- Épidémies à nantes pendant la révolution
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Épidémies à Nantes pendant la Révolution
Les risques d'épidémies à Nantes sous le régime de la Terreur ont largement contribué à la décision de liquider au plus vite et de toutes les manières les détenus qui s'entassaient dans les prisons de la ville :
- fusillades, en plaine de Gigant ;
- guillotine, place du Bouffay ;
- noyades, dans la Loire au niveau de Chantenay ;
- etc.
Ces risques étaient-ils réels ou servirent-ils de prétexte ? À l'époque des règlements de comptes tout le monde les invoqua pour mieux sortir blanchi. Si l'on suit l'analyse du docteur Xavier Bernier, la menace d'une épidémie encore plus grave que celle qui ravagea prisons et hôpitaux ne fait pas de doute. Elle pouvait atteindre la ville de Nantes et se répandre bien au-delà.
Epidémies à Nantes
Outre la dysenterie bacillaire, la gale, la syphilis, les fièvres puerpérales des détenues en couches, quelques cas de scorbut, la varicelle chez les enfants captifs, Nantes doit compter avec le typhus exanthématique. Cette maladie infectieuse qualifiée à l'époque de divers noms -"fièvre des camps", "fièvre des prisons"- est de loin l'épidémie la plus grave.
Les médecins en décèlent très tôt la présence, ainsi Guillaume François Laennec qui la signale à la prison des Saintes-Claires à la mi-octobre 1793 puis, un peu plus tard Augustin Darbefeuille et Pariset, qui la voient ravager la prison de l'Entrepôt des cafés. La prison du Bouffay n'est pas plus épargnée et plusieurs des membres du tribunal révolutionnaire qui siège en ses murs en sont atteints. Goudet, l'accusateur public, en meurt. Le personnel médical et infirmier, les gardes affectés aux prisons la contractent.
L'incertitude des termes, l'absence d'une thérapeutique appropriée ne permettent pas de dire dans quelles proportions le typhus tua la population carcérale. Il est certain en tout cas qu'il fut l'agent principal de cette "dépopulation" prônée par Jean-Baptiste Carrier. L'épidémie ne s'enraya qu'avec le dégorgement des prisons et l'application beaucoup plus stricte des mesures d'hygiène collective, elle avait tué environ 3 000 détenus.
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