- Aldo Francesco Mucci
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Aldo Francesco Mucci, né à Catane le 11 janvier 1952, est un intellectuel et syndicaliste italien.
Sommaire
Biographie
Il travaille comme ouvrier de la mine de sel gemme de Petralia Soprana (Palerme). En 1981 il est élu délégué syndical du consiglio di fabbrica, le conseil de l'usine. En 1984 il s'attèle à la rédaction du nouveau contrat de travail des mineurs, essayant sans succès d'y ajouter des clauses d'indemnisation pour les poussières et le bruit. Transféré à la mine de Realmonte (Agrigente) au titre de responsable des relations syndicales, il parvient à ajouter ces mêmes clauses aux contrats des travailleurs mais les indemnités contractuelles ne leur sont jamais versées. De 2000 à 2003 il occupe le poste de Secrétaire de la Chambre des Travailleurs de Realmonte[1].
Les « retraites dorées »
En 1992, la région administrative de Sicile, nonobstant l'excellente production de sel, décide de fermer les mines, mettant les mineurs en pré-retraite à l'âge de 45 ans par la loi N°5 du 20 janvier 1999[2]. En 2000, Mucci dépose un mémorandum contre cette loi devant la Cour européenne des droits de l'homme, l'estimant préjudiciable pour les travailleurs. L'année suivante il se rend à Bruxelles où il entame une grève de la faim. La région de Sicile accède aux requêtes des syndicalistes, proposant de fournir des emplois publics aux mineurs et de mettre fin au versement des pensions très élevées allouées à nombre de dirigeants. La loi, validée par un premier fonctionnaire du département de l'Industrie de Sicile, n'est cependant pas signée par son successeur. Devant l'échec de sa requête au président de la région Sicile en 2006, Mucci entame, le 23 avril 2007, une seconde grève de la faim pour demander le reclassement des travailleurs des mines de sel à nouveau mis au chômage[2].
Menaces mafieuses
Après avoir présenté son texte à la Cour européenne des droits de l'homme, Mucci est la cible de nombreuses menaces de la part de la mafia[3]. Son domicile est explicitement visé[4], contraignant les Carabiniers à y maintenir une surveillance. Le 11 septembre 2002, la police découvre une bouteille incendiaire à proximité du siège de la CGIL de Realmonte. Au siège de Porto Empedocle, le syndicaliste découvre une note qui le menace de mort. Le prix Nobel Dario Fo, à l'occasion d'un appel téléphonique à Mucci, l'assure de sa solidarité, et sa femme Franca Rame l'invite au palais Montecitorio[5].
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
L'écrivain Luigi Furini, dans son livre Volevo solo lavorare[6] (« je voulais juste travailler »), décrit les années de lutte syndicale de Mucci.
Notes et références
- (it) « Gli ultimi dannati dell' inferno bianco » (« Les derniers damnés de l'enfer blanc »), La Repubblica, 25 février 2006, p. 17.
- (it) « Pagato per non lavorare Si incatena a Montecitorio » (« Payé pour ne pas travailler il s'enchaîne au Montecitorio »), La Repubblica, 22 avril 2007, p. 5.
- (it) « Intimidito il sindacalista Aldo Mucci », Stampa Provincia di Agrigento, 10 octobre 2006.
- (it) Notiziario TV, 11 octobre 2006.
- (it) « Rilanciamo le miniere di salgemma » (« Nous relançons les mines de sel gemme »), article par Aldo Mucci, La Repubblica du 10 avril 2010, p. 19.
- (it) Luigi Furini, Volevo solo lavorare, Garzanti Editore, 2008, 230 p., broché.
Catégories :- Syndicaliste italien
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