- Éventail
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L'éventail est un accessoire de mode et de confort dont la principale utilité consiste à créer un léger courant d'air frais, en ventilant. Son usage est attesté dès l'Antiquité.
Sommaire
Divers types d'éventails
On notera en particulier :
- l'écran fixe, avec manche et feuille en carton ou en vannerie de forme drapeau (en Italie au XVe siècle) et encore actuellement dans le monde arabe) ;
- l'éventail formé d'un manche réunissant des plumes ou feuilles de végétaux (tel un modèle trouvé dans la tombe de Toutânkhamon);
- l'éventail plissé, utilisé dès le haut Moyen Âge et conservé sous forme de flabellum liturgique par l'église chrétienne ;
- l'éventail brisé, où des lames d'ivoire, nacre, bois ou autre matériau dur s'ouvrent autour d'un axe, réunies près de l'autre extrémité par un fil ou un ruban ;
- l'éventail de plumes montées sur des brins réunis par un fil, ou, dans la même veine, l'éventail palmettes, dit "Jenny Lind" par les anglophones, où des « palmettes » en carton ou tissu remplacent les plumes ;
- l'éventail plié, où les "brins" de matériau dur (avec aux extrémités des "panaches" protecteurs plus importants) servent de support à une feuille en papier, peau de diverse nature, dentelle ou tissu (plus tardivement).
Les éventails pliés sont les plus répandus. Comme les éventails brisés, ils trouvent leur origine en Chine, mais ont été adoptés et adaptés au Japon, en partie par l'intermédiaire de la Chine
Histoire
En Chine, les premiers éventails étaient rigides et en plumes (d'ailleurs le caractère chinois désignant l'éventail se compose de la clé de la « porte » sur le caractère signifiant « plumes »)[1]. Au IIe siècle déjà le bambou était utilisé pour la fabrication de la monture. Les éventails « pliés » (invention japonaise selon certains) furent importés en Europe par les Portugais à partir du XVIe siècle.
En Europe
Introduit en France sous sa forme moderne par Marie de Médicis, objet favori d'Élisabeth Ire d'Angleterre, il connut un important développement en Europe aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Produit essentiellement en France, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie et dans l'espace germanique, ce fut d'abord un objet aristocratique et artistique, reprenant les sujets (mythologiques et bibliques surtout)de tableaux connus tant sur les feuilles que sur les montures d'ivoire, de nacre ou d'écaille.
Les sujets devinrent souvent moins recherchés avec les bergerades de la fin du XVIIIe siècle, la qualité moindre minorant le prix et facilitant la diffusion de l'objet dans la classe moyenne. Il devint même populaire grâce aux techniques d'impression (et parfois même vecteur de propagande politique avant et pendant la Révolution). C'est à cette période qu'il disparut presque en France, pour ne réapparaître qu'avec plus de vigueur après 1830, connaissant un second âge d'or pendant le Second Empire et atteignant sa taille maximale vers 1890.
Certains marchands d'éventails (notamment la Maison Duvelleroy) ont inventé au XIXe siècle un pseudo « langage de l'éventail » très élaboré et codifié. Il s'agissait d'un outil marketing et aucune trace de ce prétendu langage ne peut-être trouvée au XVIIIe siècle. Toutefois les scènes figurant sur les éventails participent à la communication sociale, de même que la gestuelle de son maniement, en particulier à la Cour.
Cet objet est quelque peu tombé en désuétude pendant l'entre-deux-guerres, hormis en tant qu'objet publicitaire (parfois d'excellente qualité) et hormis aussi dans quelques pays comme l'Espagne, où la fabrication s'était établie moins d'un siècle plus tôt.
Il continue d'accompagner quelques personnages iconoclastes de notre époque, symbolisant le désir d'élévation et d'autorité, le refus de la conformité et soulignant l'originalité d'un style. Moyen élégant et écologique de faire face au réchauffement climatique, il connait cependant au début du XXIe siècle un regain de faveur, et divers créateurs réapparaissent notamment en France.
En Asie
En Orient, même s'il fut aussi fabriqué au goût européen dès le XVIIe siècle, il est resté un élément essentiel de l'art de vivre et de la culture. Les plus grands peintres chinois ou japonais l'ont utilisé comme support pour leurs œuvres. Objet indissociable les rites traditionnels de la Chine et du Japon, l'éventail est un accessoire fondamental dans le théâtre japonais Nô de même que dans certains arts martiaux.
Comme arme
L'éventail est aussi utilisé comme arme dans certains arts martiaux chinois. Il est ainsi présent dans le Taiji shan (太极扇), art martial lié au Tai-chi-chuan (ce dernier étant pratiqué à main nue), ou dans la danse traditionnelle chinoise.
Pendant le Moyen Âge au Japon, le chef de guerre (le shogun) portait un gunsen (littéralement « éventail de guerre ») : ce type d'éventail avait une monture forgée en acier et servait à la fois de signe de ralliement et de direction des troupes (brandi ouvert), et à la fois de garde et de protection (une fois fermé) lors d'un combat au sabre. Le tessen, de forme plus européenne, était plutôt réservé aux femmes.
Notes et références
- Histoire des éventails chinois, lundi 8 octobre 2007
Annexes
Bibliographie
- P. Payen-Appenzeller, Éventails, Parangon, Paris, 2001
- L'éventail et ses secrets, Tassinari, 2009
- Eventails chinoises japonaises et orientales, Tassinari, 2009
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Éventail
- Objet traditionnel japonais
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