- Amadou Assane Ndoye
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El Haj Mamadou Assane NDoye (26 juillet 1890 — 4 juillet 1974) fut un homme d'affaires et politicien sénégalais. Il appartenait à la communauté Lébou.
Sommaire
Biographie
Formation
Fils de l'imam ratib Assane Ndoye et de Bineta Sylla[1], El Haj Mamadou Assane NDoye naquit en 1890 à Dakar[2] dans une famille musulmane d’aristocrates lébous. Il reçut une éducation coranique à Saint-Louis (Ndar en wolof), ancienne[précision nécessaire] capitale du Sénégal colonial, auprès d’Ahmed Diop Gora[Qui ?].
Fils et petit-fils de marabout, il s’orienta ensuite vers le métier de guide spirituel. Il termina son cycle primaire à Dakar dans la Daara (école coranique en wolof[précision nécessaire]) de son père, avant de s'inscrire à la Médina de Saint-Louis à l'âge de 19 ans.
Première Guerre mondiale et 30 Glorieuses
En 1914 la Première Guerre mondiale éclata. Il assista à la révolution du 10 mai 1914, suivit avec sympathie le triomphe[non neutre] du premier député africain sur les maisons de commerce Bordelaises et marseillaises, ainsi que sur les métis et s'enrola, avec près de 7 000 de ses frères ressortissants des quatre communes, dans les troupes métropolitaines. Là, il obtint la Croix de guerre 1914-1918 avec Palme pour sa manière exemplaire de servir. À la capitulation de l'Allemagne, Mamadou Assane Ndoye revint au Sénégal.
Il épousa Sokhna Oumou Khaïry Sy, fille du Cheikh Al Islam El-Hadji Malick Sy, fondateur de la zaouïa de Tivaouane, imam de la mosquée de Sandial[précision nécessaire] et adjoint au grand Imam ratib de Dakar.
Entrepreneuriat
Il se lança dans les affaires, avant de glisser vers la politique. Représentant de Renault au Sénégal, il aurait pu réussir si la Banque Commerciale Africaine ne l'avait combattu. Evincé, il fut remplacé par Delmas et Manutention africaine.
En 1929, il créa une société de transit qui fut une belle réussite avant de battre de l'aile, victime de la concurrence européenne.Loin de se décourager, Mamadou Assane Ndoye se lança, en 1951, en association avec Henri Gomis dans l'exploitation du poisson, avant de monter, avec un partenaire français nommé Saisset, une usine de carreaux. Son envergure fut alors telle qu'il prit une part active à la création, au lendemain de la crise économique mondiale, du Syndicat Patronal et Artisnal de L'Ouest Africain (Sypaoa), l'une des organisations qui disputait au Sypeco[3] et au Scimpex notamment, l'audience du monde des affaires.
Quand la Seconde Guerre éclata, Mamadou Assane Ndoye diversifia ses activités, en se lançant dans la briqueterie et la fourniture de viande à l'armée et à l'administration. L'armistice signée, il entreprit, avec Cheikh Mouhamadou Mbacké dit Gaïndé Fatma, fils de Ahmadou Bamba, de créer une banque populaire. L'administration et les banques coloniales torpillèrent le projet. Sans se décourager, Mamadou Assane Ndoye forma, avec M.M.Guillabert et Boissier-Palun tout deux des métis, le projet d'une ligne aérienne intérieure. On fit à nouveau échouer cette belle initiative.
Carrière politique
Au plan politique, Mamadou Assane Ndoye, après avoir été l'allié de Blaise Diagne au conseil municipal, se sépara de lui et conduisit, aux côtés de Galandou Diouf, une liste d'opposition aux élections municipales du 5 mai 1929. Lorsque Ibrahima Sow et Henri Martin créèrent « le périscope africain » il les finança.
Il exerça les fonctions de conseiller colonial, conseiller municipal, conseiller général, de député de la Presqu'île du Cap-Vert à Dakar, et devint partisan de Lamine Guèye à la mort de Galandou Diouf. Il en fut le premier adjoint à la Mairie de Dakar .
Dans la vie privée, Mamadou Assane Ndoye était le « grand frère » comme aimait l'appeler son ami et beau-frère Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh[4], précédent Khalif général des Tijanes. Mamadou Assane était de paire avec les grands hommes spirituels et sages qui ont marqués les esprits et les mœurs du Sénégal tels que El Hadj Seydou Nourou Tall,Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, etc. Il s'éteignit le 4 juillet 1974 et fut inhumé à la mosquée de Sandial.
Honneurs
Il fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur à titre étranger par décret du 3 mars 1948, puis promu Officier de la Légion d'honneur par décret du 9 avril 1965, pris sur le rapport de la Présidence de la République (Communauté), en qualité de « Député de la Presqu'île du Cap-Vert à Dakar ».
Pour lui témoigner sa reconnaissance lors de son élection à la présidence de la République, le premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor baptisa en son nom l'ancienne Rue Thiers et l'ecole thiers sur laquelle se situe l’Ambassade de France[5] et où était domicilié Mamadou Assane. Cette demeure abrita les locaux de son bureau ainsi que sa jeune descendance issue de Adja Mame Tabara Diop,cousine du Dr Jacques Diouf actuel Directeur Général de la FAO[6] et petite fille de Ahmed Diop Gora de Saint-Louis (lui-même qui l'encadra pendant ses études).
Notes et références
- Imam et grand Serigne de sa communauté[précision nécessaire]. Bineta Sylla était fille de Matar Sylla, qui fut
- aux alentours de[évasif] 1972, sur l'avenue George Pompidou. La demeure de sa famille fait aujourd’hui face à la mosquée de Sandial, qu'il fit construire
- Sypeco
- Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh
- Site de l’Ambassade de France au Sénégal
- Dr Jacques Diouf
Annexes
Articles connexes
Lien externe
Catégories :- Naissance en 1890
- Décès en 1974
- Officier de la Légion d'honneur
- Ancien député du Sénégal
- Personnalité du monde des affaires
- Titulaire de la Croix de guerre 1914-1918
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