Études rurales

Études rurales

Études rurales

 Études rurales
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Pays France France
Langue(s) Français
Périodicité trimestrielle
Genre revue scientifique
Diffusion électronique et papier ex. (2003)
Date de fondation 1961
Ville d’édition Paris
Éditeur Editions de l'EHESS

Directeur de la rédaction Gérard Chouquer
ISSN 1777-537X

Études rurales

De la Chine à l’Amérique en passant par la Palestine, l’Afrique ou les pays européens, Études rurales explore les nombreux aspects de la « ruralité » à travers les territoires, les activités, les genres de vie, les organisations politiques, les représentations, les croyances, les héritages et les perspectives. Grâce à la contribution d’auteurs venus d’horizons divers, la revue parle du monde en s’appuyant, pour toutes les disciplines (humaines, sociales et naturalistes), tant sur l’enquête scientifique que sur la réflexion, historique, philosophique ou anthropologique.

Dans notre écoumène, perturbé au point de nous paraître neuf, l’urbain et le rural s’interpénètrent, les populations découvrent la complexité des liens qu’elles ont créés avec les milieux, et la Terre redevient l’affaire de chacun. Pour répondre à la nécessité de comprendre tous ces liens, les regards croisés construisent, de numéro en numéro, cette nouvelle modernité des choses de la planète. Sans succomber à un retour nostalgique aux campagnes de jadis, la revue contribue à l’invention collective d’une nouvelle représentation de la ruralité.


Sommaire

Histoire de la revue

Fondée en 1961 comme « revue trimestrielle d’histoire, géographie, sociologie et économie des campagnes » de la 6e Section de l’École pratique des hautes études, la revue Études rurales est une création de l’historien Georges Duby et du géographe Daniel Faucher, le secrétariat de la rédaction étant assuré, dès le premier numéro, par l’ethnologue Isac Chiva, choisi par Fernand Braudel et Claude Lévi-Strauss. Fidèle à l’esprit de Lucien Febvre et de Marc Bloch, cette revue se présente alors comme étant la « première revue de langue française spécialisée dans les études rurales ». Dans le premier comité de rédaction, on trouve, par exemple, les noms de Jacques Berque, Fernand Braudel, Étienne Juillard et Alfred Sauvy.

Une première période dans l’histoire de la revue voit s’affirmer les thèmes classiques des travaux des historiens, géographes, économistes, ethnographes et sociologues français. On écrit alors beaucoup sur l’openfield et le bocage, les régimes agraires qui les accompagnent, l’exode rural, l’économie agraire, la photographie aérienne, etc. Mais la revue s’ouvre aussi très vite au reste du monde, comme en témoigne le numéro 4 constitué pour l’essentiel d’un article de Bernard Kayser sur l’agriculture bulgare et d’un très gros article de Gilles Sautter sur les terroirs d’Afrique occidentale. Elle s’ouvre également aux disciplines en mouvement, avec le très volumineux article de Pierre Bourdieu dans le numéro 5-6 (Célibat et condition paysanne), et aux graves problèmes du moment, comme l’incertitude économique des agriculteurs français (Maurice Parodi) et les paysans déracinés en Algérie (Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad) dans le numéro 12. Le premier dossier publié (Recherches sur les campagnes françaises, n° 13-14) est concomitant du premier Congrès mondial de sociologie rurale (Dijon, août 1964) et de la XIIe Conférence internationale des économistes ruraux (Lyon, septembre 1964). Georges Duby et Emmanuel Le Roy Ladurie y participent.

Progressivement se dessinent les évolutions qui vont conduire à une nouvelle période de l’histoire de la revue : ouverture sur le monde (Terroirs africains et malgaches, n° 37-39 ; Agriculture et sociétés en Asie du Sud-Est, n° 53-56), choix plus de plus en plus net de problématiques anthropologiques et sociologiques (Agriculture et condition des femmes, n° 92) ; attention soutenue aux phénomènes de marginalisation (Campagnes marginales, campagnes disputées, n° 71-72 ; Paysans de l’Amérique des Cordillères, n° 81-82). Ces avancées sont le fruit d’une évolution institutionnelle majeure. À partir de 1971 (n° 41) la revue est hébergée par le Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, dirigé par Claude Lévi-Strauss. Elle devient l’une des revues de l’École des hautes études en sciences sociales lorsque celle-ci remplace la 6e Section de l’EPHE, en 1975. Y collaborent de nouvelles personnalités : René Dumont au comité de patronage ; Étienne Juillard puis Gilles Sautter à la direction ; Françoise Zonabend au comité de rédaction ; Gérard Lenclud, rédacteur en chef à partir de 1982. Ces changements correspondent à une période brillante de la revue, marquée par des publications d’importance.

