jean Bureau mort le 2 mai 1490. Les chanoines de Saint-Nazaire de Béziers, quant à eux, élirent le 5 juillet 1490 Pierre de Javailhac au siège d’évêque. Le pape Innocent VIII confirma le choix de Charles VIII. Par une lettre du 7 janvier 1491 destiné aux chanoines, le pape leur défendit d’élire un évêque, ce choix devant, selon lui, lui revenir. Malgré cela Pierre de Javailhac fut maintenu à son siège par les chanoines. Il abdiqua finalement en faveur d’Antoine du Bois et reçu de celui-ci un canonicat à la Sainte-Chapelle de Paris qu’il occupa à partir du 2 février 1503. Le 10 mai 1504, le pape Jules II préconisa de nouveau Antoine du Bois à l’évêché de Béziers. Malgré cela, Gui de Castelnau de Bretenoux fut élu par le chapitre de Béziers. En 1506, le parlement de Toulouse attribua finalement l’évêché de Béziers à Antoine du Bois. A partir de 1516, le concordat de Bologne accordera au roi de France le droit de nommer les évêques en son royaume.

Antoine du Bois, évêque de Béziers

En 1515, Antoine du Bois acheta au prix de 160 livres à Pierre Pradines un jardin situé sous les fenêtres de l’évêché, du côté du pont. La même année, il consentit à rattacher la cure de Saint-Martin de Valros à la Cathédrale Saint-Nazaire de Béziers.

En 1515, Guillaume du Puy, de Blangy, dédie des poêmes à Antoine du Bois.

Le 26 avril 1519, il reçut dans son palais le sire de Chèvres, ambassadeur de Charles-Quint qui allait à Montpellier s’entretenir avec son homologue attaché à François I^er . A cette occasion, comme pour son retour dans la ville de Béziers, Antoine du Bois lui offrit un fastueux accueil. Le palais épiscopal fut alors couvert de tapisseries.

En 1523, François du Bois, recteur de l’université de Paris & régent du collège de Tournai commente Cicéron dans Cato malor ad T. Atticum. Une seconde édition est publiée en 1531. Dans ces deux éditions, on trouve un épître du commentateur à Antoine Dubois.

En 1529, suite à la paix des Dames, François I^er doit verser une rançon de 2 000 000 d’écus afin de récouvrer ses deux fils ainés, le Dauphin François et son frère Henri II, le futur Henri. Antoine du Bois contribua à payer cette rançon. Antoine de La Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, beau-fils de Barbe du Bois, la demi-sœur d’Antoine du Bois, figure parmi les donataires.

En 1530, la veille de l’annonciation de la vierge, il donna 500 livres pour instituer le répons Gaude Maria virgo de Raymond d'Aguilers.

François I^er lors de sa captivité à Madrid, avait fait le vœu d’un voyage de dévotion à Notre-Dame du Puy-en-Velay et à la basilique Saint-Sernin de Toulouse, s’il obtenait sa délivrance. En 1533, il honora sa promesse et passa par Béziers durant son périple. Antoine du Bois y reçu la reine Éléonore de Habsbourg le 25 juillet et le roi François I^er le 13 août. La famille royale logea au palais épiscopal. L’évêque offrit à ses hôtes une somptueuse réception : abondance de fruits et confitures, de vin muscat et clairet, coupes et bassins en vermeil sertie de pierreries, arc de triomphe témoignent du luxe prodigué.

Mort et héritage

Antoine du Bois meurt le 7 avril 1537.

Au cours de sa vie, Antoine du Bois avait réuni des richesses de diverses origines. Il acquit des biens par héritage de son oncle Philippe de Crèvecœur, de son père ou de son frère Jean. Il fut ainsi seigneur de Chaumont en Bassigny, d’Annequin, de Tincques, de Roye, d’une partie de Magny en Vexin… Il établi ensuite sa richesse par les sièges occupés.

Ses héritiers sont au moins :

• Charles Dubois, son frère.
• Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes, maîtresse de François I^er, donna à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers une tapisserie brodée de fontaines et de prophètes.
• Louis de la Rochefoucauld, seigneur de Montendre et de Montguyon, son neveu (branche des La Rochefoucauld-Doudeauville) Sa mère est Barbe du Bois, demi-sœur d’Antoine.
• Jacques de Moreul, seigneur du Fresnoy, son neveu. Sa mère est Catherine Dubois, sœur d’Antoine.

Armoiries

Les armes d’Antoine Dubois étaient représentées sur une clef de voûte de l’église de Tincques dans une nef disparue durant le XIX° siècle. Selon les sources, Antoine Dubois portait soit les armes brisées, de son oncle Philippe de Crèvecœur (de gueules à trois chevrons d’or, le premier brisé d’un croissant montant d’azur.) soit celles de son père brisées (d’azur, au lion de sable brisé d’une bordure de gueules).

Figure	Blasonnement
Armes brisées de Jean III de Fiennes	D’azur, au lion de sable brisé d’une bordure de gueules.
Armes brisées de Philippe de Crèvecœur, Maréchal de France	De gueules à trois chevrons d’or, le premier brisé d’un croissant montant d’azur.

Sources

• Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de couronne & de la Maison du Roy - Père Anselme - 1730
• Histoire de la ville et des évêques de Béziers – E. Sabatier - 1854
• Histoire de la ville de Beauvais – C.L. Doyen – 1842
• Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l’histoire et la chronologie des familles nobles de France – françois Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois - 1866
• Bulletin de la commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais. Tome VIII, 1958. Article Clefs de voûte d’une nef disparue au XIX°s, Chanoine Lestocquoy & P. Bougard.
• La France pontificale. Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France. Honoré Fisquet - 1870
• Bulletin historique trimestriel de la société des antiquaires de la Morinie, année 1857 à 1861, tome 2 - 1861
• Imprimeurs et libraires parisiens du XVI° siècle – Philippe Renouard – Tome 2 - 1969
• Ordonnances des rois de France. Règne de François Ier – Tome V – Partie 2
• Hommages rendus à la Chambre de France – Série P des Archives Nationales

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