- Éric Gonzalès
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Éric Gonzalès est un écrivain de langue occitane né en 1964 à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Sommaire
Biographie
Éric Gonzalès, né d'un père rapatrié algérien et d'une mère béarnaise, a appris l'occitan auprès de son grand-père paternel et n'a cessé depuis lors de l'étudier et de l'écrire.
Il a vécu principalement à Gelos et à Pau et également à Sauveterre-de-Béarn et à Paris. Il vit aujourd'hui à Pau.
Il a fait des études d'histoire et de lettres, mais est également passionné par les langues, tant régionales qu'étrangères[1].
Ses œuvres
Éric Gonzalès n'a fait ses premiers pas dans l'écriture qu'en 1992, à l'âge de 27 ans, en publiant les nouvelles There's no place like home[2] et Amors estivencas dans la revue Reclams. Il a ensuite, pendant quatre ou cinq ans, enchaîné les nouvelles publiées dans cette même revue.
Son premier roman, L'òrra istuèra d'un hilh de Gelòs ("L'horrible histoire d'un fils de Gelos"), paru en 1996 raconte la jeunesse et la mort tragique à trente ans de Vincent Labache. C'est un roman très moderne, "à plusieurs voix", où les faits passés, appréciés par sept narrateurs successifs, deviennent parfois insaisissables. Mais c'est également une œuvre pleine de réalisme, autant géographique (une grande partie du récit se déroule à Gelos, ville mitoyenne de Pau où l'auteur a passé son enfance, dans des lieux existant réellement) que psychologique (l'amour y tient un rôle majeur). L'auteur y parle et fait parler le petit peuple de la Cité de la Tannerie, un quartier de Gelos, et du quartier du 14-Juillet, à Pau.
Ce roman, qui a obtenu le prix Jean Boudou, a eu une suite dans Lo melic de Silvia Chasaus ("Le nombril de Sylvie Chazaux") qui raconte comment et par qui Vincent Labache a été assassiné. Mais ce roman policier plein d'humour fait un contraste trop marqué avec L'òrra istuèra et semble en être une suite trop simple.
Éric Gonzalès a également publié :
- Arantxa (1999), roman d'amour décrivant sans dogmatisme le conflit entre les nationalistes basques et la police espagnole,
- Isabèu de la Valea (2000) ("Isabelle de la Vallée"), recueil de nouvelles allant du réalisme au fantastique, voire à l'onirique,
- Las Tortoras (2001) ("Les Tourterelles"), un roman partiellement fantastique librement inspiré du conte populaire Cendrillon,
- Dazibao (2003),
- La guèrra de Bambovila (2005) ("La Guerre de Bambouville").
Il vient de signer (juin 2009) une traduction occitane du roman d'Amélie Nothomb Hygiène de l'Assassin, parue aux éditions Per Noste.
La tonalité de l'œuvre
Les personnages d'Éric Gonzalès sont souvent des gens en rupture de ban avec leur famille, sinon la société: c'est le cas de Visenç Labaisha, le personnage principal de L'òrra istuèra d'un hilh de Gelòs, de certains personnages de ses nouvelles (Lo darrèr deus punks[3], dans Isabèu de la Valea), et de tous les personnages de Dazibao.
Globalement, son œuvre alterne des textes sombres (comme dans L'Agraula[4]) voire tragiques (La Hèsta sangplapada, Entermiei Lordèras), avec des textes plein d'optimisme (Isabèu de la Valea, Las Tortoras). Ces deux aspects, sombre et optimisme, s'entremêlent dans le recueil Isabèu de la Valea et dans Dazibao.
Dès L'òrra istuèra d'un hilh de Gelòs, qui est un roman extrêmement sombre, Éric Gonzalès introduit des pointes d'humour qui atténuent ce côté sombre[5]. Cet humour marque ensuite plusieurs œuvres d'Éric Gonzalès, très pince-sans-rire dans Las Tortoras, plus franc dans Lo Melic de Silvia Chasaus.
Éric Gonzalès, très marqué par Dino Buzzati à la fin des années 1990, a également produit des textes fantastiques, voir oniriques, repris dans le recueil Isabèu de la Valea.
La Guerra de Bambovila est quant à elle marquée par le théâtre français de l'absurde.
Notes
- http://ecla.aquitaine.fr/Annuaire-des-professionnels/Ecrit-et-livre/Auteurs/Eric-Gonzales
- en occitan en dépit de son titre
- "Le dernier des punks"
- "La Corneille"
- Ex.: "... que'u gahèn a la Maison de la premsa a panar ua d'aqueras revistas de hemnas nordicas e desvergonhadas. Lo pair que'u ne fotó ua bona rostida. Lo pair qu'ei un òmi dret, deus drets se n'i a avut. Jo quan tròbi tròp shacanta l'abséncia de Katià, ne crompi pas libes de hemnas nudas a la Maison de la premsa: se'm vedèn? Que vau tà un librari de la carrèra deu 14 de Julhet, a Pau, qui n'a tota ua tauleta, un vielh obsedit bessè. Qu'ei vergonha de véder que dèishan véner libes atau, mes bon, qu'ei de Visenç Labaisha qui volí parlar.": ... il se fit attraper à la Maison de la presse pour avoir essayé de voler une de ces revues de femmes nordiques et dévergondées. Son père lui mit une bonne branlée pour ça. Son père est un homme droit, ou alors qu'on me dise ce qu'est un homme droit. Moi, quand je trouve l'absence de Katia trop cuisante, je n'achète pas des livres de femmes à poil à la Maison de la presse: si quelqu'un me voyait? Je vais chez un libraire de la rue du 14 Juillet, à Pau, qui n'a tout un rayon, un vieil obsédé sans doute. C'est une honte qu'on permette la vente de livres comme ça, mais bon, c'est de Vincent Labache que je voulais parler.
Liens externes
[1], le blog d'Éric Gonzalès.
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