À la fin des années 1990, après quelques flottements dus au renouvellement des équipes, aux changements majeurs qui touchent le monde rural (Paysans au-delà du mur, n° 138-140), aux modifications de la perception des observateurs (De l’agricole au paysage, n°121-124) ainsi qu’aux effets d’une émulation bienvenue mais néanmoins réelle (création des revues Histoire et Sociétés rurales en 1994 et Ruralia en 1997), la revue entame une nouvelle période de son existence sous la direction de Carmen Bernand (de 1999 à 2004) puis de Gérard Chouquer (depuis fin 2004), avec le concours de personnalités comme Michel Adam[1], Rose-Marie Lagrave, Édouard Conte, Christian Giordano, Jean Guilaine, Bertrand Hervieu, Isabelle Thireau, etc. Elle aborde ainsi une troisième phase de son histoire intellectuelle. Contrairement aux apparences et aux opinions dominantes, le rural reste un horizon majeur pour une grande partie de la population mondiale. C’est la raison pour laquelle la revue poursuit son tour du monde des zones et des thèmes à risques : Palestine (n° 173-174), inégalités et détournement des aides au développement (Madagascar, n° 178), relations entre la paysannerie et l’État (Chine, n° 179), économie du café dans le monde (n° 180). Et pour laquelle la revue, de plus en plus curieuse et ambitieuse, accueille les disciplines où s’observent des renouvellements, comme l’archéologie (La très longue durée, n° 153-154, 2000) et la toute nouvelle archéogéographie (Objets en crise, objets recomposés, n° 167-168, 2003). Derrière ces deux disciplines, il faut, plus généralement, voir une réflexion en cours sur le changement du rapport au passé.

Une revue internationale

La revue connaît une diffusion relativement modeste en termes d’exemplaires vendus, mais, paradoxalement, elle bénéficie d’un large rayonnement international. C’est ainsi que la proportion d’abonnements étrangers est de 51,5 % (statistique effectuée sur la base du routage du numéro 180) répartis comme suit : Europe : 16 pays ; Amériques : 6 pays ; Asie-Océanie : 5 pays ; Afrique : 4 pays.

Une statistique portant sur les 4 dernières années de publication (2004-2007) atteste la dimension internationale de la revue. Trois dossiers ont été codirigés par des chercheurs étrangers (Palestine, Chine, Madagascar) ; 39 articles (sur 102, soit 38 %) ont été rédigés par des chercheurs étrangers étrangers provenant de 19 pays différents (Afrique : Ouganda, Kenya, Sénégal, Madagascar, Cameroun, Maroc ; Amériques : USA, Canada, Brésil, Mexique, Argentine ; Asie : Chine, Corée du Sud ; Proche-Orient : Palestine ; Europe : Suisse, Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni, Belgique). La croissance de l’apport étranger est sensible sur les 4 dernières années : de 9 articles sur 33 en 2004 à 16 articles sur 26 en 2007. La revue publie principalement en français, mais aussi quelquefois en anglais et en espagnol.

Politique éditoriale

Études rurales, revue de l’École des hautes études en sciences sociales, est éditée au Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France et bénéficie de la reconnaissance scientifique du Centre national de la recherche scientifique et du Centre national du Livre.

Études rurales est une revue à comité de lecture (le taux de rejet des articles libres est d’environ 40 %).

La revue couvre actuellement, à parts presque égales, les champs suivants, tous représentés au comité de rédaction : anthropologie sociale, histoire, sociologie, archéogéographie, agronomie, géographie, archéologie, sciences politiques. En 2008 le comité de rédaction réunit Michel Adam, Philippe Boissinot, Gérard Chouquer, Édouard Conte, Christian Giordano, Bertrand Hervieu, Rose-Marie Lagrave, Emmanuel Lézy, Yves Michelin, Isabelle Thireau, Bruno Villalba. Le secrétariat de rédaction est assuré par Claire Pérenchio et Éva Kempinski.

De plus en plus la revue tend à ne publier que des dossiers. Les numéros sont programmés deux à trois ans à l’avance.

Tous les sommaires de la revue sont en ligne depuis le numéro 1 (1961) sur le portail Revues.org. De 1973 à 1999, les sommaires n’étaient enrichis que des résumés et abstracts de chaque contribution. Depuis 2000 est publié le texte intégral des articles, accompagné d’un fac-similé au format PDF, en respectant une barrière mobile de trois ou quatre ans selon les portails.

Bibliographie

  • Isac CHIVA, « Georges Duby, le veilleur », Études rurales, n°145-146, janvier-décembre 1997, pp. 15-20 : récit, par Isac Chiva, de sa rencontre avec le grand historien médiéviste et des circonstances de la naissance de la revue.

Articles connexes

Références et notes

Liens externes


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