Abraham Fourdy

Abraham Fourdy, né vers 1560 à Orléans, où il est mort le 16 mars 1637, est un compositeur français.

Biographie

Fils de Gentiane Labas, il fut, de 1588 à 1633, maître de musique de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans.

En 1581, il était choriste de la cathédrale Sainte-Croix. Le 22 novembre 1587, grâce à son motet sur l'antienne Dum Aurora^[1], pour chœur à 5 voix en deux parties, il remporta « La Harpe » au Puy de musique d'Évreux, un important concours de composition musicale créé par l'organiste du roi Guillaume Costeley^[2] et organisé annuellement, en novembre, pour la Sainte-Cécile^[3]. À la suite de cela, en 1588, Fourdy est reçu chanoine semi-prébendé, sur la 32^e stalle de l'église Saint-Aignan, signe qu’il est devenu le maître de musique de la collégiale. Le 27 février 1594, on le reçut chanoine de résidence, sur la 31^e stalle. Il ne se retira qu’en 1633 (cette année-là, son successeur, Liphard Benoît, sera installé sur la stalle 30).

Le 7 mars 1637, les deux hommes signèrent un accord, au sujet de « tous et chascuns les Livres et pappiers de Musique manuscriptz ou aultres quelsconques [ajouté : « dud[it] art de musique »] qui sont en la possession d’icelluy Fourdi, sans en rien reserver, le tout à prendre et recepvoir par led[it] Benoist après le deces dud[it] Fourdi et non autrement »^[4].

Ses œuvres semblent malheureusement toutes perdues.

Il était peut-être luthiste, car on trouve son nom, ajouté ("Fourdy 1623"), sur un exemplaire d'une partition pour luth (Médiathèque d'Orléans. C 3466. F° 14 v°) ayant appartenu aux étudiants germaniques de l'université d'Orléans (ceux-ci, et les autres nations d'étudiants, étaient liés à la collégiale Saint-Aignan : ils louaient les services du chœur, lors d'offices célébrés dans l'église, pour leurs fêtes annuelles où lors de la visite de personnalités étrangères). L'auteur du recueil, Joachim van den Hove, l'avait publié à Utrecht en 1601. L'ouvrage contient des transcriptions de pièces d'origines diverses, en tablatures et en chant sur portées de cinq lignes. Le Hollandais Taco Walstra l'a réédité en 2004.

Notes et références

Bibliographie

• Marlène Britta, François Turellier, Philippe Vendrix, La Vie musicale à Orléans de la fin de la guerre de Cent Ans à la Saint-Barthélemy, in : Orléans, une ville de la Renaissance, Ville d'Orléans, Centre d'études supérieures de la Renaissance (CESR) de Tours, Université François Rabelais de Tours, 2009, p. 120-131.
• Théodose Bonnin et Alphonse Chassant, La Vie musicale dans les provinces françaises, Évreux, Ancelle, 1837, 3 vol., p. 73. Reprint : Genève, Minkoff, 1972.
• Joachim van den Hove, Florida sive Cantiones, è quamplurimis praestantissimorum nostri aevi musicorum libris selectae. Ad testudinis usum accommodatae. Opera atque industriâ Ioachimi Vandenhove Antverpiani. Quarum omnium indicem proxima à praesatione pagina repraesentat., Utrecht, S. de Roy et J.G. de Rhenen, 1601, [2]-110 fos. Rééd. par Taco Walstra, Florida, sive Cantiones […] ad testudinis usum accommodatae (Utrecht 1601), KVNM, Coll. « Muziek uit de Republiek. Speciale projecten », 2004, 31-IV-110 fos.
• BnF. Ms. fr. 25185. Album amicorum, XVII^e siècle, [4]-117-[9] fos (blasons en couleur, sous lesquels, de 1622 à 1631, les élèves de Guillaume Morel, maître de luth et maître à danser orléanais, ont écrit leur nom. La plupart d’entre eux, allemands ou franc-comtois, étaient certainement des étudiants de la « Nation germanique » de l’Université d’Orléans).

Articles connexes

• Guillaume Costeley
• Philippe Vendrix

Lien externe

• Le Puy d'Évreux et Guillaume Costeley (1530-1606) : colloque et concerts de la Sainte-Cécile, 2008

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