- Agriculture biologique en France
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Les débuts de l'agriculture biologique en France sont marqués par la fondation de l'Association Française pour l'Agriculture Biologique (AFAB), en 1962. Dans les années 1970, un mouvement sociétal de retour à la nature favorise le développement de modes de production biologiques. Un plan « Agriculture biologique : horizon 2012 », a été lancé suite au Grenelle de l’environnement, avec un objectif de 6 % de la SAU pour la surface agricole biologique à l’horizon 2012, ce qui implique de tripler en trois ans la surface exploitée en en bio en 2009[1].
Sommaire
Historique
En 1959, l'agronome Jean Boucher et le négociant en grain Raoul Lemaire élaborent la méthode dite Lemaire-Boucher basée sur l'utilisation d'une algue, le lithothamne, pour fertiliser les sols[2]. En France, l'agriculture biologique a la particularité d'être née de cahiers des charges élaborés par la société civile : les consommateurs et les producteurs se sont ainsi regroupés sous forme associative en 1962, dont la principale était Nature & progrès.
Législations
Le terme agriculture biologique est légalement protégé en France depuis la loi d'orientation agricole du 4 juillet 1980 et le décret du 10 mars 1981, lesquels l'ont définie, et ont fixé les conditions d'homologation des cahiers des charges et précisé les substances pouvant être utilisées dans la production, la conservation et la transformation des produits agricoles dits biologiques.
Le règlement européen a autorisé 5% d'ingrédients non biologiques ainsi que les additifs et auxiliaires technologiques admis en agriculture conventionnelle : il convient de préciser que l'eau, le sel et les levures ne sont pas comptabilisés pour le calcul du pourcentage d'ingrédients biologiques[3].
La production
L'agriculture biologique française représente 8,81% de l'agriculture biologique européenne[4]. Fin 2006, 11 640 exploitations étaient engagées en agriculture biologique, soit 552 824 hectares représentant 2 % de la SAU nationale, dont 53 235 hectares sont en conversion. En 2009 la surface totale dédiée à l'agriculture biologique était de 677 000 hectares[5].
En 2009, la Surface agricole utile (SAU) consacrée à l'Agriculture Biologique était de 2.5 %. Le nombre des agriculteurs bio a légèrement augmenté, passant de 10 000 producteurs en 1982 à 11 640 en 2007 et 16 446 en 2009. Les régions les plus impliquées dans l'agriculture biologique étaient les régions: Rhône-Alpes, Languedoc Roussillon, Midi-Pyrénées, PACA et les Pays de la Loire. Au niveau des cultures, les fourrages représentent la majorité de la surface, mais les cultures maraîchères étaient en progression de 20% et 39% pour la culture de la vigne[5].
La consommation
La consommation d'aliments issus de l'agriculture biologique a progressé de près de 10 % en moyenne par an depuis 1999, pour représenter 1,56 milliard d'euros en 2005, tandis que la demande annuelle d'aliments conventionnels n'augmentait que de 3,6 %, selon l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique
En 2005, le marché français des produits alimentaires biologiques s'élevait à 1,6 milliard d'euros, le poste le plus important étant celui des fruits et légumes, qui totalise 264 millions d'euros. Mais l'ensemble des produits vendus aux rayons crémerie- produits laitiers (132 millions d'euros), lait (99 millions) et œufs (95 millions) - représentent eux-mêmes 21 % de la consommation des aliments bio, avec un total de 326 millions d'euros. 4 ans après le marché était passé à 3 milliards d'euros[5]. En 2009, la France importait plus de produit bio qu'elle n'en exporte, puisque en valeur marchande 38% des ventes sur le territoire français étaient produit à l'étranger. Ce déficit commercial n'était pas égal pour tous les produits, ainsi le secteur laitier approche d e l'autosuffisance, alors que l'importation de céréales restait très importante. En 2009 le montant des ventes de produits bio français à l'étranger était estimé à environ 200 millions d'euros[5].
Les labels
Le label Agriculture biologique, AB : les pionniers de l'agriculture biologique en France ont mis plusieurs années à obtenir une reconnaissance officielle du label AB par les pouvoirs publics, acquis en 1993. Le label Agriculture Biologique (Logo AB) est aujourd'hui reconnu par le Ministère de l'Agriculture, un cahier des charges précis définit les règles permettant d'être certifié. Il garantit que l'aliment est composé d’au moins 95 % d’ingrédients issus du mode de production biologique, ne comporte ni colorant chimique, ni arôme artificiel, ni additifs de synthèse, ni agent de conservation chimique et n'a pas été irradié[6]. Plusieurs organismes certificateurs ont l'autorisation de délivrer la certification[7] : Aclave, Agrocert, ECOCERT, Qualité France SA, Ulase, SGS ICS.
Le label Nature & progrès: Nature & progrès est à l'origine en 1970 du premier cahier des charges bio au monde, homologué en 1986 par les pouvoirs publics. La mention « Nature & progrès » intègre, dans une démarche globale, des domaines écologiques, économiques et humains[8].
Le Label Demeter.
L'image de l'agriculture biologique en France
selon une enquête de l'institut CSA, réalisée fin 2005, pour l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique :
- 90 % des français estiment que les produits AB contribuent à préserver l'environnement ;
- « Près d'un Français sur deux (47 %) consomme des produits biologiques au moins une fois par mois » et « plus d'un sur deux (56 %) se sent proche des valeurs bio ».
- ils achètent leurs produits AB, pour 72 % en grandes et moyennes surfaces, 43 % sur les marchés, 29 % en magasins spécialisés, 22 % auprès d'artisans-commerçants et 22 % directement à la ferme ;
- la majorité des consommateurs de produits AB habitent dans les régions Île-de-France et du pourtour méditerranéen.
Les Réseaux de distribution
En 2009, les achats de produits issus de l'agriculture biologique étaient répartis entre les grandes surfaces pour 45%, 38% dans des magasins dédiés, 12 5 directement chez le producteur et 5% chez les petits commerçants[5].
- Distributeurs spécialisés : Biocoop, Biomonde, La Vie Claire, Naturalia, Les Nouveaux Robinson, Satoriz ;
- AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne (pas exclusivement bio) ;
- Vente directe en Boutique Paysanne ;
- Le Réseau des Jardins de Cocagne.
Notes et références
- L’environnement en France - Édition 2010 - Coll. Références Commissariat général au développement durable, juin 2010 par le service de l'observation et des statistiques
- La Vie Claire), Une agriculture sans pesticides, engrais chimiques, OGM et autres irradiations, Enquêtes de santé, n°4, décembre 2010, page 14. Brigitte Brunel-Marmone (présidente du directoire de
- Règlement du conseil n°834/2007 et d'application n°889/2007 du 5 septembre 2008
- Eurostat (Office statistique des Communautés européennes, juin 2007)
- Agriculture biologique : + 86% de surfaces en conversion en 2009, Ministère de l'alimentation de l'agriculture et de la pêche, 19. Consulté le 13 août 2010
- Biocoop
- Observatoire départemental de l'eau (Ain)
- http://www.natureetprogres.org/producteurs/charte_nature_progres.html charte Nature & progrès
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Agence Bio, 2009. L’agriculture biologique française : les chiffres clés 2008. Montreuil-sous-Bois : Agence Bio. 218 p.
- Agreste – SSP, 2009. « Agriculture biologique » in L’agriculture, la forêt et les industries agroalimentaires - GraphAgri 2 009. Toulouse : SSP. pp. 80-81.
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