- Affaire du Baron noir
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L'affaire du Baron noir est un fait divers très largement médiatisé en France au cours de l'été 1988. À partir du 28 juillet de cette année et jusqu'à la mi-septembre, plusieurs témoignages font état de l'éventuel survol illégal de Paris, de nuit, par un avion à hélice non identifié. La presse écrite et la télévision relaient très rapidement ces témoignages et donnent à l'affaire une grande visibilité. Il n'existe cependant pas de preuve tangible, à ce jour, que les supposés vols de nuit illégaux au-dessus de Paris ont bien eu lieu[1].
Contexte et premier témoignage
Le survol de Paris intra-muros est interdit à moins de 2 000 m d'altitude. Le 28 juillet 1988, à 0 h 30, la sécurité civile est prévenue qu'un bruit de moteur suspect indiquerait qu'un avion de tourisme survole le sud de Paris à une altitude anormalement basse. Les recherches depuis le sol et l'analyse des échos radar ne donnent rien.
Traitement médiatique de l'affaire
Des témoignages continuent à parvenir à la police les deux nuits suivantes ; à partir du 30 août, la presse s'empare de l'affaire et commence à émettre des hypothèses diverses sur l'identité de l'aviateur, rapidement surnommé le « Baron noir » par la télévision française, peut-être en référence au célèbre Baron rouge allemand de la Première Guerre mondiale, Manfred von Richthofen, ou à une bande dessinée contemporaine.
Le seul contact visuel, attesté par un témoignage officiel, avec un aéronef en situation illégale pouvant appartenir au Baron noir aurait eu lieu dans la nuit du 11 au 12 août 1988 mais le 17 août, la véracité du contact visuel est remise en question. Le surlendemain et jusqu'au 6 septembre, la préfecture de police de Paris monte un important dispositif de surveillance baptisé « Vipère ». Durant tout le mois d'août, la presse évoque successivement, tantôt sur un mode sérieux, tantôt sur un mode humoristique : ULM, monomoteur, bimoteur, maquette télécommandée, illusion d'optique créée volontairement, complot politique (éventuellement destiné à mettre en difficulté le Ministre de l'Intérieur d'alors, Pierre Joxe), coup publicitaire, etc. De nouveaux témoignages affluent, en provenance d'autres villes de France et d'Allemagne.
Le 6 septembre, une personne masquée affirme être le Baron noir lors du Journal de 20 heures de TF1. On découvre plus tard qu'il s'agit d'un usurpateur mythomane, Albert Maltret : son seul survol de Paris attesté a lieu en plein jour et lui vaut une arrestation. À la mi-septembre 1988, la presse commence à abandonner le traitement de l'affaire, sans que personne n'ait apporté de preuve tangible de la réalité des vols de nuit.
Notes et références
- Le Baron noir et ses ancêtres, chronique des aéronefs fantômes par Dominique Caudron. Résumé complet de l'affaire et des retombées médiatiques, analyse des témoignages.
Catégories :- Affaire judiciaire
- Théorie du complot
- 1988 en France
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