- Aber de Crozon
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L'Aber de Crozon est un estuaire (aber en Breton), entre les hameaux de Trébéron, Le Veniec et Tal-ar-Groas, de la commune de Crozon, département du Finistère en France.
Sommaire
Géographie
L’Aber de Crozon, donne sur la Baie de Douarnenez, à l’extrémité de la presqu'île de Crozon, entre les falaises de la pointe de Trébéron à l’ouest et à l’est par la pointe de Raguénez et l’île de l’Aber.
L’estuaire est, en partie, fermé par un banc de sable qui constitue la plage de l’Aber, d’environ 1,2 km sur 60 à 80 mètres de large. A la marée montante, un goulet permet à la mer d’envahir l’Aber et de remonter via un chenal et un passage aménagé dans la digue-route. A marée basse, le chenal est entretenu par les eaux fluviales du ruisseau Aber.
Ruisseau Aber
Le ruisseau Aber a sa source au nord du hameau de Goarem an Abat et s'écoule dans la vallée dite de l'Aber, long couloir orienté E.N.E - O.S.O et large de 600 m, s'étendant sur environ 8 km jusqu'à Argol, puis le ruisseau continue dans un étroit couloir jusqu'à l'Aber de Crozon. Ce ruisseau serait l'ancien lit de l'Aulne[1] (analyse du sol), dont la source se situe à quelques centaines de mètres de la source du ruisseau Garo qui se jette dans l'Aulne vers le hameau de Treuzeulon.
Histoire
Antiquité
Des "cuves de salaison" remontant à l'Empire romain ont été trouvées à l'entrée de l'Aber[2].
Château féodal
Le site du château se situe à l’emplacement de l’actuel Four à chaux. En ce lieu entouré d’eau à marée haute, au Moyen Âge (XI-XIIe siècle), un retranchement féodal s’élevait derrière un puissant rempart de terre et de bois. Cet abri servait de retranchement en cas de danger aux seigneurs et habitants locaux. Le site à souffert, au XIXe siècle, de l’implantation d’un four à chaux.
Four à chaux
Erigé en bordure de l’Aber en 1839 par autorisation du sous-préfet de Châteaulin, le four appartenant à la société Boulet et Cie, était alimenté en combustible et en matière première par la mer ainsi que la livraison des barils de chaux. Le four faisait partie, depuis le XVIIIe siècle, d’un réseau économique de production de chaux et de briques de la Baie de Douarnenez. La matière première était soit du calcaire provenant de quelques carrières voisines, soit du sable coquillier. L’exploitation cessa à la Première Guerre Mondiale et le four fut désaffecté et abandonné jusqu’en 1984 où une équipe de jeunes scouts bruxellois le dégagea de la végétation. L’édifice fut inscrit aux Monuments historiques en 1988 et une aire de stationnement est aménagée non loin dans le respect de l’esthétique et de l’environnement.
Le four est rouvert et remis en fonctionnement, symbolique, pour la Journée du Patrimoine.
Route-digue
Lors des grandes marées, l’eau remonte jusqu’au moulin à eau, en amont de la rivière, provoquant de fréquentes inondations.
- Vers 1960, est construite la digue de Rozan (310 mètres de long sur 12 à 16 mètres de large), reliant les deux bords de l’estuaire ; trois clapets permettent à l’eau de la rivière de s’écouler.
- En 1958, la construction de la digue Richet, en aval de la rivière, constitue un barrage étanche qui transforme l’aber en polder. Les coquillages meurent, les poissons désertent les frayères, certaines plantes emblématiques disparaissent et on évoque même la construction d’une marina (port).
- En 1981, Le Conservatoire du littoral rachète et détruit la digue Richet, puis enlève un clapet à la digue de Rozan permettant ainsi, pour la première fois en Europe, la remise en eau d’un estuaire.
- Aujourd’hui, plus d’une vingtaine d’espèces de poissons remontent l’estuaire, certaines plantes reviennent et une grande diversité d’oiseaux de mer et de marais recolonisent le site.
Fort de l'Aber
Ce fort se situe sur l'île de Aber (accessible à marée basse), fait partie des fortifications de Vauban et le corps de garde édifié en 1862 pour la défense de l'anse de Morgat et de la baie de Douarnenez contre l'invasion de la marine anglaise. Abandonné lors de la mobilisation de 1914, le fort est pratiquement en ruine.
Références
- Annales de Géographie, 1924, vol.33, p.171-173
- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_2003_num_1_1_2357 Aude Leroy, "Les ateliers de salaison antiques en baie de Douarnenez (Finistère)", Revue archéologique de Picardie, année 2003, volume 1, pages 65-75, consultable
Liens internes
Liens externes
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