- Étienne Tête
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Étienne Tête (né le 10 janvier 1956 à Nancy[1]) est un homme politique français, adjoint au maire de Lyon et conseiller régional. Avocat.
Sommaire
Biographie
Quatrième et dernier enfant d’une famille lyonnaise (son père est ingénieur des Arts et Métiers, Cluny[2], sa mère ancienne secrétaire comptable à la Banque de France), il fait ses études à Saint Sigisbert (Nancy), puis chez les Maristes de Riom. Bachelier en 1974, il poursuit des études de Médecine à Lyon.Interviewé en 2006 sur sa jeunesse, il en dresse le bilan suivant : « J'ai eu la chance d'avoir une enfance heureuse, sans drame. La crise d'adolescence, les conflits avec les parents, j'ai pas connu »[1].
Gynéco-obstétricien de formation[1], il exercera notamment à l’hôpital Saint-Joseph de Lyon et se consacrera uniquement à la politique en 1993.
Exerce la profession d'avocat, inscrit au Barreau de Lyon[3].
Activité politique
Son engagement politique a été précoce et univoque. En 1982, antinucléaire, tiers-mondiste, défenseur de l'environnement, il se rapproche du Mouvement d’Écologie Politique qui deviendra les Verts après la fusion des Verts Parti Ecologiste, de la Confédération et d’une partie des Amis de la Terre. Il est présent au Congrès fondateur des Verts à Clichy les 28 et 29 janvier 1984. Au sein des Verts, il assumera de 1984 à 1987 des fonctions au Collège Exécutif puis fut désigné Trésorier National du parti Verts à partir de novembre 1987 jusqu’en 1992[4]. Rédacteur de la motion d’orientation à l’AG de 1987[5]. Il conduit la première rencontre officielle entre les Verts et le PS[6] Il siège depuis au Conseil National Interrégional (CNIR, le Parlement des Verts).
Dès 1983, il conduit à Caluire et Cuire une liste autonome « Les Verts-Caluire Ecologie » et devient conseiller municipal. En 1989, la même liste dépasse les 19 % au deuxième tour et obtient quatre élus. Ce deuxième mandat lui vaut un siège à la Communauté urbaine de Lyon présidée par Michel Noir. En 1992, il est élu au Conseil régional de Rhône-Alpes. Réélu en 1998 et 2004.
En 2001, Gérard Collomb conduit à Lyon, une liste de "gauche-plurielle" (PS, Verts, PCF, MRG). Ces listes l'emportent dans 6 arrondissements sur 9 à la faveur d’un déchirement sans précédent de la droite entre Michel Mercier et Charles Millon qui garde les séquelles de son élection à la Présidence de la Région Rhône-Alpes en mars 1998, avec les voix des élus régionaux du Front national. Il est nommé Adjoint aux travaux, aux marchés publics et gère le contentieux[7]. Une nomination saluée par les médias : «Ce choix, estime Gérard Collomb, est un signe fort envoyé à l'opinion publique, pour lui dire que l'opacité, les ententes, c'est fini. »[8].
Lors du deuxième mandat de Gérard Collomb à partir de 2008, le maire le change de délégation pour le mettre en adjoint chargé du Cadre de vie[9]. Les relations sont alors plus tendues, notamment en raison de l'opposition d'Étienne Tête du projet de stade OL Land ; ainsi en novembre 2009, Gérard Collomb déclare : « S'il n'était pas d'accord, il ne fallait pas qu'il se présente sur ma liste. On ne peut pas être dedans et dehors »[10].
Il figure en 6ème position sur la liste Europe Ecologie sud est de Michèle Rivasi lors des élections européennes de 2009. Il est rédacteur d'une rubrique dans Eurogaules durant la campagne d'Europe-Ecologie[11].
Activités judiciaires
Réputé pour ses recours qui défrayent la chronique politique mais également juridique, il estime faire avancer par un mode d’action citoyen[12], la démocratie. Acteur de la transparence du financement de la vie politique[13], il fait annuler pour la première fois des crédits européens votés par le Parlement de Strasbourg[14].
Il fait annuler une subvention de 100 000 F. du Conseil Général du Rhône[15] pour permettre le financement d'une participation au rallye Paris-Dakar 1985[16].
Il est le requérant de la première décision sur l'article 3 du premier protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l'homme qui précise que « les hautes parties contractantes s’engagent à organiser à des intervalles raisonnables des élections libres au scrutin secret dans des conditions qui assurent la libre expression de l’opinion du peuple sur le choix du corps législatif »[17].
Il soutient l'action juridique menée pour 273 habitants de Veynes (Hautes-Alpes) contre l'affermage des services eau-assainissement de leur commune en décembre 1989. Le 29 mars Étienne Tête, trésorier national des Verts, prend connaissance du dossier, rédige deux recours en annulation contre l'affermage (...). Il explique également le moyen juridique qui permet le boycott des factures. (...) Plus tard, au terme d'une histoire juridique à rebondissements, le tribunal administratif confirme l'analyse d'Etienne Tête. Ainsi la commune de Veynes sera une des premières de France à revenir en régie municipale[18].
On lui doit notamment l’annulation par le Conseil d’État [19], de l’élection de Charles Millon à la Présidence de la région Rhône-Alpes obtenue avec les voix du Front National[20] et l'enquête sur l'illégalité de son logement de fonction[21] et de la prise en charge par le conseil régional de son personnel de maison[22].
Il est également le premier acteur dans la contestation du Périphérique Nord de Lyon[23] et a fait annuler par le Conseil d'État [1] [24] le traité de concession signé entre Noir et Bouygues[25]. Cette décision judiciaire annule le péage jugé prohibitif par les Lyonnais[26]. Il combat les aides illégales aux entreprises à propos d'Euronews[27].
Premier requérant contre le fichier Edvige[28]. Le texte de sa requête sera mis en ligne sur le site "non à Edvige" [29].
Il est également très actif contre les antennes-relais[30].
Aujourd'hui, il milite pour une réforme du « foot business »[31] et contre le projet OL Land.
Il soutient le droit au boycott, en particulier à propos de la situation en Palestine.
Mandats politiques
- Conseiller Municipal de Caluire et Cuire de 1983 à 1995.
- Conseiller communautaire à la Communauté urbaine de Lyon de 1989 à 1995, et 2001 à 2008.
- Conseiller régional depuis 1992
- Adjoint au Maire de Lyon de 2001 à 2008, chargé des travaux, marchés publics et affaires juridiques
- Adjoint au Maire de Lyon de 2008 à 2009, chargé du Cadre de vie.
Articles
- « Le vote des étrangers, ce n’est pas si compliqué », Libération, 10 mai 2000
- « Le citoyen muselé par l'avocat, Libération », 18 avril 2001
- « Mode de scrutin : un seuil est franchi », Libération, 25 février 2003
- « L'Europe démocratique est mal partie », Libération, 14 octobre 2003
- « Le Pen au-dessus des lois ? Libération », 17 février 2004
- « Triste avenir pour les médecins », Libération, 8 septembre 2004
- « Aulas a-t'il besoin d'un stade ? » Lyon Capitale, 31 mai 2007
- « Succession d’inégalités », Libération, 27 juillet 2007
- « Edvige, fiche-nous la paix ! » Libération, 7 août 2008
- « Casse toi pauvre con », Libération, 27 novembre 2008
- « Google Street View », vices privés et vertus publiques, Libération, 13 février 2009
- « L'argent public ne doit pas servir au foot-business », Le Monde, 1er novembre 2009
- « Boycotter le juge français ou l'avocat d'Israël ? », Le Monde, 26 février 2010
- « Voleurs d’oranges et fraude fiscale », Libération, 28 juillet 2010
Notes et références
- Thomas Nardone et Aline Royer, « La jeunesse cachée des politiques lyonnais », dans Lyon Mag, no 164, décembre 2006, p. 26-27. Cette source fournit l'ensemble des informations sur la jeunesse d'É. Tête, à l'exception de l'école d'origine du père
- Annuaire des Arts et Métiers -Paristech- 2009 p. 384 Cluny 39
- Le Progrès 14 mars 2011 p.6
- Le Monde, 12 décembre 1989, 4 décembre 1990 et 3 décembre 1991
- Brendan Prendiville, L’écologie, la politique autrement ?, L’Harmattan, 1993, p. 139
- Le Monde, 31 octobre 1991
- Le Monde, 16 janvier 2002
- Libération du 26 mars 2001 p. 4
- Marchés publics, Collomb renonce à ses gages de transparence, Lyon Capitale
- Jacques Boucaud, « Grand Lyon : Gérard Collomb se paie le Tête des Verts », dans Le Progrès, 3 novembre 2009 [texte intégral]
- 20minutes
- Le Monde, 27 mai 2001, Pas d'avocat obligatoire en appel administratif
- Le Monde, 1 décembre 1991 et Le Monde, 18 septembre 1991
- Décision de la CJCE CJCE, Parti écologiste «Les Verts» contre Parlement européen, Affaire 294/83, du 23 avril 1986
- Le Monde, 6 mai 1989
- TA Lyon, 30 mars 1989, Tête : Rec. CE 1989, p. 386. JurisClasseur Administratif > Fasc. 258 §114
- Comm. E.D.H., n°11123/84, 9 déc. 1987, Tête c/ France, non publié. Le contentieux électoral devant les juridictions administratives et le Conseil Constitutionnel. Thèse de doctorat de Séverine BUFFET
- Christine Roux, Histoire de Veynes, p. 373-374,
- Décision du conseil d'état , Tête, n° 195352, 9 décembre 1998
- Film TV diffusé sur France 3 « Le juste Non » ; Le Monde 9 avril 1998, Un vert Vice-Président en Rhône-Alpes ; Le Monde 9 janvier 1999
- Le Monde, 8 juillet 2001 ; Le Monde , 6 juillet 2003, 12 juillet 2003
- Affaire Millon : l’heure du ménage, Lyon Capitale, 2 février 2010
- Marianne
- Conseil d'Etat, Tête, n° 138777, 6 février 1998 ; Le Monde, 8 février 1998
- TF1 un pouvoir, Pierre Péan et Christophe Nick, Fayard , 1997, p. 367 et s.; Le Monde, 11 mai 1999, Le nouveau combat d'Étienne Tête
- Étienne Tête, un Vert casse-pieds, Libération, 1er octobre 1999
- Le Monde, 19 février 1998
- http://www.20minutes.fr/article/243133/France-Premier-recours-juridique-contre-le-fichier-Edvige.php ; Le Monde, 31 juillet 2008
- nonaedvige.ras.eu.org
